Читать книгу Les Français en Amérique pendant la guerre de l'indépendance des États-Unis 1777-1783 - Thomas Willing Balch - Страница 12
II
ОглавлениеLa tâche que je me suis imposée a été moins laborieuse dans la vérification ou la recherche des faits historiques en général que dans la composition de la liste et des notices biographiques des officiers français qui prirent part à la guerre de l'indépendance, soit dans l'armée régulière, soit comme volontaires au service du Congrès, soit enfin sur les flottes qui parurent sur les rivages des États-Unis. Le nombre et l'importance des documents inédits ou très-rares qui ont été les premiers matériaux de mon travail permettront d'apprécier d'abord tout le parti que j'ai pu en tirer. Mais il m'est impossible de faire connaître, à cause de leur multiplicité, les sources de toute espèce auxquelles j'ai puisé, pas plus que je ne puis nommer les nombreuses personnes de toutes conditions qui m'ont fourni des renseignements utiles. Les Revues, les éloges funèbres, les collections du Mercure de France, les Annuaires militaires, ont été minutieusement et fructueusement examinés. Que de brochures et de livres n'ai-je pas dû parcourir, souvent dans le seul but de découvrir un nom nouveau, de vérifier une date ou de contrôler un fait! Que de lettres n'ai-je pas reçues, que de révélations n'ai-je pas provoquées, pendant le temps que, toujours préoccupé de mon sujet, je cherchais des renseignements partout où j'avais l'espoir d'en découvrir!3
Note 3: (retour) Entre autres je citerai ici deux exemples: M. Michel Chevalier, le savant économiste, en me mettant en relation avec M. Henri Fournel, qui avait été comme lui un des disciples les plus éminents de Saint-Simon, m'offrit l'occasion de me procurer sur ce célèbre réformateur, qui commanda un corps de Français devant York, l'intéressante lettre qu'on trouvera dans les Notices biographiques. M. le marquis de Bouille a bien voulu me soumettre également les lettres originales que Washington écrivit à son grand-père, à l'occasion de sa nomination dans l'ordre de Cincinnatus.
Souvent une circonstance fortuite me faisait mettre la main sur un livre ignoré se rapportant par quelque point inattendu à mon sujet; d'autres fois c'était une personne que des liens de famille rattachaient à quelque ancien officier de Rochambeau, qui voulait bien me faire part de ses archives particulières ou de ses souvenirs personnels. Si, dans le courant de mon récit, j'avais dû citer toutes ces origines, l'étendue de cet ouvrage aurait été, sans profit pour le lecteur, augmentée dans une proportion exagérée; force m'a donc été de réserver la mention des sources où j'ai puisé mes renseignements pour les points les plus importants, les moins connus ou les plus susceptibles de soulever la critique.
ARCHIVES DE LA GUERRE (France).
Il existe à la Société historique de Pennsylvanie un manuscrit dressé d'après les archives du ministère de la guerre de France, contenant la liste des officiers du corps expéditionnaire aux ordres de M. de Rochambeau. Ce manuscrit, dont je possède une copie, a été obtenu grâce à l'influence de M. Richard Rush, alors ministre des États-Unis à Paris. Mais l'accès de ces archives est très-difficile. La bienveillante intervention du général Favé, commandant de l'école Polytechnique, auprès du maréchal Niel, m'a fait obtenir l'autorisation de faire moi-même de nouvelles recherches. J'ai réussi à me procurer une autre liste, dressée d'après les dossiers des officiers, différente en quelques parties de la première. D'ailleurs ces deux listes sont l'une et l'autre très-incomplètes, non-seulement quant aux noms des officiers, mais aussi quant à leurs notices biographiques.
Elles ne font, par exemple, aucune mention du duc de Lauzun ni de sa légion, qui rendit de si importants services au corps expéditionnaire. Les Annuaires militaires de l'époque sont également muets sur ce sujet.
ARCHIVES DE LA MARINE (France).
S. Exc. M. le Ministre de la marine m'a accordé l'autorisation de parcourir ces archives, et M. Avalle, bibliothécaire à ce ministère, a mis à ma disposition, avec une bienveillance que je me plais à reconnaître ici, les documents placés sous sa direction, et en particulier les Mémoires du comte de Grasse, inscrits sous les n° 15186 et 6397.
Mais l'histoire des Campagnes maritimes a été très-exactement et très-complètement écrite par Le Bouchet, de Kerguélen et plusieurs autres plus ou moins connus4. Il m'a semblé superflu dès lors de m'appesantir sur ce même sujet.
JOURNAL DE CLAUDE BLANCHARD, commissaire principal des guerres attaché à l'expédition de Rochambeau, comprenant les campagnes de 1780-81-82 et 835.
