Читать книгу L'Intérimaire - Saranna DeWylde, Saranna DeWylde - Страница 10

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Chapitre un

Les regrets.

Les tours Rothington se dressaient comme une sentinelle dans le ciel, hautes et imposantes. Une structure massive qui était intimidante. Khloé avait reçu l'ordre de monter dans le premier ascenseur et d'utiliser la clé de Bree pour aller au dernier étage.

Khloé avait déjà l'impression qu'elle allait vomir les Chocolatinis qu'elle avait pris au petit déjeuner sur ses chaussures italiennes empruntées. Elle n'avait aucune idée de qui était le créateur, seulement que Bree avait jugé qu'ils étaient le summum de la mode et avait insisté pour qu'elle les porte pour son premier jour.

Merci au petit Jésus de Gucci qu'il ne s'agisse pas de talons trop hauts - Khloé était déjà une amazone du haut de son mètre quatre-vingt-dix. Les talons donnaient de l'allure à ses jambes, elle le savait bien, mais elle savait aussi qu'elle marchait comme une vache enceinte.

Il est vrai qu'elle n'aurait peut-être pas dû prendre un petit déjeuner de champions aussi copieux, les deux cocktails dans sa cuisine qui lui avaient donné le courage de quitter l'appartement. Elle avait avalé des bonbons à la menthe comme une droguée qui avait besoin d'une dose pendant tout le trajet en taxi.

Si elle avait eu une autre option, elle aurait sauté dans le taxi suivant et aurait mis le pied au plancher pour rentrer chez elle, là où elle devait se trouver. Malheureusement, elle avait utilisé ses derniers fonds pour y arriver.

Le trajet en ascenseur n'était pas drôle non plus. Khloé n'aimait pas les hauteurs et un ascenseur avec vue n'était pas ce qu'elle appelait du luxe. C'était une horreur parmi toutes les horreurs et elle se forçait à fixer les boutons, tout en serrant de près le panneau de bois qui la séparait de la vitre. Comme si cela pouvait l'aider à ne pas tomber dans une mort certaine et affreuse. Alors qu'elle pensait que les Chocolatinis allaient gagner la révolte de son estomac, l'ascenseur s'était arrêté et la porte s’ouvrit.

Une profonde respiration s'imposait.

- Khloé Bell ?

La voix était assez douce mais la fit sursauter. Khloé poussa un petit cri et a tenta de reculer, mais elle se retrouva bloquée par les portes fermées de l'ascenseur, ce qui la propulsa dans les bras de l'homme.

Il l'attrapa facilement et avec toute la grâce d'un... enfin, pas comme la sienne.

- Et si l’on testait vos dons en dactylographie avant de nous précipiter dans mes bras ? Il souriait. Et elle rougit, décidant de tuer Bree à petit feu pour lui avoir parlé de leur conversation.

Il était d'une beauté dévastatrice. Dommage, c'était un vrai salaud. Le sex-appeal total de l'homme qui la tenait l'avait poussée sur le précipice entre le mutisme et la stupidité. Il était si attirant qu'elle avait été frappée par la stupéfaction. Peut-être devenue sourde aussi. Ses lèvres bougeaient encore, mais elle n'entendait aucun des mots qui sortaient de sa bouche. Si elle avait été Bree, elle l’aurait traité simplement de branleur ou d'abruti et lui aurait donné une claque sur le bras avec toute la gentillesse d'un bébé phoque. Mais non, elle n'était pas Bree. Elle était Khloé.

- Mes excuses, je pensais que Bree avait été claire sur le fait que je ne suis là que pour la partie dactylographique du travail, merci beaucoup. Elle se dégagea à contrecœur de ses bras et défroissa ses vêtements.

Pourquoi avait-elle dit ça ? Elle aurait dû simplement s'étaler sur son bureau et remercier les dieux du sexe d'avoir l'opportunité non seulement de voir un homme comme ça nu, mais aussi de le toucher et d'être touchée par lui.

Par le Ciel et tous ses Saints, il était délicieux. L'incarnation de tous les héros de romance jamais créés.

Ce gars devait vivre dans une salle de sport. Non seulement il avait le visage d'un dieu grec, mais il en avait aussi le corps. C'était vraiment délicieux d'avoir été plaqué contre la large étendue de sa poitrine, dans l'étau d'acier de ses bras. Oh Seigneur. Ses cheveux noirs pendaient sur son front en mèches rebelles...

- Oh, Bien. Je ne voudrais pas d'une arriviste qui pense que si elle me laisse quelques libertés, deviendra rapidement Madame Rothington.

Elle acquiesça presque, comme si elle comprenait ses pensées. Au lieu de cela, elle rassembla un peu de courage.

- Pourquoi diable voudrais-je cela ? Sauf pour te baiser dans les soixante-trois variations des positions bibliques.

Ses sourcils foncés se rejoignirent et il la regarda comme si elle était une nouvelle sorte de farfadet sorti d’un livre de contes.

- Oui, eh bien je pense que vous ferez très bien l'affaire.

- Non, je ne suis vraiment pas d'accord. Je ne pense pas que ça va marcher du tout. Tout en lui était trop puissant, elle savait instinctivement qu'il serait dangereux pour sa tranquillité d'esprit. Khloé sourit de son sourire le plus professionnel et le plus poli et se retourna pour s'éloigner, redoutant les deux arrondissements qu'elle aurait à parcourir à pied pour rentrer chez elle.

- Attendez, Mlle Bell. Je ne pense pas que vous allez apprécier cette marche forcée pour rentrer chez vous. Bree m'a demandé de vous avancer le taxi cette première semaine jusqu'à ce que vous receviez votre salaire. Ce que je suis plus qu'heureux de faire, mais pas avant d'avoir obtenu de vous une journée de travail.

