L'ésotérisme de Dante
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René Guénon. L'ésotérisme de Dante
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• 1 Inferno, IX, 61-63. 2 Convito, t. II, ch. 1er. 3 Cf. Arturo Reghini, l’Allegoria esoterica di Dante, dans le Nuovo Patto, septembre-novembre 1921, pp. 541-548. 4 Nous devons même dire que nous préférerions un autre mot à celui de « paganisme », imposé par un long usage, mais qui ne fut, à l’origine, qu’un terme de mépris appliqué à la religion gréco-romaine lorsque celle-ci, au dernier degré de sa décadence, se trouva réduite à l’état de simple « superstition » populaire. 5 Nous faisons notamment allusion à l’exemple célèbre d’El-Hallâj, mis à mort à Baghdad en l’an 309 de l’Hégire (921 de l’ère chrétienne), et dont la mémoire est vénérée par ceux-là même qui estiment qu’il fut condamné justement pour ses divulgations imprudentes. 6 Paradiso, XXXI. – Le mot contemplante, par lequel Dante désigne ensuite Saint Bernard (id., XXXII, 1), paraît offrir un double sens, à cause de sa parenté avec la désignation même du Temple. 7 Convito, t. II, ch. XIV. 8 Sur L’échelle mystérieuse des Kadosch, dont il sera encore question plus loin, voir le Manuel maçonnique du F…Vuilliaume, pl. XVI et pp. 213-214. Nous citons cet ouvrage d’après la 2e édition (1830) 9 Voici la traduction de ce texte: «O hommes qui ne pouvez voir le sens de cette Canzone, ne la rejetez pourtant pas; mais faites attention à sa beauté, qui est grande, soit pour la construction, ce qui concerne les grammairiens; soit pour l’ordre du discours, ce qui concerne les rhétoriciens; soit pour le nombre de ses parties, ce qui concerne les musiciens.» 10 Nous citons le résumé des travaux d’Aroux qui a été donné par Sédir, Histoire des Rose-Croix, pp. 16- 20; 2e édition, pp.13-17. Les titres des ouvrages d’Aroux sont: Dante hérétique, révolutionnaire et socialiste (publié en 1854 et réédité 1939) et La Comédie de Dante, traduite en vers selon la lettre et commentée selon l’esprit, suivie de la Clef du langage symbolique des Fidèles d’Amour (1856-1857) 11 Paradiso, VIII. 12 Il est au moins curieux que ces trois mêmes couleurs soient devenues précisément, dans les temps modernes, les couleurs nationales de l’Italie; on attribue d’ailleurs assez généralement à celles-ci une origine maçonnique, bien qu’il soit assez difficile de savoir d’où l’idée a pu en être tirée directement. 13 A ces signes distinctifs, il faut ajouter « une couronne à pointes de flèches en or » 14 Cf. Light on Masonry, p. 250, et le Manuel maçonnique du F… Vuilliaume, pp. 179-182. 15 Nous devons avouer que nous ne voyons pas le rapport qui peut exister entre la complexité de ce grade et sa dénomination. 16 Ce ternaire alchimique est souvent assimilé à celui des éléments constitutifs de l’être humain lui-même: esprit, âme et corps. 17 Les mots entre crochets ont été ajoutés par nous pour rendre le texte plus compréhensible. 18 On peut voir dans ces derniers mots une allusion discrète à l’ «élixir de longue vie» des alchimistes.- Le grade précédent (25e), celui de Chevalier du Serpent d’Airain, était présenté comme « renfermant une partie du premier degré des Mystères égyptiens, d’où jaillit l’origine de la médecine et le grand art de composer les médicaments » 19 L’auteur veut sans doute dire: «dont l’emploi symbolique remonte aux temps les plus reculés», car nous ne pouvons supposer qu’il ait prétendu assigner une origine chronologique au nombre trois lui-même. 20 Les trois couleurs du grade sont parfois regardées comme symbolisant respectivement les trois vertus théologales: le blanc représente alors la Foi, le vert l’Espérance, le rouge la