Читать книгу Les Coeurs Dammnés - Amy Blankenship, Amy Blankenship - Страница 7
Chapitre 4 " Les Bad Boys et Roméo"
ОглавлениеLe déjeuner vint ensuite et lorsque Tasuki intégra la queue à la cafétéria, Kyoko regarda à l'extérieur par la grande fenêtre vitrée et se dirigea vers l'espace déjeuner situé à l'extérieur. Voyant les tables dispersées un peu partout sur le ciment, elle regarda au delà et remarqua une paire de tables de piquenique sous de beaux arbres ombrageux. Ayant besoin de quelques minutes de paix pour se remettre de toute l'excitation de la matinée, elle choisit le plus grand arbre et s'installa dessous, tournant le dos à l'école.
Hyakuhei s'appuya contre l'arbre aux côtés de Kyoko, même si il savait que cela ne servait à rien de le faire.
Ses yeux étaient sombres, sans aucune émotion du tout et ses lèvres ne portaient aucune trace de son humeur. Il était déjà fatigué de lui être invisible mais il savait qu'il devait patienter. Comment pouvait-il réconforter une personne qui ignorait jusqu'à sa présence ?
Plongeant la main dans son sac à dos, Kyoko retira la petite glacière souple qu'elle avait remplie de raisons et se détendit contre la douce écorce de l'arbre. Entendant une moto à proximité, elle leva les yeux. Un gars portant des lunettes noires, habillé de noir, avec une longue chevelure en dégradé passa près du trottoir. Elle ne pouvait voir ses yeux, mais elle savait qu'il la fixait du regard.
Elle ne pouvait décider si c'était parce qu'elle n'avait jamais fréquenté le sexe opposé ou si c'était simplement parce que cette école était pleine de gars qui ne passeraient leur bac que pour devenir top model. Elle pouvait seulement s'imaginer le gars sur la moto à l'affiche d'un film sur le sujet de Bad Boys sexy. Elle mangea quelques raisins et ferma les yeux en essayant de chasser l'image appétissante. Ses hormones avaient déjà pris un coup aujourd'hui et elle se sentait affaiblie. Ce n'était pas comme si quoi que ce soit de tout cela pouvait la choquer réellement car à la pension elle avait réussi à faire une chose sans se faire choper... lire. Lorsque les autres filles allaient à la bibliothèque municipale, elle donnait toujours à celle qui craquait sur les stars du rock une liste de livres à emprunter pour elle. Elle prenait alors la jaquette d'un livre de Shakespeare et enveloppait un de ceux qu'elle était en train de lire avec afin que nul ne puisse soupçonner la nature de son plaisir coupable... les histoires d'amour de toutes sortes.
Elle avait commencé par lire les histoires d'amour ancrées dans des contextes historiques comme celle ou l'Indien kidnappe la fille blanche et l'emmène dans son teepee, la retenant captive jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse de lui. Puis elle s'était intéressée aux histoires d'amour entourées d'éléments surnaturels... Le vampire est également connu pour kidnapper la fille en la gardant captive jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse. Ces livres n'étaient pas loin d'être érotiques et si ses hormones étaient à présent hors de contrôle, elle pensait qu'ils étaient à blâmer.
Durant l'année qui venait de s'écouler, elle avait lu toutes sortes de romances surnaturelles, tout ce qui lui tombait entre les mains et plus c'était sombre meilleur c'était. Kyoko souffla pour balayer la frange qui gênait ses yeux, consciente que son innocence était un souvenir... ne serait-ce que mentalement.
En entendant sonner la cloche, elle grimaça car elle n'avait pas encore mangé plus de trois raisins. Fourrant la boîte dans son sac à dos, elle sursauta en constatant qu'une main se présentait à elle pour l'aider à se relever
Tasuki s'agenouilla devant elle en lui prenant la main. "Tu es prête ?" Il se mit lentement à sourire lorsqu'il remarqua qu'elle avait la même expression sur le visage en le regardant qu'elle avait eut en regardant les nouveaux. Peut-être était-il encore dans la course, après tout.
Kyoko lui rendit son sourire, "Mène-moi à Shakespeare."
"Comment as tu deviné ?" Tasuki semblait confus.
"Parce que je n'aurais pas pu avoir assez de bol pour que le cours de littératures du monde nous permette d'étudier des collections sur les vampires." Elle rigola lorsqu'un de ses sourcils forma un accent circonflexe. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la classe, Tasuki lui désigna une table inoccupée au fond de la salle, puis alla voir si le professeur avait un exemplaire supplémentaire de Roméo et Juliette.
