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— Je veux simplement louer un corps, répliqua Rabinowitz d’un ton aigre. Pas contracter un prêt bancaire !

— Les lois sont strictes sur notre planète, expliqua l’alien en esquissant l’équivalent jenitharp d’un haussement d’épaules. Si par erreur je vous attribuais la mauvaise taille de corps, je perdrais ma licence. Sans compter que nous avons des lois très restrictives quand il s’agit de laisser des criminels téléjecter sur Jenithar. Je vous prie de répondre à toutes les questions.

— C’est votre police qui m’a demandé de venir. Ils veulent que j’inspecte une scène de crime.

— Alors mieux vaut vous dépêcher de remplir le formulaire.

— Heureusement que je n’ai pas à suivre cette procédure à chaque fois que je viens sur Jenithar, marmonna Rabinowitz. L’holojection est bien plus civilisée.

Elle tendit à l’employé sa carte à puce personnelle et vérifia qu’elle avait bien inscrit ses réponses dans les bonnes cases. « Nom complet : Deborah Esther Rabinowitz. Numéro d’identification : 5981–5523–5514–2769467–171723. Date de naissance : 17/46/3/22/54, date interstellaire. Études : licence, Université de Californie, Los Angeles, Études Interstellaires ; master et doctorat, Institut Polyculturel de Pna’Fath, Normes Commerciales Galactiques et Dynamiques Transculturelles. Géniteurs : Daniel Isaac Rabinowitz et Barbara Samuelson Rabinowitz. Père toujours en vie, mère décédée. Profession des géniteurs : père, diplomate de niveau plénipotentiaire ; mère, professeur de littérature comparée terrestre, Université de Californie, Los Angeles. Frères et sœurs : aucun. Progéniture : aucune. Profession : courtière littéraire. Banque : Crédit Terrestre de Takashiro. Revenus :… »

Elle s’interrompit.

— Ces informations restent confidentielles, je présume ?

— Oh, oui ! Nos lois sur la protection de l’information sont très strictes.

Elle ajouta au formulaire ses revenus personnels et ceux de son entreprise, puis rechigna de nouveau en découvrant la suite du questionnaire.

— Non, je ne peux pas tolérer ça ! Regardez-moi cette liste ! Le sujet a-t-il déjà été condamné ? Quelle était la réputation du sujet à l’école ? Quels titres le sujet détient-il ? Quelles récompenses a-t-il remportées ? Qui sont les membres de sa famille sur deux générations, ascendante et descendante, jusqu’aux cousins au troisième degré ? Certains d’entre eux ont-ils un casier judiciaire ? Qui sont ses associés en affaires, ainsi que ses clients ? Quels sont leurs statuts… Ça n’en finit pas ! La seule question que vous ne posez pas, c’est si mes clients battent leurs animaux de compagnie. Cherchez mon père dans le bottin mondain si vous voulez des informations sur ma famille, mais je ne divulguerai rien sur mes clients !

— Je dois calculer votre rang exact afin de déterminer la taille de votre corps. Il ne faut le faire qu’une fois. Après ça, votre dossier sera enregistré.

— Je n’en ai rien à… Écoutez, donnez-moi juste la taille que vous voulez. Ou refusez, et j’irai voir un de vos concurrents.

— Bon… J’imagine que si je compare ces données à vos informations publiques, j’aurai ce dont j’ai besoin, déclara l’employé de location.

Pendant quelques secondes, il contempla d’un air vide l’écran de son ordinateur. Puis il reprit :

— Je pense que… Oui. J’ai de quoi établir votre équivalence de taille. Patientez un instant, je vous trouve un corps approprié.

Sa notion d’instant n’était manifestement pas la même que celle de Rabinowitz.

— Tout est prêt, annonça l’employé au bout d’une attente interminable. Préparez-vous à vous connecter.

Malgré son expérience en la matière — elle l’avait vécu bien plus souvent que la majorité des terriens — se connecter à un corps d’alien était toujours déstabilisant. Les peuples de toutes les planètes fabriquaient des locacorps mécaniques qui ressemblaient autant que possible à leurs corps biologiques, ce qui les rendait difficiles à manœuvrer pour quiconque était bâti différemment.

Certaines espèces avaient des bras en surnombre, qu’un humain laissait toujours pendre mollement sur les côtés ; certaines n’en avaient qu’un seul, et un humain se sentait handicapé. D’autres voyaient des longueurs d’ondes impénétrables aux terriens, ou percevaient des fréquences qui leur étaient normalement inaudibles.

Pire que tout, cependant, il y avait les espèces quasi-humanoïdes, comme les Jenitharps. Ces derniers avaient bien deux bras et deux jambes, mais les bras se trouvaient au niveau de la taille, rattachés au milieu du corps par un étrange arrangement articulaire qu’on ne pouvait en aucun cas appeler des épaules. On avait l’impression d’évoluer dans un miroir déformant.

