Читать книгу Désirs - Berardino Nardella, Берардино Нарделла - Страница 8
LE DÃSIR, ÃLÃMENT MOTEUR DE LâEXISTENCE
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Nous aussi sommes constitués du matériau des rêves ;
lâespace et le temps dâun rêve contiennent notre brève existence.
William Shakespeare
Le désir est lâauthentique force que nous utilisons tout au long de notre existence.
à la notre naissance nous venons au monde totalement âvidesâ : nous sommes des êtres qui ne se rendent compte ni dâeux-mêmes ni de lâunivers environnant.
Les tout premiers temps de notre existence sont dominés par lâinstinct de survie, comme nâimporte forme de vie sur la planète -minéraux compris qui, quoique privés de ce quâon nomme âvieâ au sens biologique du terme, sont dans une sorte de compétition pour se gagner une place dans lâunivers, à lâintérieur de lâexistence-.
Même parmi nos cellules et au niveau des atomes -quoique nous soyons un ensemble complexe dont ils ne peuvent se détacher- une sorte dâinstinct de conservation non conscient est bien présent.
Le nouveau-né se préoccupe instinctivement de sa survie : il est au niveau zéro de la pyramide de Maslow -cette pyramide créée pour représenter la hiérarchie des besoins humains en matière de réalisation personnelle-.
Cette échelle représente la réalisation de lâindividu et, pour parvenir au sommet, donc à son entier accomplissement, il faut commencer par le premier échelon, le plus élémentaire et nécessaire, avant de parvenir au sommet.
à la base de la pyramide se trouvent les besoins physiologiques (faim, soif, sommeil) ; ensuite vient le besoin de sécurité et de protection ; au troisième niveau le besoin dâappartenance et lâamour (affection des autres) ; au quatrième les besoins dâestime (confiance et respect de soi, reconnaissance et appréciation des autres) ; le dernier niveau est lâaccomplissement de soi.
Afin dâêtre satisfait, chaque besoin a besoin dâune énergie particulière quâon appelle désir.
Sans désirs lâêtre humain ne parviendra jamais à la réalisation de soi ni à une position de prestige.
Sâil ne la désire pas il ne pourra même pas fonder une famille et être entouré dâaffection, il ne pourra pas se sentir en sécurité.
En fait, en ce qui concerne la survie, les désirs sont automatiques, inconscients, et sont ainsi faits que lâindividu souhaite vivre avant toute chose.
Songeons aux actes sexuels : la nature a bien fait les choses et ces actes procurent à tous ceux qui les pratiquent des sensations et des plaisirs tellement forts quâon ne puisse sâen passer, ceci étant bénéfique au renouvellement de lâespèce.
Revenons à notre nouveau-né : à un certain point, dans la masse dâinformations quâil reçoit et qui lui fournit peu à peu une représentation du monde extérieur, donc de lui-même, apparaît ce quâon nomme âpersonnalitéâ, cet identifiant qui caractérise telle personne de façon univoque et non-répétitive.
Quâest-ce qui, à ce moment, ressort de la personnalité au travers du jeu, la manière de sâexprimer du bambin selon le contexte dans lequel il se trouve ? Comment va-t-il affronter son existence ?
Grâce au désir.
Le désir naît comme élément moteur de lâexistence des individus, intentionnellement, et il se mahifeste tout au long de de la vie.
Donc chacun de mes désirs est une intention et je désire tout au long de mon existence.
Ceci peut paraître étrange mais il en va effectivement ainsi : nous sommes habitués à percevoir nos désirs comme quelque chose de qui nous dépasse, dâirréalisable, dâinaccessible ou pour lesquels nous aurons à faire des sacrifices. Alors quâen réalité notre existence est ponctuée de désirs, grands ou modestes : comme le désir de paraître, dâêtre, de sembler, dâobtenir, dâagir, dâessayer, de chercher, de croire, de savoir, de vouloir, de posséder, de pouvoir...