*****
Kyoko marchait aux côtés de Tasuki en se rendant au cours de Théâtre. Elle était encore sous le choc d'avoir vu ce gars qui semblait être le chef du gang des Bad boy bikers lui déclamer Roméo comme si il avait fait ça toute sa vie. Elle s'extirpa de sa rêverie lorsqu'ils pénétrèrent dans l'auditorium du lycée et qu'elle comprit qu'il ne s'agissait pas d'une salle de classe dans laquelle il y aurait des drames.
"La classe a tout rassembler pour faire la décoration à l'approche du bal masqué de vendredi soir," l'éclaira Tasuki. "Ce sera dans un vieux bâtiment de l'école juste derrière celui-ci." Il remarque toutes les boîtes alignées aux abords de la scène et les lycéens qui les prenaient dans leurs bras et qui sortaient avec par la porte de derrière. "J'imagine que c'est l'heure de décorer."
Tasuki attrapa deux boîtes et s'arrêta au bout de la scène pour attendre que Kyoko le rejoigne. Lorsquâelle saisit une boîte sans en avoir vérifié le contenu, il la vit tituber sous son poids. Avant que Tasuki n'ai le temps de poser ses boîtes pour courir vers elle, quelqu'un d'autre était déjà là .
Kyoko grimaça, se sachant sur le point de tout lâcher en tombant. Elle cligna des yeux lorsquâelle réalisa que le poids des lourdes boîtes avait soudainement disparu. La boîte était à nouveau sur la scène comme si elle n'y avait pas touché et deux bras forts l'enlaçaient par l'arrière pour l'empêcher de tomber.
De la chaleur... elle se sentit si chaude. Des bras forts, elle pouvait sentir les muscles durcis de son torse et ne put s'empêcher de s'appuyer contre cette force. Elle ne s'était jamais sentie autant en sécurité de sa vie qu'à cet instant précis et elle voulait rester.
"Tu te sens bien ? " demanda Toya alors qu'elle s'effondrait contre lui. C'était bien tout ce qu'il pouvait faire pour s'empêcher d'enfouir son visage dans ses cheveux et de poser un baiser sur la peau douce sur la courbe de son cou. Tout en lui voulait la garder. "A moi," murmura Toya intérieurement lorsqu'il sentit leurs deux cÅurs battre au même rythme.
Kyoko commença à fermer les yeux mais une personne lui attrapa le poignet et la sortit de la chaleur.
"Kyoko ?" Tasuki ne pouvait dissimuler la panique dans sa voix. "Parle-moi. On aurait dit que tu as failli perdre connaissance à l'instant."
"Je vais bien." Kyoko cligna des yeux et regarda derrière elle. Son héros était en train de se pencher pour reprendre la boîte lorsque leurs regards se croisèrent. Des yeux électriques comme de l'or fondu... exactement comme ceux de Kyou. Il avait une chevelure d'ébène avec la même couleur argent, cette fois sous forme de mèches comme un long balayage. Elle se demanda immédiatement si le gars de la classe de calcul et celui-ci étaient frères.
Il lui avait paru si fort...inamovible, même si il n'était guère plus grand que Tasuki. Mais il y avait quelque chose dans la façon dont il se déplaçait qui lui donnait une grâce élégante comme celle d'un prédateur qui lui rappelait la panthère en chasse. La façon dont il la regardait lui donnait le sentiment d'être une proie.
Voyant cet autre gars le regardant avec insistance par dessus l'épaule de Kyoko, Toya ramassa la boite et passa à côté d'eux. "Je vais porter celle-ci." Alors qu'il les contournait, il ravala sa salive teintée du goût amer de la jalousie en remarquant que l'autre n'avait toujours pas lâché le poignet de Kyoko.
Aussitôt qu'il se trouva hors de leur vue, Toya s'appuya contre les briques à côté de la porte et écouta pour s'assurer qu'elle n'aurait vraiment pas de problèmes. Satisfait de ses conclusions, il ferma les yeux, savourant la sensation qu'il avait éprouvé lorsqu'elle était collée contre lui. Il se décolla du mur avec pour la première fois depuis longtemps le sentiment qu'il avait une raison d'exister.
Les lèvres de Kyoko s'entrouvrirent lorsqu'elle réalisa qu'elle ne l'avait même pas remercié. S'éloignant de Tasuki, elle commença à se saisir d'une autre boîte afin de pouvoir le rattraper mais Tasuki ne lâchait pas son poignet et l'obligea à se retourner.
