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PRÉFACE

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Table des matières

«Votre Musée de la Mécanique est la revanche des morts. Il devrait rendre les vivants modestes...»

PAROLES D’UN VISITEUR ÉTRANGER.

A notre époque, où l’on parle tant de «leçons de choses», quelle leçon serait plus profitable à la formation des esprits, que le spectacle des grandes découvertes passées? Une Histoire de la Mécanique par les faits, par l’image ou le modèle des inventions qui marquent les étapes de la science, n’est pas seulement capable d’intéresser toutes les intelligences cultivées; elle est éminemment propre à développer les esprits inventifs, à généraliser leurs idées, à leur épargner des efforts stériles.

C’est dans cette pensée que les hommes distingués, préposés à l’organisation des classes mécaniques pour l’Exposition terminale du XIXe siècle, avaient groupé, dans leur Musée centennal, toute une série de documents de premier ordre et dont plusieurs étaient ignorés même des spécialistes. C’est dans une pensée analogue que nous avons entrepris cette Histoire documentaire de la Mécanique française d’après le Musée centennal de la Mécanique à l’Exposition universelle de 1900 .

Le titre de l’ouvrage définit notre programme. Nous présentons au public une suite de petites études détachées, que réunit entre elles un lien logique, le lien même du Catalogue dressé naguère pour l’Exposition, selon la classification du Conservatoire national des Arts-et-Métiers, à Paris. Les questions étant rangées par ordre de matières , rien de plus facile que de s’orienter; d’ailleurs un index alphabétique des noms cités dans le volume rendra les recherches encore plus aisées.

Cet ouvrage est donc (si vous voulez) un Catalogue raisonné du Musée de la Mécanique française. Nous garderons à ce Musée son titre officiel de centennal (1789-1889); en réalité, le titre exact serait Musée rétrospectif, car les dates des objets exposés dépassaient sensiblement le cadre du siècle. Mais, ainsi que le faisaient observer les Règlements, outre qu’il est impossible d’isoler absolument un siècle, à quelque point de vue que ce soit, il faut admettre que «les inventions antérieures constituent comme une préface» de la Mécanique contemporaine; et la préface est toujours utile pour éclairer le livre, — quelquefois indispensable.

Il ne s’agit ici, bien entendu, que de Mécanique générale, de ce qui se rapportait au «groupe IV» de l’Exposition de 1900. La Mécanique générale, ce n’est pas la «Mécanique en général» : loin de là ! ce n’en est qu’une très petite fraction.

Les appareils qui ressortissaient au groupe IV, ce sont les appareils mécaniques trouvant leurs applications à la fois dans plusieurs industries: tels, les chaudières et machines à vapeur, les turbines, les presses hydrauliques, etc. Mais toute machine ayant pour objet le service d’une industrie particulière était attribuée par les Règlements à la classe même de cette industrie. Ainsi, par exemple, les locomotives rentraient dans la classe des chemins-de-fer...

Nous n’avons donc pas à nous occuper ici des questions mécaniques suivantes, fort importantes (sans doute), mais qui sortent de notre programme:

Chemins-de-fer et tramways,

Automobiles et bicyclettes,

Navigation à vapeur,

Aérostation,

Pompes à vapeur,

Machines de mines,

Machines agricoles...

Et notre domaine est encore suffisamment vaste!...

Nous avons beaucoup usé de citations, d’abord parce que nous nous sommes fait un devoir de recourir toujours aux originaux, ensuite parce que nous supposons que le lecteur préférera le texte des inventeurs eux-mêmes à nos modestes appréciations. Il nous eût été facile de ne pas indiquer les «sources» : c’est une manière d’agir courante, et grâce à laquelle se sont bâties bien des réputations «d’hommes forts»... de la force des autres; nous n’employons point de pareils procédés, Dieu merci!

Nous demandons qu’on nous permette d’attirer un instant l’attention sur deux parties de cet ouvrage, qui nous paraissent assez nouvelles et qui nous ont coùté beaucoup de recherches et de démarches: la partie biographique et la partie iconographique. Combien de mécaniciens très remarquables, sur lesquels, il n’existe aucun document! Quelquefois trois lignes de biographie nous ont coûté trois semaines de perquisitions . Quelquefois nous avons fait dix courses pour trouver un portrait, ou l’indication d’une adresse où nous pouvions obtenir un portrait... qui finalement nous échappait! — Les morts vont vite. Je ne parle même pas de certains pauvres savants méconnus, — je parle d’hommes ayant occupé, de leur vivant, une haute situation, ayant fait partie de l’Académie, de l’Observatoire de Paris, du corps enseignant de nos grandes Écoles ... Ils ont disparu sans laisser la moindre trace, pas même une vulgaire photographie. Voilà ce que c’est que la gloire! Je crois cependant qu’il serait intéressant de connaître la physionomie de tous les éminents promoteurs, de tous les penseurs de génie auxquels nous devons cette Science moderne dont nous sommes si fiers.

Disons, en passant, que les notes biographiques ou les portraits ont été réservés aux défunts: nous avons écarté, de parti pris, les mécaniciens encore vivants.

Il me reste, en terminant cette préface, un devoir de reconnaissance à remplir vis-à-vis de ceux qui m’ont aidé dans mon travail. Je ne puis les nommer tous, mais je veux au moins citer: M. Hirsch, professeur de Mécanique appliquée au Conservatoire des Arts-et-Métiers, président du Comité d’installation du Musée centennal ainsi que de la classe 19 à l’Exposition universelle ; M. A. Mallet, l’aimable secrétaire de la Société des ingénieurs civils; M. Gustave Richard, le non moins aimable secrétaire de la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale; M. Schreiber, de la maison Digeon (construction d’appareils de précision); enfin et surtout M. Ch. Walckenaer, ingénieur en chef des Mines, l’éminent professeur de l’École des Ponts-et-Chaussées...

A tous, mes plus sincères remerciements.

E. E.

Les tableaux photographiques du Musée centennal de 1900 ont été gracieusement offerts, par le Comité d’installation, au Conservatoire des Arts-et-Métiers; ils y seront (paraît-il), installés dans diverses salles qu’on se propose d’ouvrir prochainement, — et, certes! ils méritent bien d’être remis en lumière.

Dans notre pensée, notre Histoire documentaire deviendra le Vade-mecum du visiteur des nouvelles salles.

Le Vade-mecum sera, sans doute, utile à l’étude des tableaux photographiques; et, d’autre part, l’Histoire documentaire ne sera vraiment claire et nette que devant les tableaux eux-mêmes. Notre intention première avait été de les reproduire tous — ou peu s’en faut — dans notre texte: nous avons dû renoncer à de si vastes projets!...

Histoire documentaire de la mécanique française

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