Charité (ou l’Amour). – les insignes de ce grade de Prince de Mercy sont: un tablier rouge, au milieu duquel est peint ou brodé un triangle blanc et vert, et un cordon aux trois couleurs de l’Ordre, placé en sautoir, auquel est suspendu pour bijou un triangle équilatéral (ou Delta) en or (Manuel maçonnique du F… Vuilliaume, p.181) 21 Un haut Maçon qui semble plus versé dans cette science toute moderne et profane qu’on nomme «histoire des religions» que dans la véritable connaissance initiatique, le comte Goblet d’Alviella, a cru pouvoir donner ce grade purement hermétique et chrétien une interprétation bouddhique, sous le prétexte qu’il y a une certaine ressemblance entre le titre de Prince de Mercy et celui de Seigneur de la Compassion. 22 C’est ainsi qu’il y a eu effectivement un Ordre des Trinitaires ou Ordre de Mercy, qui avait pour but, au moins extérieurement, le rachat des prisonniers de guerre. 23 Certains ont été jusqu’à attribuer au blason, dont les rapports avec le symbolisme hermétique sont assez étroits, une origine exclusivement persane, alors que, en réalité, le blason existait dès l’antiquité chez un grand nombre de peuples, tant occidentaux qu’orientaux, et notamment chez les peuples celtiques. 24 Ces deux aspects correspondent aussi aux deux portes solsticiales; il y aurait beaucoup à dire sur ce symbolisme, que les anciens Latins avaient résumé dans la figure de Janus. – Il y aurait, d’autre part, quelque distinction à faire entre les Enfers, les Limbes, et les « ténèbres extérieures » dont il est question dans l’Évangile; mais cela nous entraînerait trop loin, et ne changerait d’ailleurs rien à ce que nous disons ici, où il s’agit seulement de séparer, d’une façon générale, le monde profane de la hiérarchie initiatique. 25 On peut encore remarquer que le ciel de Mars est représenté comme le séjour des «martyrs de la religion»; il y a même là, sur Marte et martiri, une sorte de jeu de mots dont on pourrait trouver ailleurs d’autres exemples: c’est ainsi que la colline de Montmartre fut autrefois le Mont de Mars avant de devenir le Mont des Martyrs. Nous noterons en passant, à ce propos, un autre fait assez étrange: les noms des trois martyrs de Montmartre, Dionysos, Rusticus, et Éleuthéros, sont trois noms de Bacchus. De plus, Saint-Denis, considéré comme le premier évêque de Paris, est communément identifié à Denys l’Aréopagite, et, à Athènes, l’Aréopage était aussi le Mont de Mars. 26 Le symbolisme de l’aigle dans les différentes traditions demanderait à lui seul toute une étude spéciale. 27 Paradiso, XVIII, 91-93. 28 Il n’est pas sans intérêt de noter encore que saint Pierre Damien, avec qui Dante s’entretient dans le ciel de Saturne, figure la liste (en grande partie légendaire) des Imperatores Rosae-Crucis donnée dans le Clypeum Veritatis d’Irenaus Agnostus (1618) 29 L’Ordre de Heredom de Kilwinning est le Grand Chapitre des hauts grades rattaché à la Grande Loge Royale d’Edimburg, et fondé, selon la tradition, par le roi Robert Bruce (Thory, Acta Latomorum, t. 1er, p. 317). Le mot anglais Heredom (ou heirdom) signifie «héritage» (des Templiers); cependant, certains font venir cette désignation de l’hébreu Harodim, titre donné à ceux qui dirigeaient les ouvriers employés à la construction du Temple de Salomon (cf. notre article sur le sujet dans les Études Traditionnelles, n° de mars 1948) 30 Apocalypse, VII, 13-14. 31 Paradiso, XXX, 127-129. – On remarquera, à propos de ce passage, que le mot «convent» est demeuré en usage dans la maçonnerie pour désigner ses grandes assemblées. 32 Paradiso, XXXI, 1-3. – Le dernier vers peut se rapporter au symbolisme de la croix rouge des Templiers. 