"Kyoko, arrête. Prend le temps de respirer et dis moi ce qui s'est passé," insista Tasuki lorsqu'il remarqua l'expression de panique dans ses yeux et la façon dont elle tremblait subitement.
Sachant qu'il avait raison, Kyoko se pencha contre la scène et pris une grande inspiration afin de se remettre. "Je suis désolée Tasuki. La boite était trop lourde et peut-être que j'ai bien failli m'évanouir. Je n'ai vraiment pas mangé grand chose ces deux derniers jours à cause du déménagement." Elle ne mentait pas alors c'était peut-être uniquement cela.
Kyoko regarda à nouveau vers la porte. "Je n'ai même pas pu le remercier de m'avoir rattrapée." Cette pensée l'attrista. "Tu le connais ?"
Le regard de Tasuki s'assombrit et il haussa les épaules. "Je suppose que c'est un des cinq frères qui ont commencé aujourd'hui. C'est étrange comme chacun d'entre eux a trouvé une façon de se rapprocher de toi dès le premier jour." Voyant Kyoko froncer les sourcils, il tenta de tourner cela à la plaisanterie. "Je suppose qu'ils ont seulement voulu être près de la plus jolie fille du lycée." Il fit un clin d'Åil et vérifia le poids des boites derrière eux jusqu'à ce qu'il en trouve une quasiment vide. "Voila, tu peux porter celle là ."
Lorsqu'il plaça la boite dans les bras de Kyoko, elle la souleva d'une main. "J'ai quel âge, cinq ans ? " Elle rigola comme ils traversaient la pelouse du lycée vers le vieux bâtiment abimé. Son esprit revint sur ce qu'il avait dit à propos des nouveaux. "Des frères ? Mais alors comment se faisait-il qu'ils soient tous dans la même classe ?"
Tasuki sourit, remerciant secrètement le professeur trop bavard qui avait répondu à ses questions. "Adoptés, et jusque là scolarisés chez eux." Il changea rapidement de sujet, ne souhaitant pas la partager plus qu'il ne l'avait déjà fait pour aujourd'hui. "Viendras-tu vendredi ?"
"Ou ça ? " Kyoko perdit le fil de ses pensées.
"Au bal masqué," Il fit un signe de tête vers la boite qu'elle transportait, "C'est vendredi la nuit d'Halloween."
"Je ne sais pas," Kyoko sourit à la pensée de sa liberté nouvelle lui permettant enfin de faire les mêmes choses qu'une adolescente normale, mais en même temps elle n'avait pas la moindre idée d'où aller pour s'acheter un costume. "Il y a-t-il un endroit qui vendent encore des costumes à cette période tardive ?
"Le centre commercial a une boutique de déguisements qui ouvre uniquement quelques semaines dans l'année. Puisque la fête déguisée est une tradition de ce lycée, ils ont une très large collection." Il voulait lui demander de l'accompagner mais l'idée qu'elle puisse lui répondre non lui donnait des aigreurs d'estomac. Il voyait dans sa tête un des ces nouveaux en train de lui demander de l'accompagner et il piétina cette vision immédiatement dans son esprit jaloux.
"Ce sera sûrement super fun d'y aller tous les deux," Tasuki retenait sa respiration tout en se bottant le cul mentalement.
"Ok," Kyoko sourit avec une authenticité en acceptant sa toute première invitation. "Oh wow !" Ses yeux d'émeraude s'illuminèrent en voyant la transformation de ce qui aurait dû être un gymnase sombre et poussiéreux. Les lycéens l'avait si bien briqué que ça scintillait presque et à présent ils y ajoutaient les ténèbres d'Halloween.
"Ouais," Tasuki sourit, soudainement le mec le plus heureux du monde. "Ce sera encore plus beau vendredi soir."
Toya garda ses distances après avoir l'avoir entendu dire à Tasuki qu'elle irait avec lui au bal masqué mais il n'avait pas besoin d'être proche d'elle pour entendre chaque parole qu'elle prononçait. Ce bal masqué c'était vraiment une mauvaise idée qu'elle y assiste, mais en voyant le bonheur sur son visage... il n'aurait pas essayé de l'arrêter pour tout l'or du monde. On aurait bien dit que les autres gardiens et lui allaient devoir trouver un costume et l'extraire des bras de son cavalier.
