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XXXV

MES PETITES AMOUREUSES


Un hydrolat lacrymal lave Les cieux vert-chou :

Sous l’arbre tendronnier qui bave, Vos caoutchoucs.


Blancs de lunes particulières Aux pialats ronds,

Entrechoquez vos genouillères, Mes laiderons !


Nous nous aimions à cette époque, Bleu laideron :

On mangeait des œufs à la coque Et du mouron !


Un soir, tu me sacras poète, Blond laideron.

Descends ici que je te fouette En mon giron ;


J’ai dégueulé ta bandoline Noir laideron ;

Tu couperais ma mandoline Au fil du front.


Pouah ! mes salives desséchées Roux laideron,

Infectent encor les tranchées De ton sein rond !


O mes petites amoureuses, Que je vous haïs !

Plaquez de fouffes douloureuses, Vos tétons laids !


Piétinez mes vieilles terrines De sentiment ;

Hop donc soyez-moi ballerines Pour un moment !…


Vos omoplates se déboîtent, O mes amours !

Une étoile à vos reins qui boitent Tournez vos tours.


Et c’est pourtant pour ces éclanches Que j’ai rimé !

Je voudrais vous casser les hanches D’avoir aimé !


Fade amas d’étoiles ratées, Comblez les coins

− Vous creverez en Dieu, bâtées D’ignobles soins !


Sous les lunes particulières Aux pialats ronds

Entrechoquez vos genouillères, Mes laiderons !

Les Oeuvres Complètes de Rimbaud

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