Rabinowitz, une fois connectée, se retrouva debout à côté de l’employé, à le regarder d’en haut.

— J’ai prévenu la police, lui dit-il. Ils vont arriver pour vous escorter. Ils ont demandé que vous les attendiez ici.

— Très bien. Je préfère être un peu seule avec un nouveau corps, le temps d’apprendre à m’en servir.

— Si vous le désirez, maintenant que votre taille est enregistrée, nous pouvons vous attribuer un corps permanent. Cela ne vous coûtera qu’un petit supplément. Un corps vous sera réservé de manière permanente, et vous pourrez visiter Jenithar chaque fois que vous le voudrez sans avoir à subir tous ces contretemps.

— Merci. Je m’en souviendrai si jamais on m’oblige à revenir.

L’employé s’en alla, la laissant seule dans une pièce remplie d’étagères où s’empilaient des locacorps de toutes les tailles imaginables : beaucoup étaient plus petits que le sien, certains considérablement plus grands. Elle se sentait lourde. La plupart des espèces modelaient leurs corps de location dans un quelconque plastique ou matériau léger ; certains les fabriquaient même à partir de tissus vivants. Les Jenitharps, eux, se servaient d’un métal lourd et cliquetant. Le corps qu’on lui avait attribué était couvert d’un faux plumage brun-vert, et vu sa taille et sa couleur, son rang devait être plus que respectable.

Rabinowitz s’avança d’un pas hésitant vers une zone dégagée au centre de la pièce, et tâcha d’exercer de petits mouvements de gymnastique. Les jambes n’étaient pas particulièrement difficiles à manier : il lui suffisait de marcher à petits pas, comme si elle s’était affublée d’un kimono très serré. Les longs bras fins, en revanche semblaient inutilisables. Ils pendaient mollement comme des tuyaux en caoutchouc, et Rabinowitz devait presque disloquer ses propres épaules pour les faire bouger. C’était des tentacules plus que des bras, dépourvus de véritables articulations.

— Il faut être danseuse à Bali pour faire marcher ces trucs, marmonna-t-elle.

Un quart d’heure plus tard, elle se sentit assez à l’aise pour ne pas trop se ridiculiser. Heureusement, personne n’attendait d’un alien pilotant un corps de location qu’il se déplace avec grâce. Chaque espèce cultivait son lot de blagues sur ses visiteurs extraplanétaires maladroits.

Deux nouveaux venus entrèrent dans la pièce, le premier un peu plus grand et plus pâle que son compagnon. Impossible de déterminer leur sexe.

— Madame Rabinowitz ? fit le plus grand, qui restait tout de même plus petit qu’elle. Permettez-moi de me présenter. Je suis Feffeti rab Dellor, sergent de niveau trois. Je vous suis reconnaissant d’avoir accepté de nous assister dans notre enquête. Si vous voulez bien m’accompagner, nous allons nous rendre sur le lieu du crime.

Il ne prit pas la peine de présenter son compagnon plus petit.

À l’attaque, MacDuff ! lâcha Rabinowitz.

Le sergent s’arrêta net.

— Je suis désolé, dit-il. La traduction n’a pas fonctionné.

— Peu importe. C’était une référence littéraire. De toute façon, je ne devrais pas les colporter ainsi gratuitement.

Le sergent Dellor et son collègue menèrent Rabinowitz dans un couloir plein de monde, puis dans un ascenseur bondé. Ils descendirent seize étages avant de sortir pour traverser une nouvelle foule, jusqu’à un arrêt de transport public. Les gens s’écartaient pour les laisser passer ; peut-être Dellor portait-il un insigne de police que Rabinowitz n’avait pas identifié, ou peut-être respectait-on sa taille plus imposante que celle de la plupart des citoyens de Jenithar.

Apparemment, même la police prenait les transports publics. Ils passèrent devant tout le monde et réquisitionnèrent le premier taxi de la file. Dellor donna au chauffeur, considérablement plus petit que lui, un code de dérogation policière ainsi qu’une destination, et le taxi partit en trombe.

Comme Rabinowitz ne connaissait de Jenithar que l’holospace de Levexitor, elle était fascinée par cette première « véritable » visite. Le ciel était couvert, et bien que son corps artificiel fût incapable de discerner les variations réelles de température et d’humidité, le climat semblait lourd. Malgré les nuages, le ciel était très lumineux, et Rabinowitz se souvint avoir lu que le soleil de Jenithar était de classe F, légèrement plus brillant que celui de la Terre. Les filtres de son corps de location réduisaient la luminosité à un niveau confortable pour un terrien, mais ils modifiaient étrangement sa perception de la profondeur et rendaient les couleurs délavées et peu naturelles.