Je dois la communication de ce précieux manuscrit à la bienveillance de M. Maurice La Chesnais, arrière petit-fils de Blanchard. Tout en faisant mon profit des renseignements que je trouvais dans ces pages, écrites avec une grande exactitude, pour ainsi dire sous L'influence des événements, j'ai dû me contenter de leur faire de courts emprunts, puisqu'elles seront bientôt livrées au public par leur possesseur actuel, qui en a donné tout récemment une notice6.
JOURNAL DU COMTE DE MENONVILLE7.
Note 4: (retour) Histoire de la dernière guerre entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d'Amérique, de 1775 à 1783, par Julien Odet Le Bouchet. Paris, 1787, in-4°. Relation des combats et des événements de la guerre maritime, par Y.J. Kerguélen, ancien contre-amiral. Paris, 1796.
Note 5: (retour) Voir la Notice biographique que j'ai consacrée à l'auteur de ce journal.
Note 6: (retour) Voir Revue militaire française, 1869.
Note 7: (retour) Voir Notices biographiques.
Aucune partie de ce journal n'a été publiée, et je n'ai trouvé nulle part de renseignements imprimés sur l'auteur; mais son petit-fils, chef actuel de la famille, a bien voulu me communiquer des documents et des détails importants. Il était aide-major général de l'armée de Rochambeau (Blanchard), mais il fut promu en novembre 1781 au grade de major-général. Ce manuscrit inédit offre aussi le plus grand intérêt par une exactitude de détails bien rare dans les écrits de ce temps qui me sont parvenus.
MÉMOIRES DE GEORGES-ARISTIDE-AUBERT DUPETIT-THOUARS, capitaine de vaisseau: manuscrit.
Ces mémoires sont relatifs à la guerre d'Amérique de 1779 à 1783, et leur auteur les destinait à l'impression. Ils ne contiennent que de faibles lacunes.
La Biographie maritime, ouvrage que j'ai utilement consulté8, dit: «Dupetit-Thouars a laissé plusieurs manuscrits, que sa soeur, Mlle Félicité Dupetit-Thouars, a réunis en 3 volumes in-8°, sous le titre de LETTRES, MÉMOIRES ET OPUSCULES d'Aristide DUPETIT-THOUARS, capitaine de vaisseau, enseveli sous les débris du Tonnant, au combat d'Aboukir, ouvrage dont nous nous sommes beaucoup aidé pour la rédaction de cette notice.»
Or Guérard9 dit qu'un seul volume fut publié par le frère et la soeur.10 «Il contient, dit-il, une longue lettre sur la guerre de 1778-83 adressée au commandant Du Lomieu en 1785, où l'on reconnaît le capitaine instruit et avide d'enrichir la science de faits nouveaux.»
Note 8: (retour) Il porte comme sous-titre: Notices historiques sur la vie et les campagnes des marins célèbres, par Hennequin, chef de bureau au ministère de la marine, 3 vol. in-8. Paris, Regnault, 1837.
Note 9: (retour) La France littéraire ou la littérature contemporaine. Paris, 1842.
Note 10: (retour) Chez Dentu et Arthur Béchard. Paris, 1822, in-8. Livre que je n'ai trouvé nulle part.
Le manuscrit que je possède ne se rapporte nullement à cette indication, et renferme des lettres et des renseignements qui me donnent tout lieu de croire qu'il n'a jamais été publié et qu'il n'est pas de la main du capitaine Dupetit-Thouars lui-même, malgré l'affirmation de l'expert, M. Chavaray, consignée dans son catalogue et répétée dans la pièce qui constate l'authenticité de ce manuscrit. Je pense qu'il a été dressé sur les notes du capitaine, par son frère le botaniste.
Bien que l'histoire des campagnes maritimes ait été très-exactement et très-complètement écrite, comme je l'ai constaté plus haut, les mémoires de Dupetit-Thouars m'ont fourni d'utiles renseignements sur les mouvements des flottes et aussi de l'armée de terre, en particulier au siège de Savannah.
J'ai acquis ce manuscrit chez M. Chavaray, à Paris, le 7 décembre 1869. M. Margry, le savant archiviste du ministère de la marine, qui a bien voulu appeler mon attention sur ce document avant la vente publique pour laquelle il était annoncé, exprime l'opinion qu'il contenait des faits et des informations d'une grande valeur pour les archives de la marine.
Journal de mon séjour en Amérique, depuis mon départ de France, en mars 1780, jusqu'au 19 octobre 1781. Manuscrit anonyme inédit.
