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PREMIÈRE PARTIE

Les histoires que vous lirez ici ont été éliminées au moment de la préparation de la deuxième édition de Alcoholics Anonymous, et l’introduction de cette section vous donne des informations sur ce qu’étaient les AA à l’époque.

Nous étions en 1955 et, grâce surtout au Big Book, le nombre de membres des AA avait augmenté de quelques groupes fragiles totalisant quelque 100 membres à environ 6 000 groupes réunissant plus de 146 000 membres. Les membres des AA qui voyageaient et ceux qui avaient servi au cours de la Deuxième Guerre avaient transmis le message partout aux États-Unis et au Canada et dans environ 50 autres pays. Les Douze Traditions avaient été adoptées en 1950, établissant les principes directeurs pour la formation et la croissance des groupes partout. De plus, lors du Congrès de St Louis en 1955, le « passage à l’âge adulte » des AA, les trois Legs du Rétablissement, de l’Unité et du Service avaient été confiés au Mouvement tout entier par ses membres fondateurs.

À cause de tous ces changements, les témoignages personnels du Big Book de 1939 ne représentaient plus convenablement le Mouvement et le cofondateur Bill W. s’est attelé à la tâche d’élargir sa portée dans une édition révisée. On expliquait dans la Préface de la deuxième édition : « Lors de la première parution du livre, nous comptions à peine 100 membres, chacun d’eux était un cas quasi désespéré d’alcoolisme. Les choses ont changé. Les AA aident aujourd’hui des alcooliques qui en sont à tous les stades de la maladie. Ils rejoignent toutes les classes et presque toutes les occupations. On retrouve de nombreux jeunes parmi nos membres. Les femmes, qui, au début, étaient très réticentes face aux AA, sont maintenant représentées en grand nombre. Ainsi donc, nous avons élargi la portée de la section des témoignages pour permettre à chaque lecteur alcoolique de s’y reconnaître. »

Dans la deuxième édition, Bill a restructuré la section des histoires en trois parties : « Les pionniers des AA », « Ils ont arrêté à temps » et « Ils ont presque tout perdu ». Seules deux histoires de la première édition sont demeurées intactes ; trois ont été révisées, dont une a reçu un nouveau titre ; deux ont été complètement réécrites et 30 nouvelles histoires ont été ajoutées. À la fin, la section comprenait 38 témoignages, à comparer à 29 dans la première édition (celle du Dr Bob et 28 autres).

Les histoires qui suivent, reproduites de la première édition, nous ramènent à l’époque des « essais et des erreurs », et décrivent une image fascinante de l’expérience des AA au cours des premières années. Les AA que nous rencontrons ici n’étaient abstinents que depuis très peu de temps (Bill W. n’était abstinent que depuis trois ans et demi, Dr Bob, environ trois ans). Ils étaient encore incertains et craintifs face à cette « chose » qu’ils avaient découverte, cherchaient désespérément des conseils clairs et connaissaient encore très peu leur alcoolisme. La plus grande partie du vocabulaire nous étonne : ils parlaient « d’anciens alcooliques », décrivaient leur rétablissement comme une « guérison » et nommaient l’alcool « John Barleycorn ». À l’époque, il n’y avait qu’une poignée de groupes et plusieurs de ces auteurs avaient trouvé les AA plus ou moins par accident – parfois un ami ou un parent avait entendu parler d’un groupe d’anciens ivrognes qui demeuraient abstinents, ou quelques pionniers avaient entendu parler de leur problème et fait un appel de Douzième Étape.

Dans les histoires retenues pour les éditions futures, certains aspects grossiers des textes de la première édition (par exemple, les jurons, les références à des croyances religieuses précises, et plusieurs textes assez brouillons) ont été corrigés. Quand Bill W. a entrepris sa révision, il a formulé certaines lignes directrices : « Comme le lectorat du livre sera probablement composé de nouveaux, nous devrions soigneusement éliminer toute partie du contenu qui pourrait offenser ou aliéner ceux qui ne sont pas familiers avec le programme… Les jurons, même légers, ajoutent rarement quelque chose, ils peuvent même distraire. Nous devrions les éviter. » Dans une lettre à un collaborateur éventuel, Bill a défini le cadre qu’il recherchait : « Nous cherchons des histoires personnelles directes qui décrivent l’histoire de la consommation, comment le nouveau est arrivé chez les Alcooliques anonymes, comment les AA l’ont touché, et ce que les AA ont fait pour lui depuis ce moment. »

Malgré leur manque de style, les histoires que nous entendons aujourd’hui ne sont pas très différentes de celles qui ont été écrites en 1939. Leurs auteurs étaient alcooliques et leur expérience sonne juste aux oreilles des alcooliques, peu importe l’époque ou l’endroit.

Expérience, force et espoir

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