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III

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De quelle façon l'abbé Paul-Michel domptait les bêtes féroces.

Au moment où Frasquito se préparait à ouvrir la porte, un assez grand bruit se fit entendre au dehors.

Il y avait de tout dans ce bruit: des rires, des jurons, des pas lourds et pesants, jusqu'à des aboiements de chiens.

Les sourcils du missionnaire se froncèrent imperceptiblement.

—Chut! dit-il à Frasquito en lui posant la main sur l'épaule; retournons!

Ils rentrèrent dans la chambre.

Au même instant on frappa à coups redoublés à la porte du dehors.

—Où sont les chevaux? demanda le prêtre.

—Padre, ils sont dans le corral; je n'ai pas voulu faire sortir les bêtes à l'avance, répondit Cardenio.

—C'est bien, mon enfant; retire-toi dans le corral, toi aussi, et ne bouge sous aucun prétexte, quel que soit le bruit que tu entendes, avant que je t'appelle.

—Est-ce que vous craindriez quelque danger, padre? s'écria le fier jeune homme, dont l'œil s'éclaira.

—Je ne crains rien, mon enfant, répondit doucement le prêtre. Va, obéis-moi.

—C'est bien padre, je ferai ce que vous désirez; mais si quelque insulte vous était...

Le missionnaire l'interrompit:

—Silence, enfant! dit-il. Le soin de mon honneur me regarde seul. Va!

Cependant les coups redoublaient d'intensité au dehors; il s'y mêlait des cris et des menaces.

Cardenio fit un mouvement de colère; mais, sur un geste péremptoire du prêtre, il se contint, baissa la tête et sortit sans prononcer une parole.

—Aide-moi à remettre un peu d'ordre ici, Frasquito, dit le prêtre.

En quelques instants le couvert fut enlevé: plats, assiettes, bouteilles, etc., renfermés dans l'armoire, et chaque chose reprit sa place.

Cependant les gens, quels qu'ils fussent, qui se trouvaient au dehors, s'acharnaient contre la porte comme s'ils eussent voulu la briser.

—Va ouvrir, Frasquito, dit le missionnaire.

—Mon Dieu! que va-t-il arriver? répondit avec tristesse le sacristain.

—Rien, mon fils. Supposes-tu donc ces gens capables de nous égorger?

—Je ne dis pas cela, mon père; cependant, vous ne savez pas...

—Qu'est-ce que je ne sais pas, mon fils?

—C'est le commandant Strum qui frappe à la porte; j'ai parfaitement reconnu sa voix.

—Et moi aussi, je l'ai reconnue; qu'est-ce que cela prouve?

—Mon père, je crains...

—Ne crains rien, mon enfant; Dieu me donnera la patience. Va, Frasquito, introduis le commandant Strum. Il s'escrime de si bon cœur contre notre malheureuse porte que, si tu tardais plus longtemps à l'ouvrir, il la jetterait bas, ce qui serait très désagréable pour lui.

Tout ce qui précède avait été dit avec un si grand calme, un sang-froid si complet, que le pauvre sacristain n'y comprenait rien du tout; il regardait le prêtre avec des yeux effarés, sans savoir à quoi se résoudre. Cependant, sur un dernier geste que lui fit celui-ci, il se décida à obéir.

—A la grâce de Dieu! murmura-t-il. Que va-t-il arriver?

Et il sortit en levant les bras au ciel.

—Il faut en finir une fois pour toutes, murmura le prêtre à voix basse.

Il s'assit sur son escabeau, raviva la clarté du candil, et attendit, calme, froid, mais ferme et résolu.

Presque au même instant la porte s'ouvrit avec fracas, et un homme entra.

Ou plutôt, pour dire plus vrai, un énergumène fit irruption dans la pièce en criant, hurlant et gesticulant comme un fou.

Derrière celui-là, un second entra; lentement, posément, les ailes du feutre rabattues sur les yeux et enveloppé dans les plis d'un épais manteau.

Cet homme s'inclina respectueusement devant le prêtre, puis il se retira dans un angle de la pièce, où il demeura debout, immobile et silencieux.