Ceci est clairement perceptible chez les enfants : il suffit de les observer pendant leurs jeux pour noter combien sont envahissants leurs perpétuels désirs ; lâadulte au contraire, bien que tout ceci nâait pas disparu, sâefforce de masquer, du moins en partie, son âmonde des désirsâ, ne dévoilant que ce quâil estime convenable ou réalisable selon les circonstances et les personnes présentes.
Le désir peut être défini comme lâélément moteur qui pousse tout notre être dans différentes directions, directions fixées par nous en fonction de nos désirs.
Le désir pousse à lâaction, il provoque les comportements, tant le désir que son opposé, câest-à -dire le souhait quâà lâinverse quelque chose ne se produise pas.
Il est toujours question de désir, défini en négatif puisquâil sâagit de quelque chose que nous ne souhaitons voir survenir ; ce qui nous conduit parfois à des situations en vue de lâaccomplissement dâune non-réalisation !
Ceci peut sembler étrange quoiquâil advienne assez fréquemment : le fait de focaliser nos pensées sur ce que nous ne voudrions pas quâil nous arrivât, de les ruminer, conduit notre subconscient à nous prendre au sérieux parce quâil se limite à exécuter nos directives sans les juger a priori. Rappelezâvous de la métaphore de lâéquipage : il ne discute pas les ordres du commandant et se contente de les exécuter.
Dâoù lâimportance de donner des directives précises, un sujet quâon abordera plus avant.
à lâorigine de toutes nos actions se trouve le désir et si celui-ci nâexistait pas, nous nâagirions pas tout bonnement. De là découle le concept que tous les désirs ne nous poussent pas à agir, mais seulement celui ou ceux de plus grande intensité.
Concernant lâintensité du désir, on peut se poser la question suivante : si notre vie est autant et continuellement empreinte de désirs, quâest-ce qui concourt à faire en sorte que nos désirs, du plus simple au plus compliqué, se concrétisent effectivement, deviennent réalité, notre réalité ?
On peut dire quâen gros il faut gravir trois degrés en vue de lâaccomplissement du désir : lâintensité du désir est le premier ; lâattente confiante en sa réalisation est le second ; le troisième est la volonté incessante et persistante orientée vers le désir lui-même.
à la base dâun désir se trouve lâintensité qui lâaccompagne et, plus le désir est dâune réalisation difficile, et dâautant croît lâintensité et notre envie quâil se concrétise, quâil se matérialise dans la réalité.
Lâintensité du désir est comme la mise à feu de la mèche qui fera exploser nos potentialités, élément nécessaire sans lequel nous aurions une bombe potentielle mais sans amorce.
Cette intensité déterminera jusquâà quel point nous ambitionnons ce désir ; les désirs qui naissent comme des caprices à un instant donné puis disparaissent avant de laisser place à dâautres caprices ne pourront jamais sâaccomplir, nâayant pas lâintensité nécessaire qui favoriserait leur réalisation.
câest par lâintensité du désir que nous luttons pour quâil se réalise car câest ainsi que cette intensité est vécue : une bataille pour conquérir ce à quoi nous aspirons.
Toutefois un tel déploiement dâénergie ne suffit pas et, au contraire, il sâaffaiblit si nous manquons dâéléments de second degré indispensables à sa réalisation : il faut attendre que notre désir se réalise, tôt ou tard, et ne pas abandonner la lutte au premier choc ou lors dâun premier échec.
Lâattente est un passage nécessaire et obligé.
Songez au projet de construction dâune maison : le désir naît de lâenvie de posséder une habitation aménagée selon certains critères. Lorsque ce point est acquis la maison ne devient pas réelle comme par miracle ; au contraire il y a les délais de réalisation et au cours du chantier peuvent survenir des changements inopinés dans le projet ou des imprévus qui vont altérer le projet initial, prolongeant dâautant lâattente.
Mais tout ces contretemps ne feront pas démordre le constructeur qui, au final, obtiendra ce quâil sâétait fixé.
Quelque soit le désir, soit quâil implique dâêtre et dâagir dâune certaine façon, soit quâil pousse à rechercher autre chose dans lâunivers environnant, lâattitude pertinente est de croire que le désir sâaccomplira tôt ou tard, et cela tant que nous le voudrons.
