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CHAPITRE DIX

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Karus et Falus, les deux fils de Tirus, dévalèrent l’escalier en vis, en direction du donjon où leur père était emprisonné. Comme il était indigne pour eux de descendre rendre visite dans un tel lieu à leur père, ce grand guerrier qui avait été Roi des Isles Boréales ! En silence, ils firent vœu de le venger.

Cette fois, cependant, ils apportaient une nouvelle qui pourrait tout changer. Une nouvelle qui leur donnait de l’espoir.

Karus et Falus s’arrêtèrent devant les soldats qui montaient la garde à l’entrée de la prison – des hommes fidèles à la Reine. Le visage rouge d’humiliation, ils demandèrent la permission de voir leur père.

Les hommes de Gwendolyn s’entreregardèrent, puis hochèrent la tête et firent un pas en avant.

— Levez les bras, commandèrent-ils à Karus et Falus.

Ceux-ci s’exécutèrent, les nerfs à fleur de peau quand les soldats les dépouillèrent de leurs armes.

Les hommes ouvrirent alors les portes de fer et leur cédèrent le passage, avant de refermer fermement derrière eux.

Karus et Falus savaient qu’ils disposaient de peu de temps. Les soldats ne les laisseraient parler à leur père que quelques minutes, comme ils l’avaient fait depuis son emprisonnement. Après quoi, ils leur feraient signe de partir.

Les jeunes hommes longèrent le couloir de la prison. Les cachots étaient vides, car Tirus était désormais le seul pensionnaire de ce vieil établissement. Enfin, ils éteignirent la dernière cellule sur la gauche, faiblement éclairée par une torche. Ils s’approchèrent des barreaux, à la recherche de leur père.

Lentement, Tirus émergea des recoins sombres de la pièce et s’approcha de ses fils. Il avait le visage creux, la barbe emmêlée, la mine sinistre. Il dévisagea ses enfants avec l’expression d’un homme prêt à ne jamais revoir la lumière du jour.

Le voir ainsi brisait le cœur de Karus et celui de Falus. Ils étaient bien décidés à trouver le moyen de le libérer et de se venger de Gwendolyn.

— Père, dit Falus d’une voix pleine d’espoir.

— Nous avons des nouvelles urgentes à vous communiquer, dit Falus.

Tirus leur renvoya un regard dans lequel brilla une lueur d’espoir.

— Eh bien, dites-moi, grogna-t-il.

Falus s’éclaircit la gorge.

— Notre sœur est, semble-t-il, tombée amoureuse de notre cousin, Reece. Nos espions nous ont rapporté qu’ils comptaient se marier. Reece a l’intention d’annuler son mariage sur le continent et d’épouser Stara à la place.

— Nous devons trouver le moyen d’arrêter cela ! s’exclama Karus d’un air indigné.

Tirus les fixa d’un air inexpressif, comme s’il assimilait les informations.

— Les arrêter ? dit-il lentement. Et pourquoi cela ?

Les deux fils adressèrent à leur père un regard surpris.

— Pourquoi ? demanda Karus. Nous ne voulons pas que notre famille rejoigne celle de Reece. Cela jouerait en faveur de la Reine. Nos familles réunies, elle aurait le contrôle sur tout le monde.

— Nous perdrions les dernières miettes de notre indépendance, renchérit Falus.

— Ils sont déjà décidés, ajouta Karus. Nous devons trouver un moyen de les arrêter.

Ils attendirent la réponse, mais Tirus secoua lentement la tête.

— Quels gamins stupides…, dit-il d’une voix sombre. Pourquoi ai-je eu des gamins stupides ? Ne vous ai-je donc rien appris ? Vous ne regardez que ce qui se trouve sous votre nez, jamais au-delà !

— Nous ne comprenons pas, père.

Tirus fit la grimace.

— Et voilà pourquoi je me retrouve dans cette situation. Voilà pourquoi vous ne gouvernez pas. Arrêter cette union serait la chose la plus stupide que vous puissiez faire et le pire qui puisse arriver à notre île. Si notre Stara épouse Reece, notre famille pourrait être sauvée.

Ses fils lui jetèrent un regard d’incompréhension.

— Vraiment ? Mais comment ?

Tirus poussa un soupir agacé.

— Si nos familles sont réunies, Gwendolyn ne pourra plus me garder ici. Elle n’aura pas d’autre choix que de me libérer. Cela changerait tout. Le mariage ne nous retirerait pas notre pouvoir, il nous le rendrait, au contraire. Nous deviendrions des MacGils aussi légitimes que ceux du continent, sur un même pied d’égalité. Ne voyez-vous pas ? Un enfant de Reece et de Stara appartiendrait autant à leur famille qu’à la nôtre.

Une Mer De Boucliers

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