Читать книгу Piege Mortel - Блейк Пирс - Страница 8
ОглавлениеCHAPITRE DEUX
L’homme était ravi d’entendre le doux gémissement de la femme. Il savait qu’elle devait reprendre conscience. Oui, il pouvait voir que ses yeux s’étaient un peu ouverts.
Elle était allongée sur le côté sur une table en bois brut dans la petite pièce qui avait un sol en terre battue, des murs en parpaings et un plafond bas en bois. Elle était maintenue fermement en position fœtale, attachée avec du ruban adhésif. Ses jambes étaient fortement pliées et étroitement liées à sa poitrine, et ses mains étaient enroulées autour de ses tibias. Sa tête reposait sur ses genoux.
Elle lui rappelait des photos qu’il avait vues de fœtus humains mais également les embryons qu’il trouvait parfois lorsqu’il cassait un œuf frais d’une des poules qu’il gardait. Elle avait l’air si douce et innocente, c’était plutôt touchant à voir.
La plupart du temps, bien sûr, elle lui rappelait l’autre femme ; Alice avait été son nom, croyait-il. Il avait autrefois pensé qu’Alice serait la seule qu’il traiterait de cette façon, mais ensuite il avait apprécié... et il y avait si peu de plaisirs dans sa vie... comment pouvait-il s’arrêter ?
— Ça fait mal, murmura la femme, comme dans un rêve. Pourquoi c’est si douloureux ?
Il savait que c’était parce qu’elle était couchée dans un épais lit de barbelés enchevêtrés. Le sang coulait déjà sur le dessus de la table, et il allait s’ajouter aux taches dans le bois brut. Non pas que cela ait de l’importance. La table était plus vieille que lui, et il était le seul à l’avoir vue de toute façon.
Il avait mal et saignait aussi. Il s’est coupé en la faisant monter dans le camion avec les barbelés. Cela s’était révélé plus difficile à faire que ce à quoi il s’attendait parce qu’elle s’était défendue avec plus de force que l’autre.
Elle s’était débattue pendant que le chloroforme maison commençait à faire effet. Mais sa lutte s’était affaiblie et il avait fini par la maitriser complètement.
Malgré tout, il n’était pas très gêné d’être blessé par les barbelés. Il savait par expérience que de telles coupures guérissaient assez rapidement, même si elles laissaient des cicatrices affreuses.
Il se baissa et regarda de près son visage.
Ses yeux étaient ouverts presque au-delà de l’humainement concevable. Son iris trembla quand elle le regarda à nouveau.
Elle essaye encore d’éviter de me regarder, se rendit-il compte.
Tout le monde agissait ainsi envers lui, où qu’il aille. Il ne blâmait pas les gens d’essayer de prétendre qu’il était invisible, ou qu’il n’existait pas du tout. Parfois, il se regardait dans le miroir et prétendait qu’il pouvait se faire disparaître.
Puis la femme murmura à nouveau...
— Ça fait mal.
En plus des coupures, il était sûr que la forte dose de chloroforme maison lui faisait mal à la tête. Quand il avait préparé sa mixture pour la première fois ici, il s’était presque évanoui, et il avait souffert d’un mal de tête atroce des jours durant. Mais la préparation s’était révélée efficace, alors il avait continué à l’utiliser.
Désormais, il était bien préparé pour ce qu’il allait faire ensuite. Il portait maintenant des gants de travail épais et une veste rembourrée. Il n’allait plus se blesser pendant qu’il accomplirait son devoir.
Il alla s’occuper de la masse de fil barbelé avec une pince coupante. Puis il tira une longueur serrée autour du corps de la femme et en tordit les extrémités en nœuds de fortune pour maintenir le fil en place.
La femme poussa un gémissement strident et essaya de se libérer du ruban adhésif pendant que les barbelés lui déchiraient la peau et les vêtements.
Alors qu’il continuait à travailler, il dit...
— Tu n’as pas besoin de rester silencieuse. Tu peux crier si tu veux, si ça peut aider.
Il n’était apparemment pas inquiet que quelqu’un l’entende.
Elle gémit plus fort, et elle semblait essayer de crier, mais sa voix était faible.
Il gloussa doucement. Il savait qu’elle n’avait pas assez d’air dans ses poumons pour crier correctement ; pas avec ses jambes ligotées ainsi contre sa poitrine.
Il tira une autre longueur de fil barbelé autour d’elle et la tendit fermement, regardant le sang couler de l’endroit d’où chaque pointe déchirait sa chair sous ses vêtements, ruisselant à travers le tissu, s’étendant et faisant des taches beaucoup plus larges que la blessure elle-même.
Il continua à tirer les fils les uns après les autres autour d’elle jusqu’à ce qu’elle soit ficelée comme une espèce d’énorme cocon de fil de fer, ne ressemblant plus du tout à un être humain. Le baluchon métallique faisait toutes sortes de bruits étranges ; des soupirs, des halètements, des sanglots, des lamentations et des gémissements. Le sang coulait par-ci et giclait un peu par-là, jusqu’à ce que le dessus de la table soit entièrement baigné de rouge.
Puis il prit du recul et admira son œuvre.
Il éteignit le plafonnier et sortit dans la nuit, fermant la lourde porte en bois derrière lui.
Le ciel était clair et étoilé, et il n’entendait plus que le bourdonnement dense des grillons.
Il prit une longue et lente bouffée d’air pur et frais.
La nuit semblait particulièrement douce à présent.