Читать книгу Les vivants et les morts - Anna de Noailles - Страница 17

TU T'ELOIGNES, CHER ÊTRE…

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Tu t'éloignes, cher être, et mon coeur assidu

Surveille ta présence, au lointain scintillante;

Te souviens-tu du temps où, les regards tendus

Vers l'espace, ma main entre tes mains gisante,

J'exigeai de régner sur la mer de Lépante,

Dans quelque baie heureuse, aux parfums suspendus,

Où l'orgueil et l'amour halettent confondus?

A présent, épuisée, immobile ou errante,

J'abdique sans effort le destin qui m'est dû.

Quel faste comblerait une âme indifférente?

Je n'ai besoin de rien, puisque je t'ai perdu…

Les vivants et les morts

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