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PRÉFACE DE L’ÉDITEUR.

Table des matières

On peut considérer ce volume comme entièrement inédit, quoique les notices qui le composent aient déjà été imprimées dans le Musée français, publié par Robillard-Péronville et Pierre Laurent, de1803à1811. Ce magnifique recueil de gravures, dans lequel Émeric David a continué le texte explicatif, commencé par S.-C. Croze-Magnan, est non-seulement d’un prix énorme et d’une grande rareté, mais encore l’ouvrage ayant paru par livraisons distribuées sans ordre aux souscripteurs, ces derniers, en faisant relier leurs exemplaires, ont dû confondre inévitablement le texte d’Émeric David avec celui de son prédécesseur, sans qu’il soit possible de distinguer entre elles les notices qui appartiennent à l’un et à l’autre. Ce n’est qu’à la lecture de ces notices, qu’on pourrait faire la part de chacun, dans les quatre volumes in-folio maximo qui forment l’ensemble de la collection.

Or, personne n’a lu et ne lira le texte d’Émeric David dans le recueil original, qui coûte plus de3,000francs quand il vient à passer dans les ventes, et qui est, d’ailleurs, exclusivement réservé aux grandes bibliothèques, où il se trouve trop souvent incomplet; car, ici, la souscription a été abandonnée par le souscripteur; là, le marchand d’estampes, qui avait souscrit dans un but de spéculation, a détruit lui-même son exemplaire, en vendant à part les principales gravures, et en retranchant les pages de texte qui les concernaient. Au Cabinet des estampes de la Bibliothèque impériale, par exemple, on a eu l’étrange idée de détacher tout le texte, et de le relier séparément.

On peut donc dire qu’on ne connaissait, du beau travail d’Émeric David, que le Choix de notices sur les tableaux du Musée Napoléon, extrait du Moniteur où ces notices avaient paru en forme d’articles, et publié, en1812, au nombre de cent cinquante exemplaires, qui furent tous donnés par l’auteur. Cette brochure in-8o, de66pages, était bien faite pour faire désirer la réunion de tous. les articles fournis par Émeric David au recueil de Laurent et Robillard; cependant, quoiqu’il eût présenté cette brochure au Corps législatif, dont il faisait partie, il n’a pas donné suite à un projet de réimpression, qu’il avait jugée utile pour populariser l’histoire et l’appréciation des chefs-d’œuvre de la peinture.

Nous avons donc réalisé le projet de l’auteur, en rassemblant les notices qu’il a éparpillées dans le Musée français, et en les réimprimant d’après les épreuves chargées de ses corrections autographes. Le classement qu’il fallait adopter, pour que ces notices fissent corps d’ouvrage, nous était indiqué tout naturellement par la classification actuelle des tableaux du Musée impérial du Louvre, qui sont maintenant rangés, numérotés et catalogués en trois grandes divisions, comprenant: la première, les Ecoles italiennes et l’Ecole espagnole; la seconde, les Ecoles allemande, flamande et hollandaise; la troisième, l’Ecole française.

Cette nouvelle classification et les excellents catalogues qui la consacrent désormais dans les collections du Louvre, sont dus à l’infatigable et intelligente initiative de M. Frédéric Villot, conservateur des peintures. Pour compléter les recherches d’Émeric David, sur la vie des peintres et sur l’origine des tableaux qu’il a décrits, nous n’aurions eu qu’à puiser, à pleines mains, dans les deux catalogues, déjà publiés par M. Frédéric Villot; nous nous sommes contenté d’y renvoyer le lecteur, en désignant le numéro que chaque tableau occupe dans les galeries et dans ces catalogues. Nous regrettons seulement de n’avoir pu appliquer ce système de renvois à l’Ecole française, dont le catalogue est encore sous presse, et qui ne sera pas moins précieux que les précédents. Le mérite de ces catalogues est attesté par de nombreuses éditions qui ont permis de les rendre parfaits.

A l’époque où Émeric David rédigeait la description des tableaux du Musée impérial, le catalogue usuel de ces tableaux était une simple nomenclature, pleine d’erreurs et de fautes grossières. Cette négligence incroyable a existé dans les catalogues des peintures anciennes du Musée, jusqu’en1848, où la Révolution, il faut l’avouer, a été très-favorable à nos collections nationales; on a eu le courage d’exécuter alors, dans le Louvre, ce qui était réclamé depuis longtemps par tous les hommes compétents: on a fait à la fois, et de nouveaux classements, et de nouveaux catalogues. L’honneur en revient tout entier à M. Villot, qui a donné l’exemple à ses collègues. La direction du Louvre ne s’est pas arrêtée dans cette bonne voie, et M. le comte de Nieuwerkerke, intendant des Beaux-Arts, encourage de toutes ses forces la publication des catalogues. Celui que M. le comte de Laborde a mis au jour, et qui n’avait jamais été fait, pour la description des émaux, est certainement le plus éclatant témoignage en faveur de cette féconde innovation.

Les notices d’Émeric David, si remarquables par les jugements artistiques qu’elles renferment, et par les descriptions pittoresques qu’elles mettent sous les yeux du lecteur, ne feront pas double emploi avec les catalogues de M. Villot, car elles comprennent l’examen détaillé d’un grand nombre de tableaux qui ne se trouvent plus dans les galeries du Louvre, où la Grande-Armée de Napoléon Ier les avait amenés de toutes les capitales de l’Europe. Ces chefs-d’œuvre de la peinture moderne, que la Restauration a livrés à ses Alliés de1815, comme des otages de reconnaissance, ont été rendus à leurs anciens maîtres; mais ils seront toujours inscrits, comme des batailles gagnées et des villes soumises, parmi les victoires et conquêtes de l’Empire.

PAUL LACROIX.

Notices historiques sur les chefs-d'oeuvre de la peinture moderne

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