33 Manuel maçonnique du F… Vuilliaume, pp. 143-144. – Cf Apocalypse, XXI. 34 Dans les Chapitres de Rose-Croix (18e degré écossais), les noms des trois vertus théologales sont associés respectivement aux trois termes de la devise «Liberté, Egalité, Fraternité»; on pourrait aussi les rapprocher de ce qu’on appelle «les trois principaux piliers du Temple» dans les grades symboliques: «Sagesse, Force, Beauté.» - A ces trois mêmes vertus, Dante fait correspondre saint Pierre, saint Jaques et saint Jean, les trois apôtres qui assistèrent à la Transfiguration. 35 Arturo Reghini, art. cit., pp. 545-546. 36 Saint Jean est souvent considéré comme le chef de l’Église intérieure, et, suivant certaines conceptions dont nous trouvons ici un indice, on veut à ce titre l’opposer à saint Pierre, chef de l’Église extérieure; la vérité est plutôt que leur autorité ne s’applique pas au même domaine. 37 Ce passage d’Éliphas Lévi a été, comme beaucoup d’autres (tirés surtout du Dogme et Rituel de la Haute Magie), reproduit textuellement, sans indication de provenance, par Albert Pike dans ses Morals and Dogma of Freemasonry, p. 822; du reste, le titre même de cet ouvrage est visiblement imité de celui d’Éliphas Lévi. 38 Ch.-M. Limousin. La Kabbale littérale occidentale. 39 Le mot lui-même signifie «tradition» en hébreu, et, si l’on n’écrit pas en cette langue, il n’y a aucune raison de l’employer pour désigner toute tradition indistinctement. 40 Il faut dire cependant que, d’après les témoignages contemporains, Dante entretint des relations suivies avec un Juif fort instruit, et poète lui-même, Immanuel ben Salomon ben Jekuthiel (1270-1330); mais il n’en est pas moins vrai que nous ne voyons aucune trace d’éléments spécifiquement judaïques dans la Divine Comédie, tandis qu’Immanuel s’inspira de celle-ci pour une de ses oeuvres, en dépit de l’opinion contraire d’Israël Zangwill, que la comparaison des dates rend tout à fait insoutenable. 41 Cette opinion a été effectivement émise par Reuchlin. 42 On peut dire la même chose, au XVIe siècle, des oeuvres de Rabelais, qui renferment aussi une signification ésotérique qu’il pourrait être intéressant d’étudier de près. 43 Éliphas Lévi, Histoire de la Magie, 1860, pp. 359-360. – Il importe de remarquer à ce propos qu’il existe une sorte d’adaptation italienne du Roman de la Rose, intitulée Il Fiore, dont l’auteur, «Ser Durante Fiorentino», semble bien n’être autre que Dante lui-même; le véritable nom de celui-ci était en effet Durante, dont Dante n’est qu’une forme abrégée. 44 Histoire de France, t. III, pp. 398-399. 45 Le Templier souabe Wolfram d’Eschenbach, auteur de Parceval, et imitateur du bénédictin satirique Guyot de Provins, qu’il désigne d’ailleurs sous le nom singulièrement déformé de « Kyot de Provence » 46 Henri Martin ajoute ici en note: «Perceval finit par transférer le Graal et rebâtir le Temple dans l’Inde, et c’est le Prêtre Jean, ce chef fantastique d’une chrétienté orientale imaginaire, qui hérite de la garde du saint Vaissel.» 47 Nous touchons ici un point très important, mais que nous ne pourrions traiter sans nous écarter par trop de notre sujet: il y a une relation fort étroite entre le symbolisme même du Graal et le «centre commun» auquel Henri Martin fait allusion, mais sans paraître en soupçonner la réalité profonde, pas plus qu’il ne Jean et de son royaume mystérieux. 48 Le nom latin de cette fête est Dominica in Palmis; la palme et le rameau ne sont évidemment qu’une seule et même chose, et la palme prise comme emblème des martyrs a également la signification que nous indiquons ici. – Nous rappellerons aussi la dénomination populaire de «Pâques fleuries», qui exprime d’une façon très nette, quoique consciente chez ceux qui l’emploient aujourd’hui, le rapport du symbolisme de cette fête avec la résurrection. 