Le premier des arrivants était, en effet, comme l'avait dit Frasquito, le commandant Edward's Strum, gouverneur de la ville, ou plutôt de la misérable bourgade de Castroville.

Avant de rapporter ce qui se passa entre ce personnage et le missionnaire, nous ferons, en quelques mots, le portrait de ce singulier fonctionnaire.

Le commandant Edward's Strum était un gros petit homme, le cou enfoncé dans des épaules très large, râblé comme un portefaix, qui devait être doué d'une vigueur extraordinaire. Il avait les jambes trop courtes, les bras trop longs, terminés par des mains nerveuses, velues et larges comme des épaules de mouton. Ficelé et sanglé dans son uniforme, il ne ressemblait pas mal, avec sa grosse face aux traits heurtés et contractés par une ivresse presque continuelle; ses petits yeux gris, brillants comme des charbons ardents sous ses sourcils en broussailles; son énorme bouche railleuse, aux lèvres lippues; son nez gros, court et bubeletté de rubis et sa face au teint violacé, vineux et presque apoplectique, en ce moment surtout qu'il était en proie à une violente colère; le digne commandant, disons-nous, ne ressemblait pas mal à un de ces pots à tabac gouailleurs, de fabrique allemande, auquel on aurait mis des pieds, ou, si on le préfère, à un baril de bière dans lequel on aurait enfermé le roi Gambrinus, en ne laissant dépasser que sa tête, ses bras et ses jambes.

Son entrée fut significative.

—By God! s'écria-t-il en frappant du pied avec rage, cette misérable bicoque est-elle donc une forteresse, qu'il soit si difficile d'y pénétrer?

—Commandant Strum, j'ai l'honneur de vous souhaiter le bonsoir, dit paisiblement le prêtre. A quel hasard dois-je l'honneur de votre visite?

—L'honneur de ma visite, hum! Pouh! By God! Est-ce que vous vous moquez de moi, mon petit monsieur?

—Nullement, répondit froidement le missionnaire; je vous demande seulement la cause de votre venue au presbytère.

—Le presbytère! Hum! Pouh! Mille tonnerres, by God! Joli presbytère, sur ma foi! Une misérable masure, dans laquelle je ne voudrais pas loger mes chevaux; hum! Pouh! ajouta-t-il en soufflant comme un bœuf.

—Quel qu'il soit, commandant, reprit le missionnaire sans rien perdre de son calme, je vous serai obligé de le respecter.

—Hein? Quoi? Qu'est-ce? Hum! Pouh! Qu'est-ce qu'il a dit? By God! Je suppose qu'il se moque de moi. Qu'avez-vous dit, l'homme? Hum! Pouh!

—Vous supposez mal, commandant; je vous demande pourquoi vous êtes venu ici, voilà tout.

—Je suis venu... je suis venu, by God, parce que cela m'a fait plaisir! Je calcule, hum! Pouh! Mille tonnerres, que moi, gouverneur de la ville de Castroville, j'ai bien le droit d'aller où il me plaît. Au nom du diable, hum! Pouh! Ne me débitez pas de sottises, by God! Je suis très mal disposé en ce moment, et je suppose que si vous n'y prenez garde, hum, pouh, les choses pourront mal tourner pour vous avant qu'il soit longtemps, hum!

—Une menace n'est pas une réponse, commandant; j'attends toujours qu'il vous plaise de vous expliquer.

