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PRÉFACE

Table des matières

A MESSIEURS LES TOURISTES

ET

EXCURSIONNISTES

En écrivant ce chapitre, je crois être utile aux voyageurs, aux archéologues, en un mot à ceux qui cultivent les sciences, comme à tous ceux qui aiment la villégiature.

La petite ville de Montlhéry, située si agréablement, presque aux portes de Paris, mérite qu’on s’y arrête un instant.

Pour le savant comme pour l’amateur, le séjour de Montlhéry est pour eux une source inépuisable de découvertes de toute nature.

Dans cette paisible et charmante localité, chaque pierre, chaque coin, chaque rue, évoque le souvenir historique du passé.

Au moyen âge, Montlhéry possédait comme édifices publics, l’Hôtel-Dieu et son auditoire, qui est actuellement la mairie reconstruite. Quelques résidences anciennes sont à signaler: le manoir de Montpipeau, qui était situé derrière l’église de la Sainte-Trinité, et qui appartenait avec la Motte aux seigneurs du Plessis-Pâté. A l’extrémité de la rue des Juifs se trouvait le fief des Créneaux, maison seigneuriale et dont les murs étaient crénelés. Dans la Grand’Rue, le fief de Guillerville; dans la rue Christophe de Saulx, dite actuellement rue Brûlée, le fief de Christophe de Saulx, et l’hôtel des Célestins de Marcoussis.

Du côté de Linas, il y avait la maison de la Reine-Blanche.

Sur la place du Marché, on voyait l’hôtel du Minage pour le mesurage et l’impôt pour les grains. Les boucheries se trouvaient dans la Grand’Rue.

Au croisement des rues Souliers-Judas et du Four (actuellement des Deux-Anges), il existait une maison très haute où se balançait l’enseigne des Quatre-Vents.

Rue Souliers-Judas, on voyait les enseignes de la Croix-de-Fer et de la Galère.

Il y avait beaucoup d’hôtelleries et de cabarets dans la rue de La Chapelle, qui était à l’époque la continuation de la route de Paris à Orléans. On y voyait l’hôtel Saint-Nicolas, qui était appuyé à la geôle et à la rue du Château, aujourd’hui rue Gaucher-Laurée et de la Prud’hommerie, puis les maisons ou auberges du Dauphin, du Cygne, du Cheval Rouge, de l’Écu de France; du Chapeau Rouge, cette dernière existe encore.

Le prévôt de Montlhéry, secondé par ses sergents, veillait à la sécurité publique. Il était défendu de causer et de se réunir à la porte de l’église, sous peine de 10 livres d’amende.

Les hôtelleries ne pouvaient donner à boire et à manger les dimanches et fêtes qu’aux voyageurs, sous peine de 6 livres d’amende, et ne devaient recevoir ni mendiant ni vagabond, sous peine également de 6 livres d’amende.

Le marchand qui vendait de mauvaise marchandise était puni de 10 livres d’amende, et sa marchandise confisquée. Il était défendu d’avoir des lapins domestiques, sous peine de 4 livres d’amende. Le boucher ne pouvait posséder chez lui plus de 50 bêtes à laine, mais dans les mois de septembre et d’octobre, on lui en accordait 60, parce que c’était l’époque des vendanges; s’il ne se conformait pas à cette décision il était puni, la première fois de 10 livres d’amende, et pour les autres de la confiscation de l’excédant.

A cette date éloignée, c’était bien le règne de la féodalité, mais aujourd’hui, l’aspect n’est plus le même. Cette petite ville est gaie et florissante.

Sa situation, l’air suave et pur qu’on y respire, ses coteaux et ses sites pittoresques qui l’environnent, font de Montlhéry un vrai paradis terrestre.

Du sommet de la tour et même des promenades qui sont à ses pieds, on jouit d’un panorama splendide et magnifique; le charme qu’on éprouve à sa vue est impossible à décrire, on ressent en soi-même quelque chose de surnaturel qui satisfait l’âme, qui rend joyeux et en même temps pensif et rêveur.

Au nord et au pied de la forteresse on voit en amphithéâtre la ville de Montlhéry, dont les regards indiscrets plongent dans les jardins et même jusque dans les maisons des habitants.

La route d’Orléans se poursuit jusqu’à Paris, en droite ligne, tout en se prêtant aux plis et replis du terrain. A sa gauche, la butte des Petits-Champs, la Ville-du-Bois, le rocher de Saulx-les-Chartreux où était jadis l’une des stations du télégraphe aérien, Palaiseau avec son nouveau fort et ses redoutes, Longjumeau dans un bas-fond, dont on ne distingue que le haut des maisons. Dans la même direction, mais un peu plus loin, Bagneux. Les hauteurs de Châtillon, son fort neuf et enfin Paris, dont on aperçoit parfaitement le Panthéon, l’Observatoire, le Val-de-Grâce, les tours Notre-Dame, le Châtelet, les buttes Montmartre. Sur la gauche, les Invalides, l’Arc de triomphe. Sur la droite, la colonne de Juillet ou Bastille, les colonnes du Trône, Vincennes et son donjon. Au dernier plan, en face, la butte Chaumont avec ses pelouses, sa cascade, ses lacs et ses promenades sinueuses et ombreuses.

Au sud, derrière la tour, Linas, Leuville, Arpajon caché par un pli de terrain, Torfou, Étampes, etc.

A l’ouest, les bois du Fay, Marcoussis, traversé par la route de Corbeil à Versailles, le château de Bellejame, élevé jadis avec les pierres des tours- démolies de Montlhéry; ce château est surmonté par les bois du Fay, du Déluge, etc. Au dernier plan, Limours, Orsay, puis Versailles.

A l’est, et au pied de la tour, s’étend la plaine de Longpont, le village de Longpont, Villebouzin, l’hospice de Vaucluse, Saint-Michel, le château de Lormoy, qui appartient actuellement à M. Say, le grand raffineur parisien. Ensuite la ligne d’Orléans, l’Orge qui coule en serpentant majestueusement au milieu des prairies bordées d’arbres touffus et de plantes odoriférantes. Un peu au-dessus, la forêt de Sainte-Geneviève, Ris-Orangis, Essonne, Corbeil, et au dernier plan, Brie-Comte-Robert et la forêt de Fontainebleau.

Ce tracé rapide, incomplet et à vol d’oiseau, est loin d’égaler le panorama dont on jouit du sommet de la tour de Montlhéry.

Pour se rendre à Montlhéry, les moyens de transport sont des plus faciles:

1° Par la route de Paris à Orléans;

2° Par le chemin de fer de Sceaux, jusqu’à Palaiseau; et ensuite par omnibus;

3° Par le chemin de fer d’Orléans, jusqu’à la gare de Saint-Michel et par omnibus de la compagnie jusqu’à Montlhéry; mais - beaucoup de voyageurs font ce trajet à pied (2 kil.), parce que la route (de Corbeil à Versailles) est belle et agréable.

Maintenant, amis touristes, il ne me reste plus qu’à vous inviter à visiter Montlhéry, sa tour et les environs, en vous priant de consulter ma petite notice comme un guide ami et sûr.

Je fais des vœux sincères pour que vous soyez satisfaits de votre excursion, pour que vous gardiez un bon souvenir de ce petit voyage, et surtout pour que vous retourniez en nombreuse compagnie, revoir et contempler cette charmante contrée, gratifiée par la nature.

JULES PAYEN.


Notice sur Montlhéry

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