Cette région de Jenithar était une immense ville remplie de gratte-ciels ; il y en avait assez pour mettre à l’aise un habitant de Manhattan, mais ce même New-Yorkais serait resté bouche bée devant la propreté de l’ensemble. Une petite armée d’employés municipaux parcourait la ville en permanence pour ramasser les détritus et maintenir la propreté immaculée des rues et des bâtiments. Rabinowitz aurait pu s’imaginer que ce zèle était le fruit d’un sentiment de fierté civique si elle n’avait pas lu que cela faisait partie d’un programme de plein-emploi.

Il y avait des gens partout, toujours en mouvement. Ils formaient de longues files de piétons le long des rues, rangés par ordre de taille, et chaque trottoir était réservé à un trafic piétonnier à sens unique. Tout ce monde formait un véritable tourbillon de couleurs et de formes, mais restait étrangement silencieux. Forcés de vivre si près les uns des autres, les Jenitharp avaient établi des règles très strictes afin de limiter les invasions sonores de l’espace personnel.

— Vous êtes courtière littéraire, c’est exact ? demanda Dellor pendant le trajet.

— Oui. Jenithar reste un marché porteur pour la littérature de ma planète.

— Travailliez-vous depuis longtemps avec le Grandissime Levexitor ?

— Depuis seulement quatre mois. J’y voyais le début d’une longue relation d’affaires, mais on dirait bien que je vais devoir me trouver de nouveaux contacts.

— Vous avez déclaré qu’à l’heure du crime, vous rendiez visite à Levexitor.

— Seulement par holojection. Notre conversation était ponctuée d’étranges silences. Je pense que quelqu’un d’autre était physiquement présent en même temps que moi, mais cette personne n’étant pas reliée à l’holospace, je n’ai pas pu la voir ni l’entendre.

— De quoi parliez-vous à l’heure de sa mort ?

Rabinowitz hésita un instant.

— Nous parlions affaires, répondit-elle. J’étais venue lui parler des droits du théâtre sous-marin, et…

— Inutile de développer, l’interrompit Dellor. Je n’ai pas besoin de connaître les détails des affaires du Grandissime. Connaissiez-vous bien Dahb Chalnas ?

— L’assistant de Levexitor ? Pas vraiment. Il était souvent présent lors de mes rendez-vous avec le Grandissime, mais il n’ouvrait presque jamais la bouche.

— Mais cette fois, il n’était pas là ?

— Pas dans l’holospace, non. Levexitor m’a dit que c’était son jour de congé.

Le taxi était arrivé dans un autre quartier de la ville, bien moins peuplé que le centre, aux habitations plus petites et détachées les unes des autres. Ils s’arrêtèrent devant une maison à deux étages, entourée d’un mur bas, avec un jardin de poupée sur le devant. Rabinowitz contempla un instant la bâtisse, ébahie. Levexitor faisait partie des plus grands notables de Jenithar, et sa maison ne faisait même pas les deux tiers de la sienne.

— Tout est relatif, murmura-t-elle en sortant du taxi, entourée de son escorte policière.

Les deux sergents la menèrent à l’intérieur, et dès qu’elle eut franchi le seuil, elle parcourut l’entrée d’un regard choqué : la maison de Levexitor aurait pu donner à un simple taudis des airs de palace. Des tas de détritus jonchaient le sol, à tel point qu’on peinait à se déplacer, et elle dut éviter soigneusement de petits ruisselets d’un immonde fluide jaunâtre. Des gouttelettes graisseuses d’un produit visqueux inidentifiable suintaient le long des murs. Rabinowitz était certaine que la puanteur lui aurait fait perdre connaissance si son corps artificiel avait été en mesure de transmettre les odeurs. Par chance, il se contentait d’une alarme pour l’alerter de la présence de fumée ou de produits corrosifs.

— C’est qui, son décorateur ? demanda-t-elle à voix haute. La compagnie des marais et des eaux usées ?

Cette maison offrait un tel contraste, tant avec la propreté des rues qu’avec l’austérité de l’holospace de Levexitor, que Rabinowitz eut soudain l’impression de se trouver sur une autre planète. Mais à la réflexion, elle connaissait beaucoup de gens sur Terre dont l’holospace n’avait rien à voir avec leur maison ou leur bureau.

— Son personnel devait être particulièrement incompétent, poursuivit-elle.

— Le Grandissime Levexitor vivait seul ici, expliqua Dellor. Son seul employé était son assistant, Dahb Chalnas.

— Tout seul ? Sans le moindre domestique ? Un citoyen aussi grand et important que le Grandissime Levexitor ?

— L’un des avantages à être aussi grand, répondit le sergent, c’est justement d’avoir l’autorisation de vivre seul.

