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A MONSIEUR ALBERT TERRADE

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Secrétaire du Comité Houdon

Versailles, 20 décembre 1891.

Mon cher Ami,

Versailles a connu de belles fêtes; je doute qu’il en ait vu de plus attrayantes que celles dont la statue de Houdon a été l’inspiratrice.

C’est le sourire d’un jour d’été, disait à Trianon, Jules Claretie qui, plus que tout autre, aida Tony Noël à faire jaillir

Des trois marches de marbre rose

Le bloc exquis d’un marbre blanc.

En ces temps, Houdon eut une apothéose digne de son génie, créateur de chefs-d’œuvre.

L’Institut, la Comédie-Française, l’Académie nationale de musique, tous les arts et tous les talents, — au XVIIIe siècle on eût dit toutes les Muses et toutes les Grâces, — firent assaut de bonne volonté et d’efforts pour célébrer la mémoire de l’immortel enfant de Versailles.

La politique elle-même se glissa dans la fête et, curieux prodige, y fit plaisir, à tous. Versailles, le 28 juin 1891, ne fut-il pas quelque peu le précurseur de Cronstadt? On y entendit les mêmes paroles d’alliance et d’amitié ; les mêmes drapeaux s’y montrèrent fraternellement unis et, — M. de Laboulaye, qui nous avait transmis la souscription du Tzar et qui, ce jour-là, fut des nôtres, me pardonnera de l’en remercier, — on y vit le même ambassadeur.

Dans ces fêtes de Trianon et de Versailles tout fut charmant, spontané, cordial. Chacun voulut apporter une pierre au piédestal de notre ami Favier; et, chose rare, aucune de ces pierres ne fut un pavé.

L’Association artistique et littéraire a tenu à conserver ces souvenirs; elle vous a demandé, mon cher Terrade, de les retracer. Vous avez accepté cette tâche; la lecture de votre volume permet de dire qu’une fois de plus Houdon a été un homme heureux.

Avec quelle spirituelle bonne humeur, en effet, avez-vous raconté l’histoire de cette statue qui, maintenant, — à jamais, je l’espère, — immobile sur son socle, transforma durant quelques semaines notre Comité en émule du mouvement perpétuel.

Comme l’inauguration même de la statue de Houdon, votre livre, j’en suis certain, contribuera à appeler l’attention, la sollicitude des pouvoirs publics sur notre beau, notre cher, notre grand Versailles. Aux jours dont vous évoquez le souvenir, notre cité eut l’heureuse fortune de voir nombre d’hommes éminents ou célèbres se joindre à ses amis, à ses défenseurs. Ils no l’abandonneront pas; déjà ne vous semble-t-il pas qu’il y ait comme une voix plus puissante, comme une voix plus écoutée qui répète sans cesse: «Il faut restaurer Versailles; ce serait une honte de laisser tomber en ruines ses palais, ses monuments, ses statues, ses chefs-d’œuvre!»

Quelle est cette voix?

Serait-ce celle de Philippe Gille?

En tout cas, c’est celle de l’opinion.

Tout à vous,

Alph. BERTRAND.

Autour de la statue de Jean Houdon

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