—Il se moque de moi, by God! Cet homme est fou, mille diables! Hum, pouh! Je suis bon protestant, moi. Hum, hum! Je me soucie peu de toutes vos singeries catholiques... hum, pouh, spuff, spuff! Je ne veux pas que vous débauchiez mes soldats irlandais avec vos mêmeries, by God! Qu'avez-vous à faire avec ces brutes ivrognes? Hum, pouh! Pourquoi allez-vous faire vos singeries avec ces idiots de Mexicains? Hum, pouh! Au nom du diable! Si ces Indiens dégoûtants et ces idiots Irlandais, qui sont toujours ivres de whisky, ont besoin d'une religion, hum, pouh, je les ferai instruire par leur caporal, à coups de bâton, mille tonnerres! Mais vous, hum, pouh, spuff, spuff! Allez-vous-en à tous les diables, dans votre pays; je suppose, by God, que vous n'êtes pas ici chez vous. Ces diables de Français, hum, pouh, se mêlent toujours de ce qui ne les regarde pas! Que vous font les stupides Irlandais et ces abrutis d'Indiens? Hum, pouh! Je calcule que je saurai vous faire déguerpir, by God! Hum, hum, spuff, spuff, spuff, pouh!

Malheureusement pour le digne commandant, cette magnifique période fut nettement coupée au plus bel endroit par une toux tellement forte, qu'elle fit un instant craindre au missionnaire de voir son singulier visiteur frappé d'une attaque d'apoplexie foudroyante.

Les traits du commandant étaient enflammés; les yeux lui sortaient de la tête; une bave écumeuse suintait aux commissures de ses lèvres; une toux convulsive agitait tout son corps, et il trépignait sur place comme s'il eût été atteint d'épilepsie.

Le missionnaire sourit avec un mélange de tristesse et de pitié en considérant cet homme qui se laissait, par l'ivresse et la colère, ravaler presque au niveau de la brute; il se leva, remplit un verre d'eau, et, s'approchant de l'Américain, qui continuait à gesticuler, trépigner, souffler et tousser sans réussir à prononcer une seule parole.

—Buvez ce verre d'eau, master Edward's, lui dit-il doucement.

Cette offre philanthropique produisit sur l'irascible officier un effet tout contraire à celui que le missionnaire en attendait.

Le commandant, comme s'il eût été soudain frappé d'une commotion électrique, bondit littéralement sur lui-même: comme une balle élastique.

—De l'eau! s'écria-t-il en roulant des yeux furibonds, de l'eau à moi! Hum, pouh, pouh! Ah! Brigand de Français, tu veux m'empoisonner; attends, by God! Chien de Jeannie Crapaud! Misérable mangeur de grenouilles! Hum, pouh! Attends, by God! Attends! ajouta-t-il en brandissant sa canne; je calcule que je vais te casser les reins, brute de Français! Hum, pouh, spuff!

Le missionnaire, sans s'émouvoir, reposa lentement sur la table le verre qu'il tenait à la main; puis il marcha droit à l'officier, croisa ses bras sur la poitrine et, le regardant bien en face en le couvrant d'un rayonnant et clair regard:

—Essayez, lui dit-il.

Il y eut un moment de silence terrible.

Le commandant, frappé malgré lui de la contenance ferme et résolue du missionnaire, fit un ou deux pas de retraite, en proie à une violente émotion intérieure; il leva sa canne à plusieurs reprises, mais sans frapper.

—Essayez donc, monsieur; j'attends. C'est en effet un grand trait de bravoure que d'insulter un homme sans défense et de frapper un prêtre.

—Un prêtre catholique, by God! Qu'est-ce que cela me fait à moi?

—Assez d'insultes, commandant Edward's Strum; remerciez Dieu, qui me donne le courage et la patience d'entendre vos injures et de pardonner à votre ivresse.

—Ivre, moi! By God, hum, pouh! s'écria-t-il avec un frémissement de rage. Chien de Français...

Malgré lui l'officier s'arrêta...

Celui-ci ne recula pas d'un pouce, ne fit pas un geste pour éviter le coup qui le menaçait.

Et il bondit la canne haute sur le prêtre.

—Faites-moi des excuses, misérable brute, hum, pouh! s'écria le commandant. Faites-moi des excuses, sinon...

—Je ne vous ferai pas d'excuses, monsieur, car je ne vous ai pas insulté; c'est vous qui m'en ferez, au contraire.

—Moi, des excuses, by God! Hum, pouh!

—Oui, dit froidement le prêtre.

—Ah! s'écria l'officier avec fureur. Eh bien, by God, en attendant, attrape cela!

