Читать книгу Espagne et Beaux-Arts - Viardot Louis - Страница 3
PRÉFACE
ОглавлениеQuand l'homme arrive à l'extrémité de sa vie, il cesse de regarder l'avenir, n'ayant plus de projets à former ni de souhaits personnels à faire. Il se retourne vers le passé, et lui demande des souvenirs. Pour un écrivain, ce sont surtout des écrits; et, si modeste, si effacée que soit la place qu'il a tenue dans la littérature de son époque, il ne peut manquer néanmoins de se rappeler quelques fragments, dispersés naguères parmi les publications périodiques, dont il regretterait la perte absolue et l'entière disparition. Il tient à les recueillir, ne serait-ce que pour les laisser à ses enfants, à ses proches, à ses amis. Quant à moi, ces fragments sont de deux sortes: les uns se rapportent à l'Espagne, dont j'ai de préférence étudié l'histoire et les œuvres, soit de la plume, soit du pinceau; les autres aux Beaux-Arts, qui ont fait la plus constante occupation et—sauf les joies du cœur—le plus doux charme de ma vie. Les premiers sont réunis dans la première partie de ce volume; les seconds dans la seconde.
Montaigne dit plaisamment, au début d'un chapitre de ses Essais: «Quelque diversité d'herbes qu'il y ait, tout s'enveloppe sous le nom de salade. De mesme... je m'en voys faire une galimafrée de divers articles.» Ici tout s'enveloppera dans un commun sujet: l'Espagne d'abord, puis les Beaux-Arts.
Bade, janvier 1866.