Читать книгу Le Journal D'Un Chat Fouineur - R. F. Kristi - Страница 6
ОглавлениеDéCEMBRE
12 Jours avant Noël
Dimanche, Tard dans la Soirée :
J’eus soudain la sensation que nous étions surveillés.
Missy, notre Maman, avait allumé un feu dans la cheminée et le feu crépitait vivement. Le cottage était confortable et chaud en dépit du froid extérieur.
C'était un soir banal dans la maison d'Inca. Cara, Fromage, Charlotte et moi étions assis autour de la cheminée avec Maman, la jeune humanoïde qui nous appartenait conjointement.
Me persuadant que je m'imaginais être espionnée, je secouai la tête et me calma.
L'étrange sensation d’être surveillée refit surface.
Ne souhaitant pas déranger les autres, je regardai avec prudence par la fenêtre. Il n'y avait rien à voir... Seulement l'obscurité et une faible lueur provenant de la lune dans le ciel.
Je tournai en rond sur place et je me rassis, la tête tournée vers la fenêtre, juste pour le cas où des ALIENS de l'hyper espace nous auraient attaqués à travers la fenêtre.
Alors que mes yeux commençaient à se fermer, je vis une ombre en mouvement devant la fenêtre.
J'ouvris les yeux bien grands et regardai. Mais il n'y avait rien. Uniquement la très sombre nuit impassible.
Soudain, mon regard perçut deux yeux verts brillants qui me dévisageaient.
Mon cœur se figea !
était-ce un démon ?
était-ce un dragon mangeur de feu ?
était-ce un serpentant serpent ???
Ma plus grande peur était-elle sur le point de devenir réalité ? Les Aliens étaient-ils déterminés à nous avoir ????
Mon cœur commença à battre de façon irrégulière faisant
Je vis une forte, grande patte grise s'étendre vers moi et la fourrure sur ma nuque se dressa comme les épines d'un porc-épic paré à la bataille.
Puis je finis par comprendre que la silhouette imposante à la fenêtre, qui apparaissait et disparaissait n'était que le visage de notre ami Monk !
J'expirai lentement et mon cœur retourna graduellement à son rythme normal.
Monk, un Bleu de Russie avec de longue jambes et de grands yeux vert-dorés était plutôt élégant et beau, si tu aimes l'épaisseur. Il portait toujours un nœud papillon rouge vif.
Je me levai lentement afin de ne pas perturber les autres, sautai par la fenêtre et rejoignit Monk sous l'épais buisson séparant notre cottage du jardin en friche devant sa grande maison.
— Quoi de neuf, Monk ? ronronnai-je doucement.
Monk, d'ordinaire calme et décontracté paraissait plutôt secoué.
Je sentis un fourmillement dans mes oreilles et le poil sur ma nuque qui s'était aplatit, se dressa de nouveau lorsque je perçu à quel point il était bouleversé.
— Ça va ? miaulai-je, luttant contre ma propre panique.
Monk déglutit et répondit de son habituel miaou pas pressé, faisant un effort pour effacer son alarme.
— Vous autres chatons, il faut que vous veniez ce soir. Terrance a des nouvelles inattendues pour nous, murmura-t-il.
Je lui promis que nous viendrions, aussitôt Maman endormie.
Je me hâtai de retourner auprès des autres pour leur annoncer la nouvelle, en me demandant ce qui pouvait bien troubler ainsi Monk, si calme d'ordinaire.
Dimanche, dans la Nuit :
La nuit était d'encre lorsque nous avons filé vers la maison de Monk. Comparée à notre modeste petit cottage, la maison ou vivait Monk était immense et sophistiquée. Mais nous aimions notre petit cottage et ne l'aurions échangé pour rien au monde.
Nous avons traversé la grande cuisine à pas de velours; Fromage s'arrêtant pour renifler le plat de crème tentateur laissé par Hobbs à l'attention de Monk.
— Viens, Fromage. grinça Cara.
Monk ne sera pas très content si tu te sers dans son casse-croûte sans lui demander la permission.
— Sornettes, Cara... Monk est mon pote ! Répondit Fromage en tirant la langue à Cara.
Il nous suivit tout de même; se retournant avec regret pour regarder le plat rempli de crème.
Monk et Terrance étaient assis ensemble dans une pièce chauffée, face à une énorme cheminée dans laquelle le bois faisait encore entendre des craquements.
De prime abord, j'avais été surprise de l'amitié entre Monk et Terrance.
Comment un chat malin comme Monk pouvait-il être si amical envers un chien ?
Puis, j'avais appris à connaître Terrance et cela m'avait forcée à changer d'opinion.
Nous autres, chats, avons une piètre opinion des chiens. Mais Terrance était quelqu'un que même nous autres chats avions appris à aimer et à respecter.
