Читать книгу Le Cyber-Harcèlement - Serna Moisés De La Juan - Страница 7
Chapître 2. Qu’es-ce le Cyber-harcèlement ?
ОглавлениеLe cyber-harcèlement, également connu sous le nom de ciberbullying, est une extension du harcèlement dans les médias technologiques, téléphoniques ou sur Internet, par lequel une personne (harceleur) tente de miner et de casser l’estime d’autrui (harcelé ou harcelé) en lui envoyant des messages menaçants, intimidation ou chantage par le biais de services de messagerie ou de messagerie instantanée (type chat ou Messenger), S.M.S. ou les réseaux sociaux.
Avant l’usage généralisé de la technologie, le harcèlement ou le bullying avait lieu directement entre le harceleur et le harcelé, accompagné d’insultes, de menaces et de moqueries, qui peuvent aussi en arriver à l’agression physique de la part du harceleur afin d’obtenir ce que veut.
Certains experts font la distinction entre le cyber-harcèlement et le bullying, le premier étant celui qui résulte de l’utilisation de nouvelles technologies; tout en restreignant le terme de bullying aux seuls cas où le harcèlement se produit entre mineurs via la technologie.
Par exemple en Espagne, le nombre croissant de cas chez les adolescents, est particulièrement préoccupant : près d’un tiers des enfants de moins de 17 ans déclarent avoir été victimes de cyber-harcèlement et 19 % d’entre eux reconnaissent avoir été insultés en ligne. En Amérique latine, selon les données de l’U.N.E.S.C.O., plus de 50% des élèves du primaire ont été victimes de harcèlement scolaire, un danger qui se renforce sur le réseau.
Certaines études montrent qu’un étudiant sur trois de plus de 17 ans se voit affecté aux États-Unis, un chiffre qui à niveau mondial se situe de 17 à 48% de personnes touchées.
Malgré sa gravité, surtout quand il s’agit de mineurs, ce n’est pas la cybercriminalité qui est la plus dangereuse et la plus répandue, contrairement à l’usurpation d’identité, les spammeurs…
Je me souviens encore, lors d’un de mes recherches à l’Université de Guadalajara (Mexique), que sur le panneau d’affichage près de l’entrée, ils avaient mis un avertissement permanent indiquant de ne pas tenir compte des emails provenant de Banamex (l’une des plus grandes banques du Mexique).
Le fait est qu’ils sollicitaient dans l’email la clé de réactivation du compte, et pour cela il fallait introduire les données de leur compte, en plus de données personnelles.
Le « piège » c’est que les utilisateurs sont redirigés vers une fausse page à partir d’un lien qui apparaît en cliquant sur l’email, car ce lien paraît identique au site officiel.
Ainsi après avoir entré le numéro de compte et envoyé toutes les données personnelles, ils reçoivent un message disant que tout va bien et qu’ils peuvent continuer à utiliser leur compte.
Ce qu’ils ignorent, c’est que cet email n’a jamais été envoyé par un réseau bancaire et que les données fournies « volontairement » sont disponibles pour les voleurs d’identité ou les cyber-criminels.
Un délit qui s’effectuait auparavant par voie postale, lorsque les données étaient demandées pour la souscription à une revue ou à un journal ; et qui se poursuit aujourd’hui encore dans la rue, où une personne, identifiée comme membre d’un mouvement solidaire, a besoin de données personnelles et d’un numéro de compte, pour une supposée souscription, lorsque en réalité, cette institution n’a jamais engagé cette personne pour recueillir ces données.
Un résultat final identique, les données personnelles et bancaires sont volontairement données et vous ne saurez jamais ce qu’ils en feront.
Contrairement à d’autres délits informatiques, où l’agresseur cherche à ne pas laisser de traces, par exemple en remplaçant l’identité de quelqu’un, ou en accédant à ses informations personnelles ou à son numéro de compte; dans le cyber-harcèlement, il y a un affrontement direct entre le harcelé et le harceleur, tout en maintenant l’anonymat de ce dernier, le harceleur veut que le harcelé sache qu’il est harcelé et qu’il ne pourra rien faire pour l’en empêcher, une forme de harcèlement et de châtiment ; une forme de pouvoir, qu’il veut mettre en évidence dans ce contact.