Cette fois l'Américain ne se connaissait plus; la canne allait retomber sur les épaules du missionnaire.

Celui-ci étendit le bras, saisit le poignet du commandant avec une vigueur que l'on aurait été loin de supposer dans un homme d'apparence si faible, et le lui tordit avec une telle force qu'il fut contraint de laisser échapper sa canne.

Puis le missionnaire repoussa dédaigneusement l'officier, qui jeta un hurlement de rage et recula, malgré lui, de quelques pas.

—Chien de Français! s'écria-t-il.

—Oui, monsieur, reprit froidement le jeune homme, je suis Français, et, en cette qualité, je saurai toujours faire respecter en moi la noble nation à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir, et le Dieu que je sers et dont je suis un des plus humbles serviteurs. Un missionnaire est un soldat; si l'habit qu'il porte lui enseigne l'humilité, la patience, il l'oblige encore à faire respecter en lui le caractère sacré dont il est revêtu. Je puis supporter sans me plaindre, avec joie même, les tortures qui me seront infligées par de pauvres êtres ignorants plongés dans la barbarie, car, en me torturant, ils ne savent ce qu'ils font; mais sachez-le bien, commandant Edward's Strum, comme Français et comme prêtre, je ne me laisserai jamais insulter par un homme de ma condition, un officier qui devrait être instruit, intelligent, homme du monde, et qui, se laissant dominer et abrutir par l'excès des liqueurs fortes, pousse l'indignité jusqu'à commettre la lâcheté d'abreuver d'injures grossières un pauvre prêtre sans défense, méconnaît ses devoirs au point de persécuter et de se faire l'ennemi de celui dont il devrait, au contraire, être non seulement le protecteur, mais encore le défenseur-né.

—By...

—Silence, monsieur! Assez longtemps je vous ai écouté sans vous interrompre; laissez-moi terminer ce que j'ai à vous dire: je serai bref. Je suis ici avec l'autorisation expresse de votre gouvernement, pour y remplir une mission de paix et de charité. Cette mission, je m'en acquitte, Dieu m'en est témoin, avec tout le courage, l'abnégation et le dévouement que comportent la faiblesse et les défaillances de la nature humaine. Je secours les malheureux, je les console, je leur enseigne leurs devoirs envers leur Créateur et même envers vous; j'ai le droit à la protection générale, à la vôtre surtout, monsieur, puisque je suis le curé de la ville où vous commandez. Je n'adresserai de plaintes à personne contre les traitements indignes que vous avez prétendu me faire souffrir; mais sachez bien ceci, commandant Edward's Strum: si vous vous obstinez à me persécuter sans cause, à m'insulter sans raison, je vous jure, sur mon honneur de Français, sur ma foi de prêtre, que je saurai me faire respecter de vous; maintenant parlez, monsieur, je vous écoute; seulement hâtez-vous, je vous prie. Des devoirs impérieux, les derniers sacrements à administrer à un mourant, réclament ma présence à plusieurs lieues d'ici, et déjà depuis longtemps je devrais être au chevet de ce malheureux, dont l'âme n'attend peut-être qu'une consolation pour s'envoler vers le ciel.

Il y eut une pause de quelques secondes.

Une réaction étrange s'était opérée dans l'esprit de l'officier américain; l'émotion avait dominé l'ivresse; il comprenait maintenant toute l'indignité de sa conduite; il avait honte des épithètes grossières qu'il s'était laissé aller à prononcer.

—Eh quoi, murmura-t-il d'une voix rauque et entrecoupée, une marche de nuit, à travers la campagne, par ce temps horrible?

Le missionnaire sourit doucement de sa victoire.

—Oui, commandant, dit-il doucement, il le faut; un prêtre est l'esclave du devoir; pour lui la nuit n'a pas de ténèbres; l'ouragan, malgré sa fureur, n'est pas assez fort pour le retenir; lorsque Dieu lui dit: Marche! il va. Faites-moi donc, je vous prie, connaître les motifs de votre visite sans tarder davantage.

