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CHAPITRE PREMIER

Table des matières

DEMANDE EN MARIAGE

PRÉSENTATION — VISITES

DEMANDE EN MARIAGE

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La demande en mariage est une des démarches les plus délicates de la vie; et le jeune homme qui désire se marier doit s’attacher, avec le plus grand soin, à ne commettre aucune de ces erreurs, dont la moindre peut quelquefois empêcher le bonheur de toute sa vie.

Si vous avez rencontré dans le monde une jeune personne qui vous plaise et que vous désiriez épouser, vous devez charger des amis communs de s’adresser à la famille de cette jeune fille, pour savoir si votre demande sera agréée.

Il est absolument contraire aux usages de faire soi-même cette démarche. Si les amis que vous avez chargés de cette demande vous apportent un refus, vous devez au moins pendant quelque temps rester, à l’égard de la jeune fille, sur le pied que vous occupiez avant cette démarche.

Toute allusion au refus encouru serait, on le comprend, du plus mauvais goût.

Si l’on ne connaît personne qui soit en rapport avec la famille de la jeune fille, on peut s’adresser au curé de sa paroisse, si cette famille est catholique, ou au pasteur si elle est protestante, ou encore au rabbin, si elle est israëlite, et le prier de vouloir bien se charger de cette démarche. Souvent encore on confie cette mission au notaire de la famille.

Mais, soit que l’on s’adresse au notaire, au pasteur, au curé ou au rabbin, il est indispensable de se faire d’abord recommander à eux par quelque personne respectable et dont le témoignage soit indiscutable.

Si la réponse de la famille est favorable, vous demandez alors à lui être présenté.

PRÉSENTATION

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Cette présentation a lieu ordinairement sans que la jeune fille soit présente.

C’est habituellement dans cette première visite que doivent se traiter les affaires d’intérêts.

Le père ou le tuteur de la jeune fille questionnent le jeune homme sur sa position, sa fortune, ses occupations, etc.

Ces détails ayant déjà été communiqués aux parents de la jeune fille par le mandataire que le jeune homme a choisi, le père ou le tuteur déclarent ses réponses satisfaisantes, et font connaître le chiffre de la dot de la jeune fille, ses espérances, etc.

Puis ils invitent le jeune homme à revenir, en fixant l’heure et le jour de sa prochaine visite.

Au cas où les parents de la jeune fille ne trouvent pas satisfaisantes les réponses du jeune homme, ils ne font pas connaître le chiffre de la dot, et demandent quelque temps pour réfléchir.

Le jeune homme ne doit pas insister, ni par lui-même, ni par des amis: il doit attendre qu’on le rappelle, si les réflexions lui ont été plus favorables.

Si au contraire sa demande est agréée immédiatement, il doit venir fort exactement faire sa visite à l’heure qui lui a été fixée.

Une toilette trop cérémonieuse est de mauvais goût, une toilette trop négligée décèlerait un manque absolu de savoir-vivre.

VISITES

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La famille de la jeune fille a dû choisir, pour cette entrevue, un jour et une heure où la visite d’aucun étranger n’est attendue. La jeune fille est au milieu de ses parents: sa toilette est simple, mais très-soignée.

La jeune fille doit avoir été prévenue de la demande du jeune homme, mais aucune allusion ne doit être faite à ce sujet pendant cette première entrevue.

Si cette première entrevue paraît satisfaisante au jeune homme, il doit faire adresser une demande par sa famille à celle de la jeune fille, pour être admis dans la maison à titre de prétendu.

Cette démarche est faite par le père du jeune homme, ou à son défaut par sa mère, un proche parent, ou même un ami.

Dès que l’agrément des parents de la jeune fille a été obtenu, le jeune homme va immédiatement faire, à la famille de sa prétendue, une visite de remerciement; mais il écrit d’abord pour demander l’heure à laquelle il peut être reçu.

