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RÉFLEXION.

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L'homme né de la femme vit peu de jours, et il est rassasié d'angoisses77. Voilà notre destinée telle que le péché l'a faite. Écoutez les gémissements de l'humanité entière dont Job était la figure: «Périsse le jour où je suis né, et la nuit où il fut dit: Un homme a été conçu! Pourquoi ne suis-je pas mort dans le sein de ma mère, ou n'ai-je pas péri en en sortant? Pourquoi m'a-t-elle reçu sur ses genoux, et allaité de ses mamelles? Maintenant je dormirais en silence, et je reposerais dans mon sommeil78.» Mais déjà sur cette grande misère se levait l'aurore d'une grande espérance. «Je sais que mon Rédempteur est vivant, et que je serai de nouveau revêtu de ma chair, et dans ma chair je verrai mon Dieu; je le verrai, et mes yeux le contempleront79.» Dès lors tout change: ces douleurs, auparavant sans consolation, unies à celles du Rédempteur, ne sont plus qu'une expiation nécessaire, une épreuve de justice et de miséricorde, une semence d'éternelles joies. Le Christ, en mourant, a ouvert le ciel à l'homme déchu, qui, pour unique grâce, demandait à la terre un tombeau80. Et nous nous plaindrions des souffrances auxquelles Dieu réserve un tel prix! Et le murmure serait sur nos lèvres, lorsque, par les tribulations, Jésus-Christ daigne nous associer aux mérites de son sacrifice! C'en est fait, Seigneur, je reconnais mon aveuglement, mon ingratitude, et je ne veux plus désirer ici-bas que d'avoir part à votre passion, afin de participer un jour à votre gloire.

[77] Job, XIV, 1.

[78] Ibid., III, 3, 11–13.

[79] Ibid., XIX, 25–27.

[80] Ibid., III, 21, 22.

L'imitation de Jésus-Christ

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