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PREMIÈRE PARTIE

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Il était une fois, il y a fort longtemps, dans un lointain royaume magique un petit dragon qui vivait dans les nuages.

C'était le Petit Dragon des Nuages.

Il vivait sur un grand nuage magique. Sur ce nuage, il y avait son château fait de nuages et tout à l'intérieur était également fait de nuages. Le canapé, les chaises, la table, le lit… tout était fait de nuages et tout était doux et confortable.

A quelques pas du château, il y avait une haute tour (également en nuage bien sûr) au sommet de laquelle le petit dragon effectuait son travail.

Un travail très important.

Le petit dragon avait en effet pour tâche de dire aux nuages où ils devaient aller.

Ce n'était pas une tâche facile.

Il n'était pas toujours facile de décider ce qu'ils devaient faire. Parfois, il fallait dégager le ciel pour faire briller le soleil, parfois apporter de l'ombre là où il faisait trop chaud sans parler de la pluie.

De son nuage, le petit dragon accomplissait sa mission avec engagement et dévouement et il le faisait toujours en pensant au jour où il aurait pu descendre sur la terre, là, en bas.

En fait, le petit dragon ne pouvait descendre à terre qu'une fois tous les cinq ans, pour une seule journée et pour lui, c'était le plus beau jour car il aimait sauter et, malheureusement, sur son nuage, il ne pouvait pas le faire.

Oh, bien sûr, il avait essayé mais, les nuages étaient trop mous et quand il le faisait, il s'enfonçait jusqu'au nombril. Sauter sur son nuage était impossible.

Pour cette raison, le petit dragon était si heureux aujourd'hui, car demain les cinq ans se seraient écoulés et finalement après tant d'attente, il pourrait sauter, sauter toute une journée !

Le petit dragon ne tenait plus en place et était tellement excité que cette nuit-là, il dormit à peine en attendant que le soleil se lève à l'horizon et, dès que le premier de ses rayons illumina la pièce, il plongea de son nuage volant très très vite vers la terre.

Il atterrit près d'un beau lac entouré de majestueuses montagnes enneigées.

Il regarda autour de lui puis tapota un pied sur le sol, avec une grande émotion.

Comme c'était bon de sentir sa force et sa solidité sous les pieds.

Puis il fit un petit saut.

Puis un autre, en y mettant un peu plus de force.

Puis un autre, en y mettant encore plus de force.

Il commença à rire joyeusement, comme un enfant, en sautant de part et d'autre.

Il sauta sur la petite plage du lac.

Il sauta dans l'eau et puis en-dehors.

Il saut par-dessus une grosse pierre à proximité.

Il sauta par-dessus les arbres de la forêt qui entourait le lac.

Il sauta, sauta, sauta, sauta.

Il était si heureux qu'il en oublia même de manger.

Alors qu'il continuait à sauter dans l'après-midi, il remarqua que quelqu'un l'observait derrière un buisson à proximité.

Ce n'était pas la première fois que cela arrivait, mais généralement les gens qui le voyaient s'enfuyaient toujours en hurlant de peur.

Le petit dragon ne comprenait pas pourquoi mais, à présent, il s'y était habitué.

Il décida donc de sauter vers le buisson, juste comme ça, mais celui qui était là ne s'enfuit pas et, au contraire, a sauté soudain hors de sa cachette, en courant vers lui.

C'était une enfant. Une petite fille. Une petite fille qui, au lieu de s'enfuir en hurlant, le regarda en souriant et, toujours souriant, fit deux sauts vers lui.

Le petit dragon ne savait pas quoi faire. Il ne s'était jamais trouvé dans une telle situation et, ne sachant pas quoi faire, il fit la première chose qui lui vint à l'esprit : un beau saut vers la droite.

La petite fille souriante le regarda avec délice et fit de même le regardant comme si elle attendait son prochain mouvement.

Il le fit donc : un autre saut à droite suivi d'un en arrière, puis d'un à gauche.

La fille rit en l'imitant à nouveau.

Le dragon se sentit, si possible, encore plus heureux, en fait, il venait à peine de découvrir que sauter était beau mais sauter ensemble était fantastique.

Le Petit Dragon et la petite fille sautèrent ensemble en riant pour le reste de l'après-midi, en jouant à celui qui inventerait les sauts les plus étranges.

Mais le soleil commença à descendre bien vite sur l'horizon et le coucher du soleil arriva.

Le petit dragon s'arrêta alors.

La fille le regarda perplexe. Elle ne comprenait pas pourquoi il voulait arrêter de jouer.


Le petit dragon expliqua qu'il devait retourner dans son nuage : « Je ne peux pas rester, je dois retourner dans mes nuages. » mais il n'était pas sûr que la fille comprenne le dragonien.

Elle le regarda sérieusement puis pointa le ciel, écarquillant les yeux d'étonnement.

Le dragon acquiesça de la tête.

La petite fille pointa un petit doigt vers lui puis le pointa vers le nuage et sauta plusieurs fois.