Toya serra les poings le long de son corps lorsque Yohji tenta de la faire grimper à une échelle pour lui faire accrocher des décorations. Ce pervers l'énervait, mais avant qu'il n'ait pu intervenir Kyoko avait mis la main sur ses hanches et regardait Yohji comme si il était stupide et ça le fit rire.
Le regard de Kyoko balaya la pièce à la recherche du rire dont elle entendait l'écho mais abandonna lorsque Yohji fut assez con pour lui demander pourquoi elle ne voulait pas suspendre de décorations alors que tous les autres l'avaient fait.
"Je te propose un marché, Yohji," Kyoko lui sourit froidement, ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. "Demain je t'apporterais une jupe courte et nous pourrons tour à tour suspendre des décorations." Elle se retourna pour reprendre le chemin de l'auditorium pour y chercher une autre boite.
Yohji baissa les yeux pour regarder sa jupe alors qu'elle s'éloignait. Il se précipita à ses trousses mais s'arrêta net lorsque Toya se planta carrément sur son chemin.
"A ta place je ne ferai pas ça," la voix de Toya était dangereusement basse et si Yohji avait regardé, il aurait remarqué l'étrange couleur argentée qui commençait à déborder dans le doré des iris de Toya.
Hélas, le sombre crétin n'était pas connu pour son intelligence. "Est-ce une menace ?"
L'expression de Toya était sérieuse comme la mort, "Tu peux parier ta vie dessus."
Egal à sa réputation, Yohji tenta de contourner Toya et se retrouva face contre terre lorsqu'il trébucha sur quelque chose. "Ouille, mais c'était quoi, bordel de merde ?" cria Yohji portant la main à sa cheville et regardant autour de lui en cherchant ce sur quoi il avait bien pu trébucher. Ne voyant rien, il commença à lever les yeux vers Toya mais ne put le trouver nulle part.
Tasuki enjamba Yohji en se dirigeant vers la porte. On ne dirait pas que tu seras en état de danser tant que ça vendredi soir." Sa voix n'exprimait aucune sorte d'inquiétude.
Kyoko était revenue à l'auditorium mais aussitôt la porte refermée derrière elle, elle sut qu'il y avait un truc bizarre... très bizarre. Pour commencer, la salle entière était dans le noir complet et parfaitement silencieuse. Entendant une chose qui courrait à travers le plancher dans sa direction, elle se retourna et se précipita vers la porte pour ressortir et se heurta à un mur de briques.
Les bras de Toya s'enveloppèrent à l'instant autour de Kyoko pour la stabiliser. Il sentit le mal se mêler à cette obscurité alors que les doubles portes se refermaient lentement derrière elle, l'emprisonnant à l'intérieur. Alors qu'il l'entourait de ses deux bras, il demanda, "Tu te sens bien ?"
Kyoko hocha la tête en posant sa joue contre son torse. C'était la deuxième fois aujourd'hui qu'il lui posait cette question. "Je pense qu'il y a un animal ou quelque chose à l'intérieur."
"Tasuki est en train de te chercher," mentit Toya en plaçant ses mains sur ses épaules et l'obligeant à le contourner. Avant qu'elle n'ait pu dire mot, Toya était à nouveau dans le bâtiment avec la porte refermée derrière lui.
Kyoko compris qu'il venait de le refaire... disparaitre avant qu'elle n'ait même pu penser à le remercier. Tendant la main vers la poignée de la porte, elle tenta de la faire tourner et fronça les sourcils. Verrouillée ?
Tasuki l'avait vue dans les bras de Toya à distance et cette image lui avait fait grincer des dents. Avant qu'il ne puisse les rattraper, Toya était déjà à l'intérieur et Kyoko semblait enfermée à l'extérieur.
"Il s'est passé quoi cette fois ?" Tasuki essayait de dissimuler sa contrariété
Tasuki tenta de dissimuler son agacement qui allait crescendo avec la même rapidité avec laquelle ces nouveaux élèves semblaient faire des avances à Kyoko.
Kyoko tira à nouveau la poignée de la porte puis abandonna."Je pense qu'il doit y avoir une sorte d'animal là -dedans, mais Toya m'a enfermée à l'extérieur alors je ne suis pas certaine de ce que c'était."
Tasuki secoua la tête, "C'était probablement juste un gag pour Halloween pour perpétuer les histoires qui racontent que la ville est hantée. Des choses étranges se sont toujours produites ici depuis que je suis petit. Je ne m'en soucierais pas à ta place. Viens, le cours se termine dans pas longtemps de toutes façons."