49 Miguel Asín Palacios. La Escatología musulmana en la Divina Comedia, Madrid, 1919. – Cf. Blochet, Les Sources orientales de la «Divine Comédie», Paris, 1901. 50 A. Cabaton, La Divine Comédie et l’Islam, dans la revue de l’Histoire des Religions, 1920; cet article contient un résumé du travail de M. Asîn Palacios. 51 Inferno, IV, 143-144. 52 Blochet. Études sur l’Histoire religieuse de l’Islam, dans la Revue de l’Histoire des Religions, 1899. – Il existe une traduction française du Livre d’Ardâ Vîrâf par M. Barthélémy, publiée en 1887. 53 Angelo de Gubernatis, Dante e l’India, dans le Giornale della Società asiatica italiana, vol. III, 1889, pp. 3-19; Le Type indien de Lucifer chez Dante, dans les Actes du Xe Congrès des Orientalistes. – M. Cabaton, dans l’article que nous avons cité plus haut, signale «qu’Ozanam avait déjà entrevu une double influence islamique et indienne subie par Dante» (Essai sur la philosophie de Dante, pp. 198 et suivantes); mais nous devons dire que l’ouvrage d’Ozanam, malgré la réputation dont il jouit, nous paraît extrêmement superficiel. 54 Paradiso, XX, 94. 55 Purgatorio, XXXIII, 145. – Il est remarquable que les trois parties du poème se terminent toute par le même mot stelle, comme pour affirmer l’importance toute particulière qu’avait pour Dante le symbolisme astrologique. Les derniers mots de l’Inferno, «revider le stelle», caractérisent le retour à l’état proprement humain, d’où il est possible de percevoir comme un reflet des états supérieurs; ceux du Purgatorio sont ceux-là même que nous expliquons ici. Quant au vers final de Paradiso: «L’Amor che muove il Sole e l’altre stelle», il désigne, comme le terme ultime du «voyage céleste», le centre divin qui est par delà toutes les sphères, et qui est, suivant l’expression d’Aristote, le «moteur immobile» de toutes choses; le nom d’ «Amour» qui lui est attribué pourrait donner lieu à d’intéressantes considérations, en rapport avec le symbolisme propre à l’initiation des Ordres de chevalerie. 56 Per la restituzione della Cantica dell’Inferno alla sua forma primitiva, dans le Nuovo Patto, septembrenovembre 1921, pp.506-532. 57 Le troisième «mouvement élémentaire», celui de l’accroissement, est représenté par 1000; et la somme des trois nombres symboliques est 1022, que les «sages d’Égypte», au dire de Dante, regardaient comme le nombres des étoiles fixes. 58 Il est intéressant de considérer la succession de ces dates: en 1307, Philippe le Bel, d’accord avec Clément V, fait emprisonner le Grand-Maître et les principaux dignitaires de l’Ordre du Temple (au nombre de 72, dit-on, et c’est la encore un nombre symbolique; en 1308, Henri de Luxembourg est élu empereur; en 1312, l’Ordre du Temple est aboli officiellement; en 1313, l’empereur Henri VII meurt mystérieusement, sans doute empoisonné; en 1314 a lieu le supplice des Templiers dont le procès durait depuis sept ans; la même année, le roi Philippe le Bel et le pape Clément V meurt à leur tour. 59 Purgatorio, XX, 91-93. – Le mobile de Philippe le Bel, pour Dante, c’est l’avarice et la cupidité; il y a peutêtre une relation plus étroite qu’on ne pourrait le supposer entre deux faits imputables à ce roi: la destruction de l’Ordre du Temple et l’altération des monnaies. 60 Purgatorio, XX, 94-96. 61 En hébreu, ces mots signifient: «Vengeance, ô Seigneur!» Adonaï devrait se traduire plus littéralement par « mon Seigneur», et l’on remarquera que c’est exactement ainsi qu’il se trouve rendu dans le texte de Dante. 