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Introduction

Pourquoi ce livre ?


J’écris ce cahier pour tenter de consigner mes « découvertes ». Je mets le mot « découvertes » entre guillemets parce que je n’ai peut-être rien découvert du tout. En fait, je suis presque certain d’avoir découvert quelque chose de très important. Cependant, pour autant que soit doté le cerveau humain pour trouver un sens au milieu du bruit, et étant donné que je n’ai pas été en mesure de trouver la bonne revue académique dans laquelle publier mes résultats, je n’ai pas grand-chose à ajouter au-delà de ma propre capacité limitée à séparer ce qui est significatif de ce qui ne l’est pas.

Quoi qu’il en soit, j’ai décidé de rassembler toutes mes recherches et de les consigner dans ce cahier afin que d’autres puissent vérifier mon raisonnement et examiner mes constatations pour déterminer si j’ai effectivement découvert quelque chose d’intéressant. Si ce n’est pas le cas, ce cahier pourrait servir d’avertissement ou d’exemple à éviter quand on fait ce genre de recherche.

Les deux significations du mot « gnostique »

Il peut y avoir une certaine confusion autour de mon utilisation du mot « gnostique » dans le titre de cet ouvrage. Le mot a deux définitions de base.

La première définition concerne le mot en tant qu’adjectif. Dans ce cas, la définition est : qui se rapporte à la connaissance, en particulier la connaissance mystique ésotérique.

La deuxième définition correspond au substantif, auquel cas la définition est : un adhérent du gnosticisme. Le gnosticisme était un mouvement de l’Église chrétienne du IIe siècle qui soutenait que le monde avait été créé par un créateur ignorant, le démiurge. Le vrai Dieu, qui existait en dehors de cette création imparfaite, donna à Jésus la connaissance secrète nécessaire pour s’en échapper et l’envoya comme un émissaire aux esprits perdus pris au piège dans ce monde.

Il y avait deux principales souches à la pensée gnostique : l’école de Jean et l’école de Thomas. L’école de Jean correspond à la deuxième définition du mot « gnostique » mentionnée plus haut. Il se préoccupait de la nature du démiurge et de l’évasion du monde imparfait qu’il avait créé. L’école de Thomas s’intéressait plutôt à ce qui découle de la première définition du mot « gnostique » : la connaissance, et en particulier la connaissance ésotérique.

L’école de Jean racontait cette histoire, cette réinvention du mythe de la création, qui offrait une nouvelle perspective sur les anciens contes bibliques commençant par Adam dans le jardin d’Éden. L’école de Thomas était assez différente ; proverbes énigmatiques et contes, rébus ou énigmes sans solutions apparentes.

Donc, « gnostique » au sens johannique du terme signifie qu’il y a une explication alternative secrète derrière le récit biblique et que ce secret est alors révélé. Dans la tradition de l’école de Thomas, « gnostique » prend un autre sens. Il se réfère à des paroles mystérieuses et opaques qui n’ont pas de significations claires et évidentes.

Une hypothèse courante repose sur l’idée que les questions et les énigmes soulevées par la tradition de l’école de Thomas trouvent leur réponse dans la tradition johannique. Mes études m’ont amené à une autre conclusion.

Il nous faut d’abord déterminer la nature précise des textes de Thomas.

L’Évangile de Thomas commence ainsi : « Et il (Jésus) a dit : “Celui qui trouvera l’interprétation de ces paroles ne goûtera pas la mort.” »

Ce passage nous indique que ces paroles ont des significations cachées qu’il faut découvrir.

Cette série de livres est centrée sur mes tentatives de décrypter les significations cachées contenues dans les textes de Thomas. Cependant, plutôt que de commencer par des textes religieux aussi controversés, nous allons plutôt examiner plusieurs contes des frères Grimm qui semblent contenir des informations codées.

Un tel examen doit d’abord déterminer comment l’information se cache dans un texte.

Le Cahier Gnostique : Tome Un

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