Читать книгу Ferveur - Lucie Delarue-Mardrus - Страница 3
ОглавлениеDÉDICACE
Une enfance, déjà pâle parmi les choses,
Aine trop tôt livrée à son rêve, sans voix
Pour se dire, garda châteaux, reines et rois
De songerie en elle et jardins lourds de roses.
Puis vint, avec son cœur pesant comme un fardeau
Démenti par le rire ouvert des lèvres fraîches,
La jeunesse pareille à la douceur des pêches
Où gît profondément le poison du noyau.
Dans le mauvais terrain des races trop âgées,
Ainsi toute une vie ouvrit sa lente fleur,
Et la Ville ou la Mer, rouges de soir qui meurt,
Eurent vers leurs couchants des mains découragées...
0Passant!... Que longtemps on t’attendit en vain
La tête sur le livre et sous les lampes sages,
Ou racontant à la splendeur des paysages,
Seuls confidents, le mal d’un cœur triste et hautain,
Toi qui devais surgir sur la route de vivre
Comme au bord de la nuit se lève le jour clair,
Afin que nous fussions ce couple qui s’enivre
De Bonté, de Beauté, de Pensée et de Chair!