En ce moment l'inconnu qui, jusque-là, était demeuré spectateur silencieux et impassible de toute cette scène, fit quelques pas en avant, ôta son chapeau, écarta les plis de son manteau et, saluant le missionnaire:

—Señor padre, lui dit-il respectueusement, ces motifs, c'est moi qui vous les ferai connaître. Et d'abord je m'excuserai d'avoir, à mon insu, été cause d'une scène que je regrette, mais dans laquelle, bien qu'étranger, j'étais prêt à intervenir, s'il l'eût fallu, pour vous défendre.

—Vous voyez, monsieur, que toute intervention a été inutile et que le commandant Edward's a reconnu de lui-même les torts qu'il a eus envers moi.

—Oui, oui, by! grommela le commandant du ton d'un dogue qui se révolte contre la muselière, je les reconnais, hum! Je me suis conduit comme une brute d'Irlandais et non comme un loyal Américain.

Nous devons dire à la louange du digne commandant que, s'il était Yankee de pied en cape, c'est-à-dire ignare, grossier, brutal, intolérant et ivrogne, il possédait cependant quelques bonnes qualités; son cœur était bon, il était loyal, et, en demeurant, lorsqu'on savait le prendre, il devenait le meilleur fils du monde.

—Je vous écoute, monsieur, continua le missionnaire.

—Señor padre, reprit l'étranger, je suis arrivé, il y a deux heures, de Galveston; je suis chargé pour vous de lettres importantes que je désirais vous remettre en vous priant en même temps de m'accorder un entretien; je désire causer avec vous d'affaires excessivement sérieuses qui me regardent seul, et pour lesquelles je vous demanderai votre aide et votre conseil; voilà pourquoi señor padre, malgré l'heure avancée, je me suis hasardé à prier le commandant Edward's Strum de me conduire ici et d'être mon introducteur auprès de vous. Je regrette vivement, soyez-en convaincu, ce qui s'est passé, et, si j'avais supposé un instant devoir être témoin d'une scène aussi scandaleuse, j'aurais attendu à demain, et je me serais présenté moi-même, et seul.

—Hum, hum, pouh, pouh! grommela le commandant, on ne frappe pas un homme à terre: j'ai eu tort, j'en suis convenu; j'ai avoué que je m'étais conduit comme une brute d'Irlandais; monsieur l'abbé ne peut pas en exiger davantage.

—C'est bien, commandant, c'est bien! dit doucement le missionnaire; ne parlons plus de cela, c'est une affaire terminée.

—J'attends, señor padre, reprit l'inconnu, que vous me fassiez l'honneur de me répondre.

—Je regrette vivement, monsieur, de ne pouvoir à l'instant même satisfaire le désir que vous me manifestez d'avoir un entretien avec moi; mais, je vous le répète, j'allais partir au moment où vous êtes entré, et si vous me le permettez, je me mettrai en route sans tarder davantage.

—Oui, oui, partez, l'abbé... hum, pouh! By! Du diable si c'est moi qui vous en empêche; vous êtes un brave homme, après tout, quoique vous ayez une rude poigne. Je suppose que vous allez encore faire quelque bonne action, et je calcule, hum, pouh, by, que vous valez mieux dans votre petit doigt que moi dans tout mon gros corps.

—Monsieur, reprit en souriant le missionnaire, je serai de retour, je l'espère, demain dans la matinée, et je me tiendrai à vos ordres.

—Je vous remercie mille fois, monsieur, reprit l'inconnu en saluant.

—Voilà qui est parfait; allons-nous-en, hum, pouh! dit le commandant; je le répète, vous êtes un brave homme; mais c'est égal, vous m'avez joué un tour... je ne vous croyais pas si fort. Hum, pouh! By! Du diable si je ne me venge pas!

—Vous voulez vous venger de moi, commandant? répondit en souriant le jeune prêtre.

—Oui, oui, vous verrez... Hum, hum! Bonsoir, l'abbé... Hum! By! Bonsoir! Hum, hum, pouh!

Cardenio: Scènes de la Vie Mexicaine

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