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UN BESOIN INFINI

En fait, j’ai toujours trouvé plutôt difficile de laisser la volonté supérieure et parfaite d’Allah diriger ma vie et gouverner ma volonté. Pourtant, lorsqu’il m’arrive de faire d’humbles efforts pour accepter avec sérénité Sa volonté à mon égard dans certaines circonstances de ma vie, je me sens absolument soulagé du poids que j’ai porté sur mes épaules. Ma pensée ne s’égare plus et mon coeur est rempli de joie à chacune de mes respirations.

Ma plus merveilleuse découverte est que la prière donne des résultats. Je commence à percevoir Allah comme un Créateur plein d’amour qui s’intéresse à moi d’une façon particulière. Sinon, il ne m’aurait pas conduit vers les AA et il ne m’aurait pas accordé tant de chances de me relever de mes chutes. Il est patient et miséricordieux.

Même si un inventaire moral et un examen quotidien nous révèlent une myriade d’imperfections dans notre comportement, il nous est impossible, en tant qu’êtres humains, de démêler toutes les faiblesses de notre personnalité. Alors, le soir, quand je Le remercie pour la sobriété de la journée, je Lui demande en plus de m’aider à m’améliorer et de me donner la Sagesse de découvrir ces faiblesses en moi que je ne vois pas.

Bref, le besoin de prier est infini!

Karachi, Pakistan

PLUS QU’UN SYMBOLE

Il n’y a pas si longtemps, durant ma période d’alcoolisme actif, lorsque mes forces ou ma conscience s’estompaient, je trouvais toujours le moyen de mettre un genou par terre avant de me laisser choir dans mon lit. En m’agenouillant, je bredouillais: « Mon Dieu, me voici! Je suis soûle. » Je ne dis pas cela pour qu’on me félicite d’avoir conservé un certain vestige de la foi de mon enfance, mais pour démontrer que l’on demeure profondément ancré à des symboles, même si on en a oublié le sens.

Mais lorsque ma vie a pris un nouveau tournant de façon miséricordieuse et que j’ai tout remis entre les mains des AA – parce que je ne pouvais faire autrement pour continuer à vivre – une nouvelle prière a remplacé l’ancienne. D’un ton monotone, chaque fois que je me trouvais seule, je répétais: « Mon Dieu, redonne-moi la raison. »

La réponse est finalement arrivée. J’étais surprise de constater que j’étais saine d’esprit! Pouvoir voir clairement « ce que j’étais » à cette période de ma vie me donnait l’impression d’être clairvoyante. Je voyais la vie de quelqu’un que je n’avais vraiment jamais connu, même si je savais tout ce qui lui était arrivé. Je ne suis pas assez perspicace pour comprendre comment ou pourquoi, mais au moins, je sais que je peux voir les tendances de ce comportement.

Depuis l’avènement de ce miracle discret, quand j’ai découvert avec joie que je n’avais pas besoin de boire et que je ne le voulais pas, j’ai continué à prier. Maintenant je fais des prières personnelles et amusantes, comme celle tirée d’une chanson, pour demander la paix sur terre, et tout d’abord en moi. La plupart de mes prières sont des courts mercis pour une faveur obtenue ou pour la grâce de m’avoir permis de réfléchir avant d’agir ou de réagir. Mes relations avec Dieu se sont améliorées, tout comme celles d’un enfant avec son père humain. J’apprécie davantage Sa bonté et Sa sagesse.

Nashville, Tennessee

« COMMENT PRIES-TU? »

Lorsque je buvais, j’ai souvent demandé à Dieu de m’aider, mais j’en venais invariablement à Lui lancer tous les blasphèmes auxquels je pouvais penser et à Lui dire: « Si Tu es tout-puissant, pourquoi m’as-Tu laissé m’enivrer encore une fois et aboutir dans cette misère épouvantable? »

Un jour, alors que j’étais assis sur le bord de mon lit, me sentant terriblement seul et m’apprêtant à glisser une cartouche dans mon fusil, je me suis écrié: « S’il y a un Dieu, qu’Il me donne le courage de presser la gâchette! »

Une voix douce et claire m’a répondu: « Débarrasse-toi de cette cartouche ». J’ai ouvert la porte et je l’ai jetée dehors.

