Читать книгу Oeuvres choisies du roi René - René I - Страница 3
AVERTISSEMENT.
ОглавлениеJ’offre à l’Anjou, ma terre natale, cette publication nouvelle, destinée à élever au meilleur de ses souverains un monument de reconnaissance et d’amour. J’en ai conçu la pensée, lorsque, désirant adoucir d’héroïques misères, je demandais à la réimpression des Annales de Bourdigné une obole pour les compagnons de Zumala-Carreguy. La charité ne fit point défaut dans cette contrée hospitalière, et son naïf chroniqueur put se réjouir du fond de sa tombe des secours donnés à la fidélité.
Mais en évoquant sa mémoire, j’avais compulsé nos vieux auteurs angevins, et vu briller de purs rayons sur cette poussière des siècles. Parmi cette foule de morts illustres, un surtout m’avait apparu la tête ceinte d’une immortelle couronne. Il était du noble sang des fleurs de lys, et petit-fils de ce prince que le vainqueur de Poitiers ne saluait du nom de roi que dans les fers. Brave comme son aïeul, et plus malheureux encore, il était reste captif pendant les belles années de sa jeunesse. Les arts, la poésie les tournois et la guerre avaient tour-à-tour occupé sa vie aventureuse La mort avait largement moissonné autour de lui; mais il aimait ses peuples de si grand amour, qu’il retrouvait en eux une immense famille, et e souvenir de sa bonté était resté une sainte tradition du foyer de la chaumière.
Ce prince, le modèle des chevaliers et le dernier des troubadours est le bon roi René d’Anjou, dont je publie aujourd’hui les oeuvres. A l’abri de son illustre nom, j’ai osé placer le mien, comme ces plantes inconnues qui ne fleurissent qu’à l’ombre des grands chênes.
Cte. DE QUATREBARBES.