Rabinowitz hocha la tête d’un air songeur — du moins, elle essaya : le mouvement fit s’agiter d’une manière incontrôlable son lourd corps métallique.

— Je vois, dit-elle. Bon, montrez-moi ce que vous vouliez me faire voir, que je puisse rapporter ce corps à l’agence. Ils devront le baigner dans l’acide avant qu’il puisse servir à nouveau.

Dellor lui fit traverser plusieurs pièces, chacune plus répugnante que la première, puis s’arrêta enfin et déclara :

— Voici la pièce où le Grandissime Levexitor a été assassiné.

L’unique point commun entre cette pièce et l’holospace de Levexitor était la haute table de travail et son plateau électronique, identique à celle devant laquelle il se tenait au moment de sa mort.

— Ça ne ressemble pas du tout à ce que j’ai vu.

— Cela n’a rien d’étonnant. Dites-nous ce que vous avez vu.

— Le Grandissime Levexitor se tenait derrière sa table. Il me parlait. De temps en temps, il mettait plusieurs secondes à me répondre ; je pense qu’il sortait brièvement de l’holospace pour s’adresser à une personne présente physiquement dans son bureau. En plein milieu de notre conversation, il a soudain levé les yeux, poussé un petit cri et s’est effondré sur la table. J’ai regardé partout, mais je n’ai vu personne d’autre dans l’holospace. Puis le corps du Grandissime s’est redressé — j’imagine que son meurtrier a soulevé son corps physique pour accéder à son holojecteur — et j’ai vu des mains invisibles presser les boutons. Puis la connexion a été coupée, et j’étais de nouveau chez moi.

Dellor resta un instant silencieux, puis déclara :

— Voilà qui confirme notre théorie. Veuillez accepter notre gratitude pour votre collaboration. Nous allons vous raccompagner à l’agence de location.

— Attendez ! C’est tout ? Vous payez pour me faire venir ici, vous me faites subir tout ce cirque pour louer un corps, vous m’emmenez dans cet égout nauséabond… Et tout ça pour passer deux minutes dans cette pièce en vous répétant ce que je vous ai déjà raconté au téléphone ?

— C’est exact.

— Et dites-moi, quelle est votre théorie ?

— Ce n’est pas votre affaire.

— Eh bien j’en fais mon affaire !

Elle se dressa devant lui de toute sa hauteur, le toisant d’un air qu’elle espérait impérieux et glacial.

— Et si vous espérez grandir un jour, vous allez à votre tour en faire mon affaire.

Dellor hésita un instant, puis répliqua :

— Cette affaire est extrêmement simple, elle ne mérite même pas votre intérêt. Une seule personne a pu commettre le crime.

— Dites-moi.

— Le coupable ne peut qu’être Dahb Chalnas, l’assistant de Levexitor. Nous l’avons déjà arrêté, il ne devrait pas tarder à avouer.

— Je vois. Le coupable est le majordome. Comment en êtes-vous arrivés à cette ahurissante révélation ?

— Ce n’était pas difficile : seul Chalnas avait accès à la maison.

— Le Grandissime n’aurait-il pas pu laisser entrer quelqu’un d’autre ?

— Comme pour la plupart des citoyens de sa stature, sa vie privée avait trop d’importance pour lui. Il n’aurait jamais fait entrer un visiteur en personne alors qu’il était possible de le recevoir par holojection.

— Sauf s’il s’agissait d’un sujet dont il ne voulait pas discuter sur les ondes, songea Rabinowitz à voix haute.

Dellor l’observa un instant, puis demanda :

— Détenez-vous la preuve qu’un sujet aussi délicat ait pu exister ?

— Non. Pas de preuves. Mais pourquoi êtes-vous si convaincu de la culpabilité de Chalnas ? Il a toujours été si calme, si timide…

— Madame Rabinowitz, vous êtes une étrangère sur Jenithar. Vous ne connaissez pas nos coutumes. Les citoyens d’aussi basse extraction que Chalnas nourrissent souvent des désirs perfides envers leurs supérieurs. Je l’ai vu bien trop souvent : un petit assassine un grand sans autre raison que la rage et la frustration. Peut-être est-ce un triste constat sur notre civilisation, mais c’est un fait et nous devons vivre avec.

— Avec quoi l’a-t-il frappé ?

— Je vous demande pardon ?

— Si Chalnas était beaucoup plus petit que Levexitor, il n’était probablement pas assez puissant pour le tuer à mains nues. Quelle est l’arme du crime ?

Le sergent ne se laissa pas démonter :

— Chalnas a pu se servir de n’importe quel objet contondant, puis l’avoir emporté pour s’en débarrasser. Comme vous pouvez le voir, il est impossible de déterminer s’il manque quelque chose dans la maison. Je vous prie de me croire : Chalnas est notre coupable, cela ne fait aucun doute.

Crimes Interplanétaires

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