Une copie de ce manuscrit a été vendue à Paris en 1868, et je dois à l'obligeance de M. Norton, l'acquéreur, d'en avoir pu prendre connaissance. Celle que je possède est rectifiée en quelques points et est augmentée de nouveaux documents. Elles ne semblent, du reste, l'une et l'autre que des copies des notes laissées par un aide de camp de Rochambeau; car non-seulement les noms des villes et des rivières traversées par les troupes françaises y sont défigurés au point d'être méconnaissables; mais même les noms des officiers de cette armée. Or ceux-ci devaient être bien connus de l'auteur du manuscrit.
Quoi qu'il en soit, il donne des renseignements intéressants sur la marche des troupes, sur le siège d'York et sur la société américaine à cette époque.
Quant au nom de l'auteur, je crois pouvoir affirmer que c'est Cromot-Dubourg, et voici sur quelles raisons repose mon opinion.
Les aides de camp de M. de Rochambeau, étaient, au rapport de Blanchard 11, de Dumas 12 et de M. de Rochambeau lui-même 13:—De Fersen,—de Damas,—Charles de Lameth,—de Closen,—Collot,—Mathieu Dumas,—de Lauberdières,—de Vauban,—de Charìus,—les frères Berthier,—Cromot-Dubourg.
La lecture du journal dont il s'agit nous apprend que son auteur passa en Amérique sur la frégate la Concorde 14. Cette frégate portait le nouveau chef de l'escadre française, M. de Barras, le vicomte de Rochambeau 15 et M. d'Alphéran, lieutenant de vaisseau 16. Je n'ai pu trouver aucune trace de la liste des passagers de la Concorde, ni dans les archives de la Guerre, ni dans celles de la Marine, ni dans aucun des nombreux ouvrages que j'ai consultés. J'observe de plus par la lecture de ce manuscrit que son auteur était jeune, âgé de vingt-cinq à trente ans et qu'il n'avait pas encore assisté à une seule action, ni entendu de coups de feu.
Note 11: (retour) Manuscrit journal.
Note 12: (retour) Souvenirs, publiés par son fils. Paris, 1839, I, 25, 70.
Note 13: (retour) Mémoires de Rochambeau, 2 vol. Paris, 1809.
Note 14: (retour) Partis de Brest le 26 mars 1780. Mercure de France.
Note 15: (retour) Tous les mémoires s'accordent sur ces deux noms.
Note 16: (retour) Journal de Blanchard.
Ces indications me permettent d'éliminer de suite de ma liste: MM. de Fersen, de Damas, de Lameth, de Closen, Mathieu Dumas, de Lauberdières, de Vauban, Collot et de Charlus.
Ces officiers vinrent en effet en Amérique avec M. de Rochambeau sur l'escadre aux ordres de M. de Ternay. Leurs noms sont cités parmi ceux des passagers par Blanchard, dans son journal et par Mathieu Dumas.
De plus, ils avaient tous servi et avaient vu le feu pendant la guerre de Sept Ans ou en Corse 17.
Note 17: (retour) Voir les Notices biographiques.
Enfin, si quelques-uns ne rentrent pas dans l'une ou l'autre de ces catégories, ils sont cités par l'auteur du manuscrit chaque fois qu'ils se trouvent chargés de quelques fonctions relatives à leur emploi; et, comme cet auteur parle toujours à la première personne, il n'est pas possible de le confondre avec l'un d'eux.
On pourrait croire que mon anonyme est le vicomte de Rochambeau lui-même, qui avait été passager de la Concorde et auquel on donne aussi dans quelques ouvrages la qualité d'aide de camp de son père. Mais cette hypothèse doit être rejetée de suite, car le vicomte de Rochambeau avait servi en Allemagne et en Corse, et d'ailleurs le ton général du journal ne s'accorde en aucun point avec la parenté de son auteur et du général en chef. Enfin le vicomte de Rochambeau a tenu devant York, au récit de Dumas, une conduite qui n'est pas relatée dans ce manuscrit.
Il reste à examiner les noms de Berthier et de Cromot-Dubourg.
J'ai opiné quelque temps pour le premier nom. Le futur maréchal de France, ami de Napoléon, fit en effet ses premières armes en Amérique. Il n'y passa pas sur l'escadre aux ordres de M. de Ternay; et comme le nom de Cromot-Dubourg ne se trouve cité ni dans les Mémoires de Rochambeau ni dans ceux de Dumas 18, et qu'au contraire je trouve dans ces ouvrages que les frères Berthier vinrent plus tard et furent adjoints à l'état-major, j'avais cru que c'était par erreur que M. de Rochambeau ajoutait, «le 30 septembre 1780, avec M. de Choiseul.» Il y avait bien là en effet une erreur, car le 30 septembre 1780, c'est M. de Choisy et non de Choiseul qui arriva de Saint-Domingue à New-Port sur la Gentille, avec neuf autres officiers. Mais la lecture du Journal de Blanchard me convainquit de l'exactitude des faits énoncés dans les Mémoires de Rochambeau. G. de Deux-Ponts 19 reporte aussi au 30 septembre l'arrivée de la Gentille avec neuf officiers, parmi lesquels il cite M. de Choisy et M. de Thuillières, capitaine du régiment de Deux-Ponts.
