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IX

Table des matières

UNION DES PREMIERS CHRÉTIENS.

GRAND’MÈRE. Pierre et Jean, se trouvant libres, rentrèrent au Cénacle, et racontèrent à leurs frères ce qui était arrivé.

Et tous se mirent à prier, à louer DIEU, à le remercier d’avoir délivré Pierre et Jean. Ils résolurent de ne pas craindre les menaces des Pharisiens, de continuer à braver leur colère et à annoncer la parole de DIEU au nom de leur Seigneur JÉSUS, qui leur donnerait le courage et la force contre la fureur de ses ennemis.

JACQUES. C’est bien cela; c’est beau et courageux.

GRAND’MÈRE. Aussi le bon DIEU les en récompensa; car aussitôt qu’ils eurent prié ainsi, le lieu où ils étaient trembla; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de DIEU avec encore plus de force et de puissance.

HENRIETTE. Pourquoi le Saint-Esprit est-il revenu une seconde fois, puisqu’il les avait déjà remplis la première fois.

GRAND’MÈRE. Cette fois-ci ce n’était pas comme au jour de la Pentecôte, pour inaugurer solennellement le règne de l’Église; c’était seulement une consolation et une grande grâce que Notre-Seigneur envoyait à ses fidèles.

LOUIS. Qu’est-ce que c’est: inaugurer?

GRAND’MÈRE. Inaugurer veut dire établir, déclarer qu’une chose commence.

Et toute cette multitude n’avait qu’un cœur et qu’une âme....

ARMAND. Comment? à eux tous ils n’avaient qu’un cœur et qu’une âme? Ainsi, quand l’un mourait, tous mouraient à la fois?

GRAND’MÈRE, riant. Non, cher enfant; on ne parle pas du cœur de chair, nécessaire à la vie du corps, en disant: un cœur et une âme. On veut dire que tous avaient les mêmes pensées de foi, les mêmes sentiments d’amour pour le bon DIEU, et pour les hommes; et tous n’avaient qu’une âme, c’est-à-dire le même zèle, le même désir de servir JÉSUS-CHRIST, le même courage pour braver les dangers.

HENRI. Tu demandes toujours des bêtises, Armand.

HENRIETTE. Tu as bien raison, Henri; je ne disais rien, par douceur, mais je pensais comme toi.

ARMAND. Pas du tout, je ne dis pas de bêtises; et j’ai bien fait de demander, parce que toi non plus tu ne comprenais pas.

HENRIETTE. Ah! par exemple!

ARMAND. Certainement; je l’ai vu à ta figure.

GRAND’MÈRE. Voyons, mes enfants, ne vous disputez pas et continuez à demander ce que vous ne comprenez pas. Les petits rendent quelquefois service aux plus grands qui n’osent pas demander de peur de paraître ignorants.

CAMILLE. C’est bien vrai ce que vous dites là, Grand’mère; Armand et le petit Louis ont souvent fait des questions que j’aurais faites moi-même si je n’avais pas eu peur qu’on se moquât de moi.

GRAND’MÈRE. Alors, mes chers enfants, tout est pour le mieux et nous allons continuer.

Nous parlions de l’union qui régnait parmi les Apôtres, les disciples et les nouveaux Chrétiens. Tous leurs biens étaient en commun, comme nous l’avons dit, et tous ne cherchaient qu’à augmenter le nombre des Chrétiens en racontant la vie de JÉSUS-CHRIST, en expliquant et surtout en pratiquant sa morale.

LOUIS. Quelle morale?

GRAND’MÈRE. La pratique de toutes les vertus chrétiennes; la charité, l’humilité, la douceur, la bonté, la patience, la complaisance, enfin tout ce qui rend les hommes agréables au bon DIEU et aux autres hommes.

Tous les nouveaux Chrétiens apportaient aux pieds des Apôtres tout ce qu’ils possédaient, pour être partagé entre tous.

VALENTINE. Pourquoi mettaient-ils tout cela aux pieds des Apôtres? Il aurait mieux valu le mettre sur une table ou sur une chaise.

GRAND’MÈRE. C’est une manière de parler, chère enfant. Quand on dit METTRE AUX PIEDS, cela veut dire, en faire un don respectueux, un hommage pour le Chef de l’Église. Ainsi on ne pouvait pas mettre aux pieds des Apôtres des maisons, des champs, des bœufs, des meubles, mais on leur en faisait don pour êtredistribués comme ils le voulaient, et on les consacrait à DIEU entre leurs mains. Quant à eux, ils employaient ces offrandes volontaires, d’abord pour les besoins du culte Divin, puis pour subvenir au besoin des Prêtres, et enfin pour assister les veuves, les orphelins et les pauvres.

Les actes des apôtres

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