62 Paradiso, XXX, 124-148. Ce passage est précisément celui dans lequel il est question du «convento delle bianche stole». – Les organisations dont il s’agit avaient pris pour mot de passe Altri, qu’Aroux (Dante hérétique, révolutionnaire et socialiste p. 227) interprète ainsi: Arrigo Lucemburghese, Teutonico, Romano Imperatore; nous pensons que le mot Teutonico est inexacte et doit être remplacé par Templare. Il est vrai, d’ailleurs, qu’il devait y avoir un certain rapport entre l’Ordre du Temple et celui des Chevaliers teutoniques; ce n’est pas sans raison qu’ils furent fondés presque simultanément, le premier en 1118 et le second en 1128. Aroux suppose que le mot Altri pourrait être interprété comme il vient d’être dit dans un certain passage de Dante (Inferno, IX, 9), et que, de même, le mot tal (id., VIII, 130, et IX, 8) pourrait se traduire par Teutonico Arrigo Lucemburghese. 63 Le nombre 11 a été conservé dans le rituel du 33ème degré écossais, où il est précisément associé à la date de l’abolition de l’Ordre du Temple, comptée suivant l’ère maçonnique et non selon l’ère vulgaire. 64 Apocalypse, XIII, 18. 65 Purgatorio, XXXIII, 43-44. 66 Inferno, I, 100-111. –On sait que la louve fut d’abord le symbole de Rome, mais qu’elle fut remplacée par l’aigle à l’époque impériale. 67 E. G. Parodi, Poesia e Storia nella Divina Commedia. 68 Le Veltro est un lévrier, un chien, et Aroux suggère la possibilité d’une sorte de jeu de mots entre cane et le titre de Khan donné par les Tartares à leur chef; ainsi, un nom comme celui de Cane Grande della Scala, le protecteur de Dante, pourrait bien avoir eu un double sens. Ce rapprochement n’a rien d’invraisemblable, car ce n’est pas le seul exemple que l’on puisse donner d’un symbolisme reposant sur une similitude phonétique; nous ajouterons même que dans diverses langues, la racine can ou kan signifie puissance, ce qui se rattache encore au même ordre d’idées. 69 L’Empereur, tel que le conçoit Dante, est tout à fait comparable au Chakravatrî ou monarque universel des Hindous, dont la fonction essentielle est de faire régner la paix sarvabhaumika, c’est-à-dire s’étendant à toute la terre; il y aurait aussi des rapprochements à faire entre cette théorie de l’Empire et celle du Khalifat chez Mohyiddin. 70 On peut d’ailleurs remarquer que ce Dux est l’équivalent du Khan tartare. 71 De même, les lettres DIL, premières des mots Diligite justitiam…, et qui sont d’abord énoncées séparément (Paradiso, XVIII, 78), valent 551, qui est formé des mêmes chiffres que 515, placés dans un autre ordre, et qui se réduit également à 11. 72 Certains Suprêmes Conseils écossais, notamment celui de Belgique, ont cependant éliminé de leurs Constitutions et de leurs rituels l’expression de «Saint-Empire» partout où elle se trouvait; nous voyons l’indice d’une singulière incompréhension du symbolisme jusque dans ses éléments les plus fondamentaux, et cela montre à quel degré de dégénérescence en sont arrivées, même dans les plus hauts grades, certaines fractions de la Maçonnerie contemporaine. 73 Paradiso, XV, 56-57. 74 Nous ajouterons encore que le nombre 65 est, en hébreu, celui du nom divin Adonaï. 75 Les principaux de ces nombres cycliques sont 72, 108 et 432; il est facile de voir que ce sont là des fractions exactes du nombre 25920, auquel ils sont rattachés immédiatement par la division géométrique du cercle; et cette division elle-même est encore une application des nombres cycliques. 