Dans le moment de calme qui a suivi, je suis tombé à genoux et j’ai de nouveau entendu la même voix: « Appelle les Alcooliques anonymes. »

J’en étais sidéré. J’ai regardé autour, me demandant d’où venait cette voix et j’ai crié: « Mon Dieu! » J’ai bondi et j’ai couru au téléphone. Comme je saisissais l’appareil, j’ai laissé tomber le récepteur. Je me suis assis par terre et d’une main tremblante, j’ai composé le « 0 » et j’ai crié à la standardiste d’appeler les AA.

« Je vous communique les renseignements », me dit-elle.

« Je tremble trop pour composer le moindre numéro. Va au diable! »

Je ne peux expliquer pourquoi je n’ai pas raccroché. Je restais là, assis sur le plancher, le récepteur collé à l’oreille. Finalement j’ai entendu: « Bonjour! Ici les Alcooliques anonymes. Puis-je vous aider? »

Après quatre mois d’abstinence chez les AA, nous avons recommencé, ma femme et moi, à vivre ensemble. J’avais toujours dit que c’était sa faute si je buvais trop; ses récriminations continuelles et ces braillards d’enfants pouvaient pousser n’importe qui à boire. Mais après trois mois de vie commune, j’ai vu à quel point c’était une femme et une mère merveilleuse. Pour la première fois, j’ai compris la différence entre aimer vraiment et exploiter quelqu’un.

Puis, c’est arrivé. J’avais toujours eu peur d’aimer. Pour moi, aimer, c’était perdre. Je croyais que Dieu avait choisi ce moyen pour me punir de tout le mal que j’avais fait. Ma femme est tombée très malade et transportée d’urgence à l’hôpital. Le médecin m’a finalement avoué qu’elle avait le cancer. Elle ne supportera peut-être pas l’intervention chirurgicale, a-t-il dit, et si elle la supportait, ce ne serait qu’une question d’heures avant qu’elle ne meure.

J’ai fait volte-face et j’ai traversé le corridor en courant. Je ne pensais qu’à me procurer une bouteille d’alcool. Je savais que c’est exactement ce que je ferais si je franchissais les portes de l’hôpital. Mais une Puissance plus forte que la mienne m’a arrêté et je me suis écrié: « Pour l’amour de Dieu, garde, appelez les AA pour moi! »

Je me suis précipité vers la salle de toilette des hommes et je suis resté là à pleurer, demandant à Dieu de prendre ma vie plutôt que celle de ma femme. Une fois de plus, la peur m’a envahi et rempli d’apitoiement, je me suis demandé: « Est-ce la récompense que je reçois pour essayer de pratiquer ces maudites étapes? »

J’ai levé les yeux et j’ai vu plein d’hommes qui me regardaient. Il m’a semblé qu’ils me tendaient tous la main en même temps et me donnaient leurs noms me disant: « Nous sommes des AA. »

« Pleure tout ton soûl, me dit l’un d’eux. Tu te sentiras mieux. Nous comprenons. »

Je leur ai demandé: « Pourquoi Dieu me traite-il ainsi? J’ai tellement essayé et voilà que ma pauvre femme... »

Un des hommes m’a interrompu pour dire: « Comment pries- tu? » Je lui ai répondu que j’avais demandé à Dieu de me prendre à la place de ma femme. Il a alors répliqué: Pourquoi ne demandes-tu pas à Dieu de te donner la force et le courage d’accepter Sa volonté. Dis: « Mon Dieu, que ta volonté soit faite et non la mienne. »

Pour la première fois de ma vie, j’ai prié pour que sa volonté soit faite. En revoyant mon passé, j’ai découvert que j’avais toujours demandé à Dieu d’organiser les choses à ma manière.

J’étais assis dans le couloir avec des membres des AA lorsque deux chirurgiens sont arrivés. L’un des deux m’a demandé: « Peut-on vous parler en privé? »

Je me suis entendu répondre: « Peu importe ce que vous avez à me dire, dites-le devant eux, ce sont mes proches. »

Alors, le premier médecin a dit: « Nous avons fait tout ce que nous pouvons pour elle. Elle est encore vivante, mais c’est tout ce que nous pouvons dire ».

Un des membres des AA a mis son bras autour de moi et m’a dit: « Pourquoi ne la remets-tu pas entre les mains du plus grand Chirurgien? Demande-lui le courage d’accepter. » Nous nous sommes tous tenus par la main et nous avons récité la Prière de la Sérénité.