Note 18: (retour) Voir Souvenirs du lieut.-gén. comte Mathieu Dumas, publiés par son fils, 3 vol. Paris, 1839.
Note 19: (retour) Mes Campagnes en Amérique, page 19.
En présence de la concordance des versions de M. de Rochambeau et de Blanchard relatives à l'arrivée des frères Berthier, par la Gentille, le 30 septembre, je n'avais plus à hésiter. L'aîné des frères ne pouvait être l'auteur du manuscrit, et le second était à peine âgé de dix-sept ans. En outre, nulle part dans ce journal, l'aide de camp dont nous cherchons le nom ne fait mention d'un frère qui l'accompagnerait.
Quant à Cromot-Dubourg, c'est le seul dont la situation réponde à toutes les conditions dans lesquelles doit être placé mon personnage. En se reportant aux notes que m'ont fournies les archives du ministère de la guerre, je trouve qu'il faisait ses premières armes et qu'il rejoignit l'armée en Amérique. Son nom ne se trouve pas cité dans le manuscrit, ce qui se comprend, si les notes originales étaient rédigées par lui-même.
Enfin Blanchard, après avoir donné la liste des aides de camp de M. de Rochambeau, sauf Collot, dont il ne parle pas du tout, mais qui n'était plus jeune et qui, au rapport de Dumas, partit dès le début, Blanchard ajoute: «M. Cromot-Dubourg, qui arriva peu de temps après nous, fut aussi aide de camp de M. de Rochambeau 20.»
RELATION DU PRINCE DE BROGLIE. Copie d'un manuscrit inédit 21.
Elle m'a été fournie par M. Bancroft, l'historien bien connu de sa patrie, ambassadeur des États-Unis à Berlin. Grâce à la bienveillance de M. Guizot, j'ai trouvé que quelques parties de cette relation avaient été imprimées 22. Néanmoins, par une comparaison attentive, j'ai pu me convaincre que les deux relations n'avaient de communs que quelques passages. Certains morceaux importants du manuscrit de M. Bancroft n'existent pas dans la relation imprimée, tandis que celle-ci contient de longs paragraphes que je ne possédais pas. En rétablissant ces omissions dans ma copie, je l'ai rendue aussi complète que possible.
Note 20: (retour) Ce manuscrit est indiqué dans le cours de cet ouvrage: M. An. (Manuscrit anonyme.)
Note 21: (retour) Voir Notices biographiques: BROGLIE.
Note 22: (retour) V. Revue française. Paris, juillet 1828. Dans mon exemplaire l'article est attribué, au crayon, au duc de Broglie.
Bien que le prince de Broglie ne soit passé en Amérique qu'en 1782, avec le comte de Ségur, et après la partie la plus utile et la plus importante de l'expédition, les renseignements qu'il fournit sur l'état de la société américaine à cette époque méritent d'être cités. Je dois ajouter que ces notes ont une grande analogie et sont quelquefois presque identiques avec celles de M. de Ségur 23. J'en ai extrait les passages les plus intéressants.
Note 23: (retour) Mémoires du comte de Ségur, 3 vol. Paris, 1842.
JOURNAL D'UN SOLDAT. Manuscrit anonyme et inédit.
L'auteur, probablement un soldat allemand, donne en mauvais français un récit assez écourté du siège d'York et de la marche des troupes pendant leur retour vers Boston. Je n'ai trouvé d'autres renseignements sur le même sujet que dans le Journal de Blanchard.
Ces pages inédites font partie de la collection du général George B. Mac-Clellan, ancien commandant en chef de l'armée des États-Unis, qui a bien voulu me les communiquer.
MÉMOIRE ADRESSÉ PAR CHOISEUL À LOUIS XV sur sa gestion des affaires et sur sa politique après la cession du Canada à l'Angleterre.
