Читать книгу Poèmes de Walt Whitman - Уолт Уитмен - Страница 19

UN CHANT DE JOIES

Оглавление

Oh faire le chant le plus gonflé d’allégresse!

Rempli de musique—rempli de tout ce qui est l’homme, la femme, l’enfant!

Rempli d’occupations communes—rempli de grains et d’arbres.


Oh faire une place aux cris des animaux—Oh à la promptitude et l’équilibre des poissons, si je pouvais!

Oh faire entrer dans un chant les gouttes de pluie qui tombent!

Oh faire entrer le soleil et le mouvement des vagues dans un chant!


O la joie de mon esprit—il s’est envolé de sa cage—il fend l’espace comme l’éclair!

Il ne me suffit pas d’avoir à ma disposition ce globe ou une certaine portion du temps,

Je veux avoir des milliers de globes et le temps tout entier.

O les joies du mécanicien! Etre emporté sur une locomotive!

Entendre le chuintement de la vapeur, le cri perçant et joyeux, le sifflet, le rire de la locomotive!

Foncer avec un élan irrésistible et s’élancer à toute vitesse dans les lointains.


O la flânerie enchanteresse par les champs et les coteaux!

Les feuilles et les fleurs des herbes les plus communes, le frais silence moite des bois,

L’odeur délicieuse de la terre à l’aurore et durant toute la matinée.


O les joies du cavalier et de l’écuyère!

Etre en selle, galoper ferme sur les arçons, sentir l’air frais en murmurant vous frapper les oreilles et les cheveux.


O les joies du pompier!

J’entends sonner l’alarme au fort de la nuit,

J’entends des cloches, des cris! Je dépasse la foule, je me précipite!

La vue des flammes me rend fou de plaisir.


O la joie du lutteur aux muscles solides qui s’érige dans l’arène, parfaitement en forme, conscient de sa puissance, avide de se mesurer avec son adversaire.


O la joie de cette vaste sympathie élémentaire que seule l’âme humaine est capable d’engendrer et d’émettre à flots ininterrompus et sans limites.


O les joies de la mère!

Les veilles, la patience, l’amour précieux, l’angoisse, l’existence calmement donnée.


O la joie de s’accroître, de pousser, de se rétablir,

La joie de calmer et de verser la paix, la joie de la concorde et de l’harmonie.


Oh retourner aux lieux où je suis né,

Pour entendre encore les oiseaux chanter,

Pour rôder encore autour de la maison et de l’étable, pour courir encore par les champs,

Pour faire encore le tour du verger, pour suivre encore les vieux chemins.


Poèmes de Walt Whitman

Подняться наверх