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ROUTES DE PARIS A VERSAILLES,

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Par Sèvres,

4 lieues et demie.


LA route de Paris à Versailles? qui est en même tems et la plus intéressante et la plus fréquentée de France, se trouve décrite avec détail dans notre volume consacré à celles de Paris à Bordeaux, dont elle fait partie, et nous n’ayons pas manqué d’instruire nos lecteurs que, jusqu’à Sèvres, ils ont à choisir entre deux directions, l’une sur la rive droite, l’autre sur la rive gauche de la Seine.

En les leur faisant connaître toutes deux avec le même soin, quoique cette dernière ne soit guère foulée que par quelques voitures, particulières du faubourg Saint-Germain, nous n’avons point parlé d’une deuxième route, très- peu suivie, de Paris à Versailles, par Saint-Cloud et Ville - d’Avray, ni d’une troisième, encore moins fréquentée, connue sous le nom de haute route de Versailles, par Châtillon.

Quelque agréable que soit la première et la principale des trois, que nous avons vue élevée en terrasse sur la rive droite de la Seine jusqu’à Sèvres, et dominée en amphithéâtre par les maisons de plaisance et les jardins d’agrément de Chaillot et de Passy ( page 75 des routes de Paris à Bordeaux ), quelque animée qu’elle soit par le grand nombre de châteaux et d’habitations champêtres, de parcs et de bosquets qui s’y montrent sans discontinuer, à droite et à gauche, tantôt alternativement, tantôt simultanément, ainsi que par le mouvement perpétuel des voitures de toute espèce qui s’y croisent et s’y succèdent à chaque instant; quelque charme enfin que lui procure la perspective des côteaux verdoyans et variés de Meudon, Sèvres et Saint-Cloud, qui, se déroulant en long fer à cheval aux yeux enchantés du voyageur? paraissent s’embellir à mesure qu’il approche; la deuxième route traversant des contrées tout aussi pittoresques et plus bocagères, n’est point sans intérêt pour une certaine classe d’amateurs.

Si la première, qui semble en quelque sorte une continuation et comme un faubourg de Paris, participe du mouvement de cette capitale, l’autre offre, au lieu de ce genre d’agrément, celui de la solitude, et cette solitude est celle des bois. Ce sont les parcs de Saint-Cloud et de Versailles, séparés entre eux par les bois de Ville-d’Avray, village rempli de maisons de compagne, dont la situation fraîche forme le véritable charme, et dont la description détaillée ne peut convenir qu’aux observateurs de profession, qui vont d’un lieu à l’autre, soit dans leur voiture particulière, soit à pied, véritable manière de visiter avec fruit les environs de Paris. Nous les renverrons à notre volume déjà cité , et, pour de plus amples détails, aux nombreuses descriptions des environs de Paris. Cette route silencieuse, comme la contrée qu’elle parcourt, est entrecoupée de montées et de descentes rapides et nombreuses, qui la rendent aussi difficile que cette cause la rend solitaire.

Quant à la troisième, la plus roulante des trois, comme la moins montueuse, elle est absolument dénuée d’intérêt; c’est une continuité de champs monotones et peu fertiles, depuis la barrière d’Enfer à Paris, jusqu’au parc qui précède d’un quart de lieue celle du Petit - Montreuil à Versailles. Elle ne traverse d’autre bois que cette portion du parc de Versailles, ni d’autre village que celui de Châtillon, situé à une lieue de Paris, peuplé de 800 habitans, et moins remarquable par ses vignobles et ses maisons de campagnes, que par ses carrières de pierre de liais, de pierre à plâtre et de pierre, à chaux.

On se demande avec surprise pourquoi cette route n’est pas aussi large dans la première lieue que dans le reste du trajet; on se demande aussi pourquoi elle est, dans toute sa longueur, aussi peu fréquentée que la précédente, quoique ce soit, sans contredit, la plus directe de Paris à Versailles, pour toute la partie du faubourg S.t-Germain qui forme les quartiers du Luxembourg et de la Sorbonne, ainsi que pour tout le faubourg Saint-Jacques. On apprend qu’elle est réputée plus longue; je me suis demandé encore ce qui a pu lui faire cette réputation, en voyant que je n’ai employé qu’une heure et demie, au train ordinaire de la poste, depuis la barrière d’Enfer jusqu’à celle du Petit-Montreuil. Cette route joint, vers le milieu de la distance, celle de Paris à Choisy, et les deux n’en font plus qu’une depuis l’embranchement jusqu’à Versailles. Nous ne lui devons pas plus de détails qu’aux deux autres; mais quand bien même on voudrait en prolonger la description? nous avons. vu qu’elle ne fournit pas matière.

Destinant spécialement cette portion de notre ouvrage à la foule des curieux qui partent journellement de la capitale pour visiter Versailles, nous avons été obligés de nous conformer à la marche rapide des voitures publiques qui les entraînent vers le but de leur excursion, sans leur laisser le temps ni de nous lire, ni de s’arrêter en route: celui qu’ils mettraient à parcourir nos pages, serait perdu pour tout ce qui réclame sans cesse leur attention, dans cet intéressant et court trajet; ils ne doivent avoir des yeux que pour contempler un horizon dont les rians aspects fuient et varient à chaque instant, et non pour feuilleter des livres, qui, quelque analogues qu’ils puissent être à ces divers objets, sont plus propres à les distraire qu’à les. aider dans leurs observations.

L’étranger trouvera toujours, dans ses compagnons de voyage, des indicateurs empressés. à lui faire connaître les noms des lieux et des édifices qui captiveront ses regards; et lorsqu’il voudra les visiter à leur tour, il devra leur consacrer au moins une journée entière, en se munissant de notre volume déjà cité. Aujourd’hui il ne doit s’occuper, nous ne l’occuperons nous-mêmes que de Versailles, dont nous ne lui avons donné qu’un simple aperçu dans ce précédent volume; et ce ne sera pas assez de toute une journée, s’il ne veut rien laisser à voir; il lui en faut au moins trois: la première consacrée à la ville, la seconde au château, la troisième au parc. C’est ainsi que nous diviserons le chapitre suivant.

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