Une circonstance fortuite m'a mis à même de connaître des extraits de ce curieux document, dont l'original n'a pas été imprimé. Les plus importants passages de ce mémoire ont été cités dans un article de la Revue française 24. Mon exemplaire de cette publication porte les noms des auteurs ajoutés au crayon, par un ancien possesseur, et ce savant inconnu donne M. de Barante comme l'auteur de l'article dont il s'agit. Cela me semble très-probable, parce que M. Bancroft, en parlant de ce manuscrit dans son histoire, dit qu'il en doit la communication verbale à M. de Barante 25.
Note 24: (retour) Juillet 1828.
Note 25: (retour) Voir Hist. des États-Unis, IV, 240 note.
MÉMOIRES DE COMTE DE M*** 26. Paris, 1828.
Ce livre, très-rare et très-peu connu, a exercé ma perspicacité pour découvrir le nom véritable de son auteur, qui se présente comme engagé volontaire dans les rangs des Américains et aide de camp de La Fayette. Des considérations qu'il serait superflu de développer ne me laissaient plus guère de doutes sur le nom de Pontgibaud, plus tard comte de Moré-Chaulnes, lorsque M. le comte de Pontgibaud, arrière-petit-neveu de l'auteur, et aujourd'hui seul représentant de cette famille, m'a confirmé dans l'opinion que je m'étais formée, par une lettre qui est elle-même un document utile 27.
Note 26: (retour) Cet ouvrage est cité dans mon travail comme étant de Pontgibaud.
Note 27: (retour) Voir les Notices biographiques.
Ces mémoires, écrits avec l'humour et presque le style d'une nouvelle de Sterne, ne sont pas seulement curieux par ce qui a rapport à la guerre de 1777 à 1782, mais aussi parce que l'auteur, émigré de France à Hambourg en 1793, ayant appris que le Congrès américain payait l'arrérage de solde dû aux officiers qui avaient été à son service, retourna aux État-Unis vers cette époque, et qu'il fait un tableau aussi caustique qu'intéressant de la situation et du caractère de ceux de ses compatriotes qu'il trouva sur le continent américain, où les événements politiques les avaient forcés à chercher un refuge.
L'exemplaire dont je me suis servi m'a été prêté par M. Edouard Laboulaye, de l'Institut, à qui je dois beaucoup de reconnaissance pour les utiles indications qu'il m'a fournies avec le plus gracieux empressement.
MES CAMPAGNES EN AMÉRIQUE (1780-81), par le comte Guillaume de Deux-Ponts.
Ces intéressants mémoires ont été publiés en 1868, à Boston, par les soins de M. Samuel A. Green, et tirés à trois cents exemplaires.
MÉMOIRES DE LAUZUN (manuscrit).
Trois éditions de ces mémoires ont été publiées jusqu'à ce jour, et je les range parmi les livres connus qu'il était de mon devoir de relire et de consulter. Le manuscrit que j'ai acquis a été probablement écrit du vivant de l'auteur. Il m'a été très-utile, bien que je me sois servi de l'édition si soigneusement annotée par M. Louis Lacour 28.
Note 28: (retour) Paris, 1859.
LOYALIST LETTERS, ou collection de lettres écrites par des Américains restés fidèles à la cause du Roi (1774-1779).
J'avais eu, il y a quelques années, l'intention de faire imprimer ces lettres à un petit nombre d'exemplaires; mais les faits auxquels elles ont trait sont trop rapprochés de nous pour que les parents des signataires puissent rester indifférents à leur publication. Il m'a paru convenable d'obtenir auparavant l'agrément des personnes dont le nom aurait été rappelé, et je m'abstiendrai jusqu'à une époque plus opportune. M. Bancroft, à qui j'ai communiqué ces lettres, a augmenté ma collection des copies de quelques autres qu'il a en sa possession.
PAPERS RELATING TO THE MARYLAND LINE
Ces papiers ont été imprimés par mes soins à Philadelphie en 1857. Ils ont été tirés à cent cinquante exemplaires pour la Seventy-Six Society. Plusieurs des pièces de ce recueil concernent les opérations militaires en Virginie.
LA CARTE ajoutée à ce travail a été dressée, en principe, d'après celle qui se trouve à la fin du premier volume de l'ouvrage de Soulès 29. J'ai vu aussi un autre exemplaire de la carte de Soulès aux archives de la Guerre, annoté par un archiviste. Mais cette carte contient certaines erreurs que j'ai corrigées d'après les cartes du manuscrit que j'attribue à Cromot-Dubourg et d'après des cartes américaines.
Note 29: (retour) Histoire des troubles de l'Amérique anglaise, écrite d'après les Mémoires les plus authentiques, par François Soulès, 4 vol. Paris, 1787. Les passages qui touchent l'expédition de Rochambeau semblent être écrits sous la dictée du général lui-même, car l'identité des expressions des deux livres est très-frappante.