76 Du reste, il y a au fond accord de toutes les traditions, quelles que soient leurs différences de forme; c’est ainsi que la théorie des quatre âges de l’humanité (qui se rapporte à un cycle plus étendu que celui de 13000 ans) se trouve à la fois dans l’antiquité gréco-romaine, chez les Hindous et chez les peuples de l’Amérique centrale. On peut trouver une allusion à ces quatre âges (d’or, d’argent, d’airain et de fer) dans la figure du « vieillard de la Crète » (Inferno, WIV, 94-120) qui est d’ailleurs identique à la statue du songe de Nabuchodonosor (Daniel, II); et les quatre fleuves des Enfers, que Dante en fait sortir, ne sont pas sans avoir un certain rapport analogique avec ceux du Paradis terrestre, tout cela peut se comprendre que si l’on se réfère aux lois cycliques. 77 Ce symbole est un de ceux qui se rapportent à la division quaternaire du cercle, dont les applications analogiques sont presque innombrables. 78 Cf. Oswald Wirth, le Symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’Alchimie et la Franc-Maçonnerie, pp. 19 et 70-71. 79 Le symbolisme du pôle joue un rôle considérable dans toutes les doctrines traditionnelles; mais, pour en donner l’explication complète, il faudrait pouvoir y consacrer toute une étude spéciale. 80 Purgatorio, I, 22-27. 81 Le symbolisme hermétique du règne animal est le signe , qui comporte le diamètre vertical entier et la moitié seulement du diamètre horizontal; ce symbole est en quelque sorte inverse de celui du règne minéral, ce qui était horizontal dans l’un devenant vertical dans l’autre et réciproquement; et le symbole du règne végétal, où il y a une sorte de symétrie ou d’équivalence entre les deux directions horizontale et verticale, représente bien un stade intermédiaire entre les deux autres. 82 Nous ferons remarquer que les trois grades de la Maçonnerie symbolique ont, dans certains rites, des pots de passe qui représentent aussi respectivement les trois règnes, minéral, végétal et animal; de plus, le premier de ces mots s’interprète parfois en un sens qui est dans un étroit rapport avec le symbolisme du «globe du monde» 83 Il y a entre le Paradis terrestre et la Jérusalem Céleste le même rapport qu’entre les deux Adam dont parle Saint-Paul (1er Épîtres aux Corinthiens, XV) 84 Il y a encore à ce propos bien d’autres questions qu’il pourrait être intéressant d’approfondir, par exemple celle-ci: pourquoi le Paradis terrestre est-il décrit comme un jardin et avec un symbolisme végétal, tandis que la Jérusalem céleste est décrite comme une ville et avec un symbolisme minéral? C’est que la végétation représente l’élaboration des germes dans la sphère de l’assimilation vitale, tandis que les minéraux représentent les résultats définitivement fixés, «cristallisés» pour ainsi dire, au terme du développement cyclique. 85 Le rapprochement auquel ces textes donnent lieu est encore plus significatif quand on connaît la relation qui unit l’Agneau du symbolisme chrétien à l’Agni védique (dont le véhicule est d’ailleurs représenté par le bélier). Nous ne prétendons pas qu’il y ait, entre les mots Agnus et Ignis (équivalent latin d’Agni), autre chose que ces similitudes phonétiques auxquelles nous faisions allusion plus haut, qui peuvent fort bien ne correspondre à aucune parenté linguistique proprement dite, mais qui ne sont pas pour cela purement accidentelles. Ce dont nous voulons parler surtout, c’est d’un certain aspect du symbolisme du feu, qui, dans diverses formes traditionnelles, se lie assez étroitement à l’idée de l’ «Amour», transposé en un sens supérieur comme le fait Dante; et, en cela, Dante s’inspire encore de Saint Jean, auquel les Ordres de chevalerie ont toujours rattachés principalement leurs conceptions doctrinales. –Il convient de remarquer, en outre, que l’Agneau se trouve associé à la fois aux représentations du Paradis terrestre et à celles de la Jérusalem céleste. 86 Inferno, XXXIV, 110-111
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