Le Rhin, Tome I
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Victor Hugo. Le Rhin, Tome I
LETTRE I. DE PARIS A LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE
LETTRE II. MONTMIRAIL. – MONTMORT. – ÉPERNAY
LETTRE III. CHALONS. SAINTE-MENEHOULD. VARENNES
LETTRE IV. DE VILLERS-COTTERETS A LA FRONTIÈRE
LETTRE V. GIVET
LETTRE VI. LES BORDS DE LA MEUSE. – DINANT. NAMUR
LETTRE VII. LES BORDS DE LA MEUSE. – HUY. – LIÉGE
LETTRE VIII. LES BORDS DE LA VESDRE. – VERVIERS
LETTRE IX. AIX-LA-CHAPELLE. – LE TOMBEAU DE CHARLEMAGNE
LETTRE X. COLOGNE
LETTRE XI. A PROPOS DE LA MAISON IBACH
LETTRE XII. A PROPOS DU MUSÉE WALLRAF
LETTRE XIII. ANDERNACH
LETTRE XIV. LE RHIN
LETTRE XV. LA SOURIS
LETTRE XVI. A TRAVERS CHAMPS
LETTRE XVII. SAINT-GOAR
Отрывок из книги
C'est avant-hier matin, vers onze heures, comme je vous l'ai écrit, mon ami, que j'ai quitté Paris. Je suis sorti par la route de Meaux, et j'ai laissé à ma gauche Saint-Denis, Montmorency, et tout à l'extrémité des collines le coteau de S. – P. Je vous ai donné dans ce moment-là une bonne et tendre pensée à tous; et j'ai tenu mes regards fixés sur cette petite ampoule obscure au fond de la plaine, jusqu'à l'instant où un tournant du chemin me l'a brusquement cachée.
Vous connaissez mon goût pour les grands voyages à petites journées, sans fatigue, sans bagage, en cabriolet, seul avec mes vieux amis d'enfance, Virgile et Tacite. Vous voyez donc d'ici mon équipage.
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C'est là une vraie cuisine. Une salle immense. Un des murs occupé par les cuivres, l'autre par les faïences. Au milieu, en face des fenêtres, la cheminée, énorme caverne qu'emplit un feu splendide. Au plafond, un noir réseau de poutres magnifiquement enfumées, auxquelles pendent toutes sortes de choses joyeuses, des paniers, des lampes, un garde-manger, et au centre une large nasse à claire-voie où s'étalent de vastes trapèzes de lard. Sous la cheminée, outre le tourne-broche, la crémaillère et la chaudière, reluit et petille un trousseau éblouissant d'une douzaine de pelles et de pincettes de toutes formes et de toutes grandeurs. L'âtre flamboyant envoie des rayons dans tous les coins, découpe de grandes ombres sur le plafond, jette une fraîche teinte rose sur les faïences bleues et fait resplendir l'édifice fantastique des casseroles comme une muraille de braise. Si j'étais Homère ou Rabelais, je dirais: «Cette cuisine est un monde dont cette cheminée est le soleil.»
C'est un monde en effet. Un monde où se meut toute une république d'hommes, de femmes et d'animaux. Des garçons, des servantes, des marmitons, des rouliers attablés, des poêles sur des réchauds, des marmites qui gloussent, des fritures qui glapissent, des pipes, des cartes, des enfants qui jouent, et des chats, et des chiens, et le maître qui surveille. Mens agitat molem.
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