J’ignore combien de temps s’est écoulé. La première chose que j’ai entendue était la voix d’une infirmière. Elle m’a dit d’une voix douce: « Vous pouvez voir votre femme maintenant, mais seulement quelques minutes. »

Me hâtant vers la chambre, j’ai remercié Dieu de m’accorder la chance de pouvoir dire à ma femme combien je l’aimais et combien je regrettais mon passé. Je m’attendais à voir une femmemourante. À ma grande surprise, elle arborait un large sourire et des larmes de joie inondaient sa figure. Elle a essayé de me tendre les bras et d’une voix faible, elle m’a dit: « Tu ne m’as pas laissée seule pour aller t’enivrer. »

Il y a maintenant trois ans et quatre mois de cela. Nous sommes encore ensemble aujourd’hui. Elle fréquente le mouvement des Al-Anon et moi, les AA. Nous vivons tous les deux dans le présent, un jour à la fois.

Dieu a exaucé mes prières grâce à l’intervention des AA.

Huntington Beach, Californie

DIEU M’A TROUVÉ!

Je crois que Dieu m’a trouvé plus que je l’ai trouvé. Comme lorsqu’un enfant tente ses premiers pas; il tombe et tombe encore et encore, mais il vaut mieux ne pas essayer de l’aider jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il ne peut pas marcher seul. Alors, il vous tend la main. J’en étais rendu au point où je n’avais plus d’alternative. C’était le désespoir presque total. Alors, et seulement alors, avec simplicité et honnêteté, j’ai demandé à Dieu de m’aider. J’ai senti Sa présence immédiatement, comme je la ressens en ce moment.

Nashville, Tennessee

UNE PETITE CARTE BLANCHE

Lorsque je suis arrivée chez les AA, j’étais une athée avouée, agnostique à temps partiel et réactionnaire à plein temps – en guerre avec tout, tous, et en particulier avec Dieu. (Je suppose que cela provenait des efforts que je faisais pour m’accrocher au Dieu de mon enfance.) J’étais la femme la plus désorientée, la plus confuse et la plus impuissante sur terre. C’est comme si j’avais perdu foi en moi-même, puis en l’humanité, et finalement en Dieu. Il n’y avait qu’un aspect positif à mon refus de croire que j’avais un Créateur: j’avais sûrement soulagé Dieu d’une embarrassante responsabilité.

Pourtant j’avais vécu une expérience spirituelle le soir où j’ai téléphoné aux AA, même si je ne l’ai compris que plus tard. Deux « anges » sont venus m’apporter un véritable message d’espoir et me parler des AA. Mon parrain a ri lorsque plus tard, j’ai nié avoir prié pour obtenir de l’aide. Je lui ai dit que la seule fois où j’avais prononcé le nom de Dieu avait été lorsque, constatant avec désespoir que je ne pouvais ni me soûler ni rester à jeun, j’avais crié: « Mon Dieu, qu’est-ce que je vais faire? »

Mon parrain m’a répondu: « Je crois que cette première prière était excellente, de la part d’une athée. De plus, elle n’est pas restée sans réponse. » C’était vrai.

Alors que j’étais davantage dans un état de rigidité cadavérique que celui d’un lendemain de cuite, on m’a traînée à ma première réunion des AA, à quatre-vingt kilomètres de ma résidence. En route, nous sommes arrêtés chez un membre et j’ai aperçu pour la première fois la Prière de la Sérénité sur une plaque murale. Ce fut un choc! Je me suis dit: « Comme d’habitude, je me suis encore mis les pieds dans les plats avec mon alcool. J’espère, pour l’amour du ciel, que cette prière n’est pas reliée aux AA! » Pendant tout l’après-midi, j’ai évité de la regarder.

J’étais loin de penser que vingt-quatre heures plus tard, la Prière de la Sérénité deviendrait ma compagne, mon espoir et mon salut pendant les cinq jours et les cinq nuits horribles qui ont suivi.