Exprimé différemment, je ne pourrai jamais rien obtenir si je nâattends pas quelque chose et si je ne dirige pas mon monde intérieur vers le désir, vers un but précis à attendre.
Tout ce qui vient dâêtre écrit peut prêter à malentendu parce quâil serait facile dâobjecter que, en voulant devenir riche je me retrouverai devant une impasse semblable à ce quâénonce le proverbe : qui vit dâespoir meurt de désir.
Ici nous ne parlons pas toutefois dâ espérer mais dâattendre avec confiance : je sais que je lâobtiendrai parce que mon désir est intense et ma volonté est constamment tournée vers sa réalisation. Ce qui peut également sâénoncer ainsi : un désir naît, devient prépondérant au milieu de mes pensées, se transforme en attente confiante parmi mes sentiments ; enfin ma volonté pousse à sa réalisation au travers de mes actions.
Ceci est plus quâune simple spéculation intellectuelle ; si nous regardons autour de nous, et quoi quâon en dise ou quel que soit le résultat obtenu, le désir a forcément emprunté ce chemin.
Rien de tout ce qui existe nâaurait pu être si un désir nâen avait décrété la naissance, initialement au seul niveau mental.
Toute idée naît du désir : Archimède dans sa baignoire, au moment où lâintuition lui traversa lâesprit et quâil sâécria eurêka ( jâai trouvé !), avait le désir de découvrir cette chose ; autrement lâidée nâaurait fait quâeffleurer son esprit et, nâayant pas trouvé de terrain approprié à la recevoir, sâen serait allée.
La confiance en soi est la meilleure qualité que chacun dâentre nous puisse posséder en propre, câest lâingrédient nécessaire pour réussir, en sus de lâespoir optimiste, le tout nâétant pas suivi aveuglément mais passé au crible de la raison.
Sans optimisme, sans confiance en soi, sans espoir, notre énergie sâéteint, nous cessons de lutter, nous jetons lâéponge.
Nous arrivons au troisième degré nécessaire, celui de la volonté, axée en permanence sur la réalisation
La volonté est une immense force à notre disposition qui littéralement nous permet de faire tressaillir le monde.
Cette dernière est très puissante et elle est illimitée en termes de disponibilité et capacité. Ce qui signifie que lorsquâon veut quelque chose, initialement on la désire, puis on dirige instamment sa volonté sur lâobjet du désir ; enfin la chose, tôt ou tard, advient par la force des choses après une attente confiante. Ceci parce quâelle sera passée par toutes les étapes indispensables.
Toutefois la volonté a besoin de quelque chose qui lâaiguillonne : ce quelque chose nâest autre que lâardeur du désir ; ainsi se conclut et recommencera de nouveau le cycle.
On nâéchappe pas à cette règle : lorsquâelle est appliquée on obtient toujours le résultat escompé. Lâinverse, câest-à -dire si on ne souhaite pas que quelque chose advienne, sâagissant dâun désir constamment présent à notre esprit lequel sâest transformé en attente confiante dans le fait que nous ne souhaitions pas que la chose se produise, a fait en parallèle agir notre volonté en ce sens.
La volonté est action, câest le fait de se mettre en mouvement afin de concrétiser nos propres désirs, tout ce qui meut lâensemble du mécanisme. En fait la majeure partie des personnes qui croient ne pas pouvoir réaliser leurs propres désirs est restée dans la phase passive du désir -celle du rêve, de lâimagination- mais nâa pas suffisamment de foi pour concevoir quâun tel objet puisse être atteint ; ces personnes, par conséquent, ne parviennent pas à tirer de leur propre volonté ce qui les pousserait à agir dans la direction du désir.
Il suffit de le savoir pour obtenir ce quâon désire ; si on nây parvient pas câest quâentrent en jeu dâautres facteurs qui rendre vains nos efforts ; la suite sera une analyse plus approfondie de ces facteurs.
Parvenus à ce point nous verrons les mécanismes qui se déclenchent en nous pour saboter le premier et les deux degrés successifs, nous empêchant dâattendre nos objectifs.