Le petit dragon secoua la tête : « Non, je ne peux pas sauter là-haut, c'est pourquoi j'aime vraiment le faire ici et maintenant que nous l'avons fait ensemble, je l'aime encore plus. »

La fille le regarda avec des yeux tristes et brillants puis se jeta sur lui, l'enserrant très fort dans ses petits bras.

Le petit dragon resta bouche bée, personne ne l'avait jamais embrassé comme ça auparavant et après un moment d'indécision, il lui rendit son étreinte. C'était tellement agréable d'être embrassé qu'il aurait voulu que cela ne cesse jamais mais, il devait partir, il devait retourner dans ses nuages. Qui d'autre les aurait dirigés, sinon ?

Tout en douceur, il se détacha de l'enfant, la caressa et s'envola.

Un petit dragon doit faire ce qu'un petit dragon doit faire, se répétait-t-il, volant de plus en plus haut, en essayant de surmonter la tristesse d'avoir dû laisser sa nouvelle amie en bas.

De retour sur son nuage, le dragon reprit sa tâche avec le même sérieux et le même dévouement.

Les jours passaient un à un devenant des semaines, les semaines devinrent des mois et les mois des années et pourtant, il n'y eut pas une soirée pendant laquelle le petit dragon ne pensait, ne serait-ce qu'un instant, à la petite fille, au plaisir de jouer ensemble et à son étreinte.

Pendant cinq longues années, le dragon attendit le moment de pouvoir retourner à terre et sauter et jouer avec la petite fille et enfin le moment tant attendu était arrivé.

Le soleil se leva et il descendit en flèche, volant plus vite que jamais. Il retourna sur la rive du lac où il s'était trouvé cinq ans plus tôt. Il regarda autour de lui mais ne vit personne. Puis il tapa un pied sur le sol. Quel bonheur la terre sous les pieds. Puis, l'autre pied. Quelle émotion ! Encore les deux pieds. Quelle euphorie. Il continua à fouler le sol avec force, toujours plus fort et plus vite, puis il sauta en l'air aussi haut qu'il le put et son cœur presque explosa de joie. À partir de ce moment il oublia tout, en commençant à sauter, sauter, sauter et sauter. Latéralement, en avant, en arrière, virevoltant et retournant dans les airs.

À un moment donné, après un saut si haut qu'il le remplit de fierté, il se retrouva devant une fille qui le regardait bizarrement et presque avec suspicion.

Le petit dragon s'arrêta, s'attendant à ce que la fille s'enfuit en prenant ses jambes à son cou et en hurlant mais, au contraire, elle tendit la main vers lui.

Il regarda cette petite main en écarquillant ses grands yeux et en penchant la tête d'un côté.

La fille le regarda d'un air maussade, pointa un doigt vers lui, puis vers elle et fit deux sauts.

Le petit dragon la regarda alors dans les yeux et, plein d'enthousiasme et de surprise, la reconnut : c'était la petite fille qui avait sauté avec lui cinq ans plus tôt, juste qu'elle avait un peu grandi. Il se donna une tape sur le front pour ne pas y avoir pensé. Cinq ans n'étaient rien pour lui mais pour les humains c'était différent.

La fille, réalisant qu'il l'avait reconnue, sourit joyeusement et se jeta sur lui, le serrant fort contre elle.

Le petit dragon lui rendit son étreinte en prenant soin de la serrer sans la blesser puis la prit et la jeta en l'air heureux de l'entendre rire.

Ils ne perdirent pas de temps et commencèrent à jouer immédiatement. En sautant, ils jouèrent à de nombreux jeux. Imitations. Chat. Acrobaties. Compétitions du saut le plus beau (le petit dragon a gagné), du saut le plus étrange (l'imagination de la petite fille a gagné), le plus haut (qui était de loin celui du petit dragon) et le plus petit (facilement gagné par la petite fille).

Les deux s'amusaient beaucoup, à tel point que le petit dragon avait à peine remarqué que le moment était venu pour lui de retourner dans ses nuages.

Quand la fille réalisa qu'il était sur le point de partir, elle lui fit signe d'attendre et disparut derrière les buissons.

Le dragon attendit longtemps mais elle ne revenait et il était pressé. Il était beaucoup, trop en retard. Il piétinait, ne voulant pas partir sans lui dire au revoir, il l'appela plusieurs fois « Petite fille ! » cria-t-il en espérant qu'elle comprendrait encore.

Finalement, elle réapparut et traînait derrière elle une chose étrange et grande faite de pierres et de fils de fer « Pour toi ! » dit-elle fière et épuisée par l'effort.

Le petit dragon la regarda avec extase et incrédulité :

Extatique parce que la fille avait une belle et douce voix non seulement quand elle riait mais aussi quand elle parlait et c'était la première fois qu'il l'entendait parler ; après tout, ils s'étaient toujours compris immédiatement à la perfection. Et il était aussi incrédule parce qu'il n'imaginait pas qu'il comprendrait sa langue.

Le Petit Dragon Des Nuages

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