Une fois rendue à la réunion fermée des AA dans la soirée, mon attitude a commencé à changer malgré moi. Ces gens avaient quelque chose que je n’avais pas, et que je voulais! (Plus tard, j’ai compris qu’ils avaient une Force et une Sagesse qui leur venaient d’un Dieu d’amour tel qu’ils Le concevaient.) Ils agissaient comme si j’étais une réponse à leur prière et comme s’ils me voulaient réellement avec eux. (Finalement la confiance que les membres des AA m’ont manifestée m’a amenée à croire en eux, ensuite en moi-même et enfin, en Dieu.)

Une des femmes m’a donné une petite carte blanche où était imprimée la Prière de la Sérénité. « Et si je ne crois pas en Dieu? » ai-je demandé.

Elle m’a répondu en souriant: « Bon, mais je pense que Lui, croit en toi. N’as-tu pas dit que tu ferais n’importe quoi? » Elle a ajouté: « Accroche-toi à cette carte comme à la vie! Si tu es tentée de prendre ton premier verre, lis-la. Ou encore, lis-la si tu rencontres des difficultés trop grandes pour toi. »

À la maison, vingt-quatre heures plus tard, j’ai commencé à m’accrocher à cette petite carte « comme à la vie ». L’homme, qui était mon mari depuis vingt-cinq ans, a fait une crise de delirium tremens. Dans sa folie, il m’a empêchée de téléphoner ou d’aller chercher de l’aide. Pendant cinq jours et cinq nuits, ni lui ni moi n’avons pu dormir. Il y a eu des moments où je faisais partie de ses cauchemars et où ma vie était menacée.

Durant toute cette période, je ne me suis jamais séparée de la carte. J’ai lu et relu la Prière de la Sérénité. Même si notre maison contenait autant d’alcool qu’un bar, le miracle fut que je n’ai même pas pris un verre! Moi! – qui avais toujours résolu mes problèmes avec l’alcool! Je me suis plutôt accrochée à cette petite carte et j’en ai murmuré les mots, inlassablement, pendant cinq jours et cinq nuits. Je ne me souviens pas d’avoir pris la décision de croire. J’avais seulement l’impression que le Dieu des AA pouvait avoir pitié de moi et m’aider. Mais j’en étais certes venue à croire que j’étais impuissante. Comme il est dit dans notre Gros Livre: « Il y a des moments où l’alcoolique se trouve mentalement démuni devant le premier verre. Sauf de rares exceptions, lui, ni aucun autre être humain, ne peut lui fournir les moyens de se défendre. Le secours doit lui venir d’une Puissance supérieure. »

Tout cela si peu de temps après ma première réunion des AA! Toute cette expérience m’a amenée à écouter attentivement les récits des autres membres qui en étaient venus à croire; cela m’a permis de lire et de relire le chapitre « Nous les agnostiques » dans le Gros Livre, ainsi que les passages sur le même sujet dansle livre, « Les Douze Étapes et les Douze Traditions ». Enfin, j’en suis venue à la conclusion qu’il y avait « une manière plus facile et plus douce » – plus facile que toutes celles que j’avais essayées avant d’arriver chez les AA. J’en suis venue à croire.

Je ne dois jamais oublier... J’ai toujours en ma possession une petite carte en lambeaux de la Prière de la Sérénité, qui m’a sauvée de la folie, a préservé mon abstinence et m’a redonné foi en Dieu tel que je Le conçois.

Brighton, Colorado

ENTENDU AUX RÉUNIONS

« Bien des gens prient comme s’ils voulaient vaincre la volonté d’un Dieu mal disposé à leur égard au lieu de chercher à comprendre la volonté d’un Dieu d’amour. »

« Il est sage de prier pour l’avenir, mais non de s’en soucier, parce que nous ne pouvons pas le vivre avant qu’il se transforme en présent. La profondeur de notre angoisse mesure la distance qui nous sépare de Dieu. »

« Si nous avons l’occasion d’aider de quelque façon ceux que nous aimons ou d’autres personnes en difficultés, n’hésitons pas à le faire. Sinon, prions pour eux et soyons assurés qu’ainsi, nous aidons à relier leurs esprits à l’influence de Dieu. Mais n’attendons pas une réponse le même jour. L’important, c’est de ne pas annuler l’effet de nos prières en cédant ensuite à l’inquiétude. (Il existe une grande différence entre la préoccupation et l’inquiétude.) La foi constante et sans condition est la meilleure. »

Sydney, Australie

Nous en sommes venus à croire

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