La jeune fille ne doit pas se trouver avec sa famille au moment de l’arrivée du jeune homme; on la fait appeler après l’échange des paroles de remerciement et d’acceptation.

On lui présente alors le jeune homme comme son futur mari.

Mais cette présentation est une chose de forme seulement; car la jeune fille doit être préalablement prévenue, afin d’éviter, soit la surprise, soit le mécontentement, soit le chagrin.

A dater de ce moment, le jeune homme est reçu intimement, mais non familièrement dans la maison. Cette distinction est délicate, nous allons l’expliquer. Ce serait, par exemple, manquer absolument de savoir-vivre que de ne pas se présenter toujours dans une toilette soignée. La jeune fille ne peut, de son côté, recevoir son prétendu en négligé.

Les prétendus ne doivent pas s’appeler simplement par leur nom de baptême; ils doivent toujours ajouter à ce nom, monsieur, mademoiselle, soit qu’ils s’adressent l’un à l’autre, soit qu’ils parlent à des tiers.

Si, après avoir été admis dans une maison comme prétendu, des raisons graves vous donnent le désir de vous retirer, vous devez apporter dans cette rupture les plus grands ménagements.

Le plus ordinairement, on prétexte soit une maladie, soit un voyage qui vous obligent à suspendre vos visites; puis on écrit directement au père ou au tuteur de la jeune fille une lettre respectueuse dans laquelle on exprime tous ses regrets d’être forcé de se retirer par des raisons qui tiennent à des affaires de famille impossibles à expliquer, etc.

A dater de ce jour, on doit cesser d’aller dans toute maison où l’on est exposé à rencontrer soit la famille, soit la jeune fille qu’on a été obligé de refuser.

Si, à la première visite que le jeune homme a faite à la famille de la jeune fille, les conditions, soit comme dot, soit comme espérances futures de la jeune fille n’ont pas satisfait le jeune homme, il doit le lendemain écrire à la famille, non une lettre de refus, mais une lettre où il annonce un petit voyage, le privant du plaisir de faire la visite à laquelle il avait été autorisé, etc.

Une fois admis dans la maison comme prétendu, le jeune homme doit y venir très-souvent; mais toujours en cérémonie, et, chaque jour de sa visite, il doit se faire annoncer par un bouquet qu’il envoie à sa fiancée.

Si c’est une demoiselle d’un âge mûr ou une veuve qu’on désire épouser, c’est-à-dire une femme n’ayant plus sa famille, et par conséquent maîtresse de sa main, ce n’est pas à elle qu’on doit s’adresser pour connaître ses intentions; c’est à son notaire, ou à une de ses amies intimes; on s’abstient de toute visite chez elle jusqu’à ce que réponse vous soit rendue.

Si votre demande est acceptée, vous envoyez aussitôt un bouquet, avec un billet pour demander à quelle heure vous pouvez être reçu.

En cas de refus, il faut continuer à rendre des visites; mais seulement on les fait de loin en loin, et on ne se présente qu’aux heures où on est assuré de rencontrer d’autres visiteurs. Enfin, si on a le désir de rompre toutes relations, on le fait peu à peu et avec ménagement.

Il est du plus mauvais goût de parler à une femme de son refus, soit franchement, soit par voie détournée.

Il est bien entendu qu’on ne doit jamais discuter d’affaires d’intérêt avec sa prétendue, on charge de ce soin un notaire ou un ami commun.

Un mariage doit se garder secret jusqu’au moment où le contrat est parfaitement arrêté, et c’est seulement quelques jours avant sa signature, qu’on l’annonce officiellement à ses amis.

Dès qu’un mariage est officiellement annoncé, une jeune fille ne doit plus se montrer en public, c’est-à-dire dans le monde ou au théâtre; de plus, le père et la mère de la jeune fille ferment leur maison, c’est-à-dire qu’ils ne reçoivent plus que les membres de leur famille, ceux de la famille du jeune homme et leurs amis les plus intimes,

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