Pour être honnête, notre opinion sur les toutous avait lentement changé.
Nous n'avions jamais traîné avec des toutous avant notre arrivée à Londres. Nous n'en avions jamais eu l'envie non plus. Nous les avions traité comme de terribles bêtes à fourrure du genre quelque peu renifleurs.
Ce n'était plus pareil à présent. Nous avions deux bons amis toutous que nous voyions tous les jours.
Terrance et Polo !
Terrance était un puissant chien, un golden retriever aux longs poils dorés. C'est un toutou sacrément intelligent en dépit de son sourire plutôt insipide et de sa langue rose baveuse toute molle.
Il était connu pour avoir aidé Solo à résoudre plus d'une affaire.
Si il y avait bien une chose que je respectais, c'était sa popularité partagée entre le monde animal et les amis bipèdes humanoïdes que nous avions.
Ignorez son sourire idiot et sa langue baveuse.
J'aurai bien aimé un peu de cette popularité.
Terrance accompagnait généralement Solo et Hobbs partout.
Solo avait envoyé Terrance dans une école de dressage pour chiens renommée. Solo ne regrettait pas de l'avoir fait car Terrance avait été premier de sa classe à l'Académie de Recherche et Secours Canins. Terrance était un partenaire précieux à l'agence de détective dirigée par Solo.
J’étais impatiente de découvrir ce que mijotait Terrance à présent.
Terrance remua la queue quand il nous vit et nous adressa un sourire de bienvenue. Monk bondit de son siège favori et s'avança pour nous accueillir.
— Quelqu'un veut de la crème fraîche ? ronronna-t-il de sa voix rauque.
— Non merci, répondit Cara avant que ni moi ni Fromage ne puissions placer un mot.
Nous avons tous dîné avant de venir.
Fromage la fusilla du regard.
Connaissant bien mon frère et sachant qu'il était capable de provoquer la bagarre immédiatement, je changeai rapidement de sujet.
— Terrance, que se passe-t-il ? miaulais-je.
— D'importantes nouvelles concernant Raoul, le papa de Polo qui a disparu ! dit Terrance une fois que nous fûmes installés à nos places habituelles dans la bibliothèque.
Il faut que je vous parle de Polo notre pote et de sa triste situation familiale.
Polo est un toutou Pékinois. Il est court et à peine un peu plus gros que moi.
Nous avons fait la connaissance de Polo lorsque nous avons déménage de Paris vers Londres en Juin dernier. Pour une raison inexplicable, il a pris une place spéciale dans le cœur de Charlotte.
Il y avait eu des signes de jalousie entre Fromage et Polo, s'agissant de Charlotte. J'étais soulagée que cela fasse désormais partie du passé.
Polo était la propriété de la Señora Conchita Consoles, plus connue sous le nom de la Señora, une chanteuse d'opéra désormais à la retraite.
La Señora avait perdu son mari Raoul qui avait disparu alors qu'il escaladait le Mont Everest dans l'Himalaya. Elle avait été triste jusqu'à ce que nous entrions en scène.
Elle se remettait lentement de la perte de Raoul. Mais nous savions que Raoul manquait terriblement à Polo et à la Señora.
Nous étions devenus bons amis après avoir aidé Polo à l'occasion du mystère du collier de diamant volé de la Señora.
Le résultat de l'enquête avait été surprenant mais formidable en dépit de l'angoisse provoquée par la disparition de Fromage et par la découverte du collier en un lieu très étrange.
C'était à cette époque que j'avais attrapé le virus du détective. Je mourrais d'envie d'être impliquée dans une autre affaire et de devenir à mon tour un détective célèbre.
Terrance continua son récit sous forme de brefs aboiements alors que nous écoutions tous avec impatience.
— Solo a rapporté des nouvelles qui, si elles s'avèrent correctes, feront le bonheur de Polo.
Solo a un vieil ami qui travaille pour Médecins Sans Frontières au Népal.
Lors d'un récent déplacement à Londres, le jeune médecin a raconté à Solo qu'il avait entendu parler d'un étranger blessé dont des habitants avaient pris soin dans un village près de l'Himalaya.
À partir de cette brève description, Solo a soupçonné qu'il pouvait s'agir de Raoul, l'époux de la Señora.
— Nous allons dans l'Himalaya afin de vérifier puisque Solo n'est pas certain qu'il s'agisse réellement de Raoul, le maître de Polo.
Si la Señora ou Polo entendent ces nouvelles et qu'au final il s'agit d'une autre personne, ils seront véritablement bouleversés.
— Le plus important est d'empêcher Polo et la Señora d'avoir cette information avant que nous ne soyons sûrs que cet étranger soit bien Raoul, déclara Terrance.