Il est rare que le cyber-harcèlement puisse être la cause de plusieurs personnes en même temps, par contre dans le milieu laboral ou scolaire (bullying) où cela peut être infligé par deux ou plusieurs collègues à la fois.
Une autre différence entre le cyber-harcèlement et le harcèlement classique, c’est que dans le second cas, les autres, qu’ils soient camarades d’école ou de travail, ces faux témoins deviennent complices du harcèlement, de par leur participation et l’encouragement. Donc en en le justifiant, le harceleur se sent légitimé dans ses actions car il ne reçoit aucune sorte de réprimande ou de rejet de la part du groupe.
En revanche, dans le cyber-harcèlement, il n’y a personne d’autre, il n’y a pas ce désir de notoriété ou de présomption devant autrui ; l’autre a simplement disparu, de sorte que ce comportement, se maintient et se nourrit, par un sentiment de pouvoir conférer par le fait d’avoir une personne souffrant des méfaits du cyber-harceleur.
<< Quand et comment la police doit-elle agir dans un cas de cyber-harcèlement ?
Quand on sait qu’une personne a été victime d’une telle situation, elle doit se présenter à la police avec les éléments de preuve pertinents afin qu’une plainte soit déposée envers la personne ou le profil dont il a été victime de harcèlement. Elle doit décrire les actes de vexation ou d’intimidation auxquels elle a été soumise et préciser la durée de cette situation. >>
Mme Pilar Vecina, Directrice du Département de neuropsychologie à l’Institut de recherche et de développement social sur les maladies rares.
La résolution entre le harcèlement direct et le cyber-harcèlement comporte des différences, dans le premier cas dénoncer à la police ou au professeur dans le cadre scolaire, peut suffire pour l’arrêter, tandis que dans le cas second, il n’y a pas d’autorité évidente pour enrayer ce délit.
C’est pour cela que beaucoup de gouvernements mettent en œuvre de nouvelles politiques pour tenter de freiner ces actes, en particulier ceux dirigés contre des mineurs par des adultes, qui cherchant bien plus qu’à humilier les harcelés, pouvant les conduire au suicide, étant incapables de supporter le chantage auquel ils sont soumis.
Plusieurs propositions ont été avancées par différents gouvernements, depuis la création d’une force de police spécialisée chargée d’identifier les harceleurs, de manière à rompre leur anonymat sur le réseau; ou les lois de procédure pénale, spécialement conçues pour traiter ces cas, allant jusqu’à imposer des peines de prison aux cyber-harceleurs, afin de dissuader ce comportement, mais également de punir les récidivistes.
D’après ce qui a été vu jusqu’à présent, il est clair que le mécanisme de lutte contre le cyber-harcèlement est beaucoup plus difficile que le harcèlement en personne, c’est pourquoi la plainte doit être déposée dès que possible, afin que les autorités compétentes puissent agir et éviter ainsi plus de dommages.
<< Quand et comment les tribunaux doivent-ils agir en cas de cyber-harcèlement ?
Dans ce cas, cela dépend de la gravité et de la portée des faits. On sait qu’à partir de 14 ans, le mineur est imputable, de sorte que les actions de la justice dépendront également de l’âge du harceleur. Comme dans le cas du gromming, par exemple, le harcèlement sexuel est effectué par un adulte (se faisant passer pour un mineur), afin d’établir un lien socio-émotionnel et ainsi abuser de lui. Les sanctions sont différentes pour un adulte responsable d’actes d’intimidation que celles d’un adolescent de 16 ans qui aurait envoyé une photo érotique de la victime.
Quoi qu’il en soit, l’important est de porter plainte pour que justice soit faite, car l’identité de la personne est gravement endommagée, quel que soit le type de cyber-harcèlement dont nous parlons. >>
Mme Pilar Vecina, Directrice du Département de neuropsychologie à l’Institut de recherche et de développement social sur les maladies rares.