Khloé se retourna pour lui faire face.

- Il est déjà clair que nous ne nous accordons pas.

Il l’interrompit en riant.

- Vous êtes trop, vraiment. S’accorder ? Qu'est-ce que c'est que ça, la France de Louis XIV ?

Oh oui, c’était ça. Juste à ce moment. Ça le sera à nouveau quelques heures plus tard, lorsque Khloé se retrouverait seule sous la douche, avec Walter, sa nouvelle pomme de douche à haute pression. Elle pouvait facilement imaginer Reed en culottes et bottes... Oh, mon Dieu ! Khloé était toute mouillée d'impatience. Toutes les histoires de Bree défilaient dans sa tête et Khloé pouvait se voir dans chacune d'entre elles. Elle se dit qu'elle allait étrangler sa meilleure amie à son retour.

- Je pense que nous nous entendrons très bien, Khloé Bell. Il poussa une pile de papiers vers elle. Familiarisez-vous avec mon emploi du temps. Vous trouverez une adresse courriel, un mot de passe et tout ce dont vous aurez besoin dans le tiroir supérieur de votre bureau. Bree a tout préparé pour vous avant de partir.

Il lui tourna le dos et retourna à son bureau, ce connard prétentieux. Khloé soupira. Il ne s'était même pas présenté, comme si tout le monde devait savoir qu'il était Reed Rothington, le Dieu du minou et Génie de la finance.

Elle s'enfonça dans sa chaise et, ne voyant pas d'autre choix, commença à faire ce qu'il lui avait demandé. Mais Khloé se demande si le retour à pied à son appartement n'aurait pas été la solution la moins douloureuse, en fait.

Il ne lui a pas fallu longtemps pour se familiariser avec son emploi du temps, taper les mémos qu'il avait rédigés, trier son courrier et apprendre qu'il aimait une dose de stevia et une cuillère à soupe de crème aromatisée au chocolat dans son café. C'est exactement comme ça qu'elle aimait le sien.

Ce serait vraiment une mission facile à remplir.

Mission. Le missionnaire, l’andromaque, la levrette... Sur son bureau, sous son bureau, sur ce canapé en cuir, dans ce fauteuil moelleux et...

Ouai, elle allait en enfer. Ou il était possible qu'elle y soit déjà. Khloé sentit son visage s'enflammer. Elle imagina qu'il était probablement d'un rouge vif, comme celui d'un camion de pompier, étant donné la tournure de ses pensées. Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et il la regarda droit dans les yeux.

Son regard brûlant glissa sur elle comme un amant démoniaque, faisant se resserrer ses mamelons et faisant souffrir de désir le gouffre de Padirac chaud et glissant entre ses cuisses. Elle n’aurait pas été étonnée de se retrouver collée à la chaise comme une ventouse industrielle.

Elle se demandait s'il pensait la même chose qu'elle et s'il était conscient que c'était totalement inacceptable et qu'il était hors de question qu'elle culbute sur le dos comme une tortue.

Il sortit sa tête sombre de son bureau.

- Vous avez fait un très bon travail aujourd'hui, Khloé.

- Merci. Elle attendit pour voir s’il voulait autre chose.

- Donc, j'ai ce gala de charité ce soir... commença-t-il.

Oh, non, non, non, et bon sang non ! Son visage devait trahir son indignation, car il sourit.

- J'ai besoin d'un accompagnement. Pas de fil à la patte. Il levait les mains comme s’il voulait lui montrer ses intentions pacifistes.

- Le « pas de fil à la patte » me pose un problème. Avait-elle vraiment dit ça ? Ce n’est pas ce qu’elle avait voulu dire. Khloé voulait dire qu'elle n'était pas là pour coucher avec lui, que ce soit avec ou sans fil.

- Khloé, j'ai juste besoin d’être accompagné. Pas d’une passagère sur mon anaconda, continua-t-il gentiment.

Il a un anaconda ? Elle vira au rouge à l’idée.

- Je n'ai rien à me mettre. Quoi ? Non. Ce n'était pas la bonne réponse. La bonne réponse était, Merci, mais non. J'ai des projets. Oui, elle avait des projets, c'est vrai. Elle prévoyait de se prostituer à son patron sexy, en souhaitant avoir le courage de chevaucher son « anaconda » comme un cheval de manège.

Il laissa tomber une carte de crédit sur son bureau.

- Achetez-vous quelque chose d’attrayant. Et avant de vous soucier du prix, ne vous inquiétez pas. Vous pourrez le retourner demain.

Ce n’est pas ce qu'elle pensait qu'il allait dire. Il était censé lui donner ce sourire charmeur et lui dire qu'il pouvait se le permettre. Même si elle aurait refusé pour la simple raison que ça allait coûter cher.

- Retrouvez-moi ici dans trois heures. J'espère que vous aurez assez de temps pour faire du shopping et, bon sang, ma chère, allez chez le coiffeur.

Khloé ne savait pas si elle devait se sentir insultée ou non. Elle n'aimait pas ça, mais comment refuser quelques heures de plaisir avec sa carte de crédit ? Une partie de son cerveau lui disait que c'était là où la route vers l'enfer commençait. Ça commençait par un petit truc comme ça, et l'instant d'après, elle se retrouvait à plat ventre, le cul en l'air, à jouer au toutou...

Bien sûr, il y avait l'autre partie de son cerveau qui lui disait de la fermer parce que c'était exactement ce qu'elle voulait et que si la voix numéro un faisait tout foirer, ce serait aussi l'enfer.

Ensuite, il y avait la question qu'il fallait traiter avec des antipsychotiques, car non seulement elle avait des voix dans sa tête, mais elles se disputaient.

L'Intérimaire

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