— Ne t'inquiètes pas, nous nous assurerons que Polo n'entende jamais parler de ceci, dis-je en lançant à Fromage et Charlotte un regard sévère.
— Jamais je ne voudrais décevoir Polo. Il est notre ami, déclara Charlotte alors qu'elle faisait de gros yeux à Fromage, le regardant avec insistance.
— Moi non plus, marmonna Fromage contrit. Je poussai un soupir de soulagement.
Terrance nous donna des détails supplémentaires.
Il allait accompagner Solo et Hobbs au Népal. Ils voyageraient par avion depuis l'Angleterre jusqu'à Katmandou, la capitale du Népal, puis ils paieraient une voiture pour se faire emmener jusqu'à l'Himalaya. De là, ils se rendraient à pieds au village avec un guide local.
Terrance nous expliqua que la partie à pieds était dangereuse et difficile. Il leur fallait marcher sur des sentiers étroits sur les pentes montagneuses.
Mais Solo était déterminé à le faire comme Raoul était son bon ami. Si Raoul était en vie, pouvoir le revoir serait le plus beau cadeau pour la Señora.
— Pas uniquement pour la Señora, rajouta Charlotte.
Pour Polo également. Il adorait Raoul ! C'est le Papa de polo, après tout, murmura Charlotte en remuant son petit nez.
Nous avons promis à Terrance de ne pas souffler mot à Polo du motif de leur départ pour le Népal.
— Quand partez-vous? demandais-je.
— Demain, aboya Terrance.
Hobbs est en train de faire les préparatifs. Il a déjà acheté les billets d'avion pour le Népal. Je dois aller me faire vacciner maintenant en vue de ma sortie du territoire.
Une pensée me traversa soudain l'esprit... Et Noël, alors ?
C'était initialement prévu que nous fêtions tous Noël ensemble chez Solo. La Señora, Polo, leurs femmes de service, l'agréable couple Applebee apparenté à Hobbs, et Maman avaient passé des semaines à planifier le menu pour le repas de Noël.
— Si tout se passe bien, nous devrions être de retour pour Noël, déclara Terrance.
Un frisson me parcourut soudain l'échine lorsque je vis l'expression pensive dans les regards échangés par les deux vieux amis, Monk et Terrance.
Je me souvins que Terrance avait déclaré que la dernière étape du voyage était très dangereuse, et même périlleuse.
Et j'étais là, tranquillement en train de penser aux réjouissances de Noël alors que la famille de Monk allait devoirs marcher sur les routes les plus dangereuses du monde afin d'aider la Señora et Polo, deux de nos bons amis.
Comme c'était égoïste de ma part !!!
Pas étonnant que Monk se soit trouvé dans un état de complète panique lorsqu'il était venu me voir plus tôt.
Il semblait s'être calmé à présent, mais je suppose qu'il était angoissé à l'idée que sa famille entreprenne un si dangereux voyage... se demandant si ils reviendraient sains et saufs.
L’Himalaya ! Hmm... Pensai-je. Je n'avais pas entendu parler de ce lieu avant. Moi qui, généralement, aimait tout savoir j'étais sans voix.
— Où se trouve cet endroit ? demandai-je à Terrance.
Terrance se précipita vers la grande table sur laquelle Solo écrivait d'ordinaire et nous rapporta un dépliant avec des photos de l'Himalaya.
Quelle vue à couper le souffle ! Plein de montagnes aux sommets enneigés. L'ensemble semblait immense et inhospitalier. J'arrivais à imaginer à quel point il devait y faire froid.
Je voyais déjà Terrance balayant l'endroit du regard, prêt à partir à sa conquête.
— Solo n'est pas d'avis que ce soit là la meilleure période pour se rendre dans l’Himalaya, étant donné que de Novembre à Mars il y fait atrocement froid, aboya Terrance.
D'un autre côté, Solo ne souhaite pas attendre une minute de plus au cas où Raoul serai encore en vie et aurai besoin de soins médicaux. Nous nous envolons directement pour Katmandou.
— Te sera-t-il difficile de vivre seul, Monk ? demanda Cara en miaulant doucement.
— Lance vient vivre temporairement avec nous. Solo l'a appelé la nuit dernière pour lui demander de venir garder la maison jusqu'à leur retour. Répondit Monk en clignant des yeux.
— Qui est Lance ? demanda Fromage.
— Lance est le parent éloigné de Solo, déclara Monk.
Il est jeune, toujours en train de mijoter quelque chose. Il vient lorsque Solo et Hobbs s’absentent pour une enquête.
Il est bien mais j'essaie de ne pas rester dans ses pattes. Il traîne généralement dans la maison à regarder la télé tout en se goinfrant et a des idées folles concernant la façon de lever des fonds, miaula Monk.