Читать книгу Avant Qu’il Ne Harcèle - Блейк Пирс - Страница 8

CHAPITRE DEUX

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Parce qu’il avait subi une très légère commotion cérébrale dans sa chute, Ellington se trouvait dans une salle d’examen et ne se contentait pas de se faire remettre le bras en place par un orthopédiste. Après s’être présentée à l’accueil, Mackenzie le retrouva dans une chambre particulière, malheureux comme les pierres - moins à cause de la souffrance physique que parce qu’il était cloué dans un lit d’hôpital.

Ses yeux s’illuminèrent brièvement lorsqu’il vit Mackenzie, et encore davantage quand il remarqua le cosy qu’elle tenait à la main.

- Oh-là-là, tu l’as emmené dans un hôpital ! lança Ellington.

- La ferme. Comment te sens-tu ? Comment est-ce que ça t’est arrivé ?

- Eh bien, les radios montrent que j’ai le poignet cassé et une fracture en motte de beurre. Ils viennent de terminer le protocole lié à la commotion cérébrale. Quelqu’un est censé venir me plâtrer le bras.

Mackenzie posa le cosy sur le bord du lit d’hôpital pour que Kévin voie son père.

- Avez-vous au moins pu coffrer le type ? demanda Mackenzie.

Elle essayait de rester désinvolte mais le voir souffrir, même s’il minimisait la gravité de ses blessures, la bouleversait bien plus qu’elle ne s’y serait attendu.

- Oui. C’est même sur lui que je suis tombé. McAllister lui a passé les menottes et a appelé une ambulance pour moi.

Mackenzie ne put pas s’en empêcher. Elle scruta son visage, trouvant l’endroit où il avait clairement reçu un choc, juste au-dessus de l’œil gauche. Il n’y avait pas de bosse mais la peau montrait une coupure et une décoloration. On aurait dit qu’il avait reçu un coup et non qu’il était tombé dans les escaliers.

- Tu n’étais pas obligée de venir, murmura Ellington. Vraiment.

- Je sais. Mais je voulais être là. J’ai pensé que ce serait un bon exemple pour Kévin, toujours faire attention quand on poursuit les méchants.

- Marrant. Hé, tu sais quoi… McGrath m’a appelé ce matin. Juste entre nous, il prenait de tes nouvelles. Il m’a demandé si je t’estimais prête à revenir. Je crois qu’il a une affaire sous le coude pour toi, dans les prochaines semaines.

- C’est une bonne nouvelle. Mais pour l’instant, je préférerais me concentrer sur toi.

- Il n’y a pas grand-chose à dire. Je suis tombé dans un escalier et je me suis cassé le bras.

Derrière Mackenzie, un médecin entra, des radiographies à la main.

- En effet, enchaîna-t-il. Une vilaine fracture, d’ailleurs. Vous n’aurez pas besoin d’agrafes, heureusement, mais la convalescence risque d’être un peu plus longue que je ne le croyais au départ. La fracture en motte de beurre est très proche de l’autre fracture… Pas de chance, vraiment.

Mackenzie déplaça le cosy de Kévin pour que le médecin puisse avoir accès au côté du lit d’Ellington.

- Prêt à avoir un plâtre ?

- Ai-je le choix ?

- Non, répondit Mackenzie. Pas du tout.

Dans le cosy, Kévin laissa échapper un petit pfff, comme pour signifier son accord.

Tandis qu’elle regardait le médecin commencer à préparer le moule du plâtre dans le grand évier de l’autre côté de la pièce, Mackenzie s’approcha d’Ellington.

- N’essaie pas de jouer au dur à cuire. Comment te sens-tu ?

- Ça fait un mal de chien mais ils m’ont donné un antidouleur juste avant que tu arrives donc je devrais me sentir mieux d’une minute à l’autre.

- Et ta tête ?

- Une petite migraine. Peut-être davantage mais c’est difficile à dire à cause de la douleur qui irradie dans tout mon bras. Comme je l’ai dit, en revanche, j’ai passé les examens pour la commotion cérébrale et…

La sonnerie du téléphone de Mackenzie l’interrompit. Elle jeta un coup d’œil à l’écran, en supposant que ce serait une requête supplémentaires suite aux recherches qu’on lui avait demandées ce matin. Quand elle vit le nom de McGrath apparaître, elle comprit que ce ne serait pas le cas.

- As-tu mis McGrath au courant de ce qui vient de se passer ? demanda-t-elle.

- Non, mais McAllister lui a transmis l’info. Pourquoi, c’est lui ?

Mackenzie hocha la tête en décrochant le téléphone, légèrement troublée.

- Agent White à l’appareil.

- Bonjour White. Je suppose que vous êtes au courant pour le petit accident d’Ellington ?

- En effet, monsieur. Je suis avec lui à l’instant. On s’apprête à lui poser un plâtre.

- Eh bien, cela rendra peut-être cette conversation un peu gênante. Et je n’aime pas l’idée de parler de travail alors que vous êtes à l’hôpital avec lui, mais le temps presse.

- Aucun problème. Que se passe-t-il ?

- Rien d’extraordinaire, enchaîna McGrath. Mais j’étais sur le point d’assigner à Ellington une affaire dont je voulais qu’il s’occupe tout de suite. Alors que j’allais terminer la paperasse, McAllister m’a appelé pour m’apprendre la nouvelle de son accident. Et aussi insensible que ça puisse paraître, j’ai besoin de mettre un agent sur l’affaire.

Mackenzie resta silencieuse, pour éviter de tirer des conclusions hâtives. Mais lorsque le silence s’installa entre eux, elle ne put s’empêcher de parler.

- Je peux le remplacer, monsieur.

- C’est la raison de mon appel. J’allais envoyer McAllister mais je ne veux pas qu’il quitte l’enquête au moment où Ellington et lui s’apprêtaient à la clore.

- Alors assignez-la-moi.

- Êtes-vous sûr d’être prête ?

La question l’irrita mais elle s’efforça de n’en rien laisser paraître. Était-elle prête ? Après tout, elle s’était lancée à la poursuite d’un tueur sur une falaise à peine cinq mois après sa césarienne. Les trois mois supplémentaires où il l’avait obligée à rester chez elle avaient été sa décision - une décision avec laquelle elle était en désaccord mais qu’elle s’était ingéniée à accepter.

- Oui, monsieur. Vous comptiez me réintégrer la semaine prochaine, n’est-ce pas ?

- À moins d’un accident, oui. Maintenant, White… cette affaire a lieu à Seattle. Êtes-vous prête pour ça ?

Elle fut sur le point de répondre oui tout de suite. Mais à l’instant où elle allait parler, elle pensa à ce qu’elle ressentirait si loin de Kévin. Elle s’était encore plus attachée à lui ces trois derniers mois, et elle sentait que le lien dont les livres parlaient était une réalité. Elle ferait n’importe quoi pour son fils, et la perspective d’être à l’autre bout du pays pour une durée indéterminée ne lui plaisait pas. Sans mentionner le fait qu’il serait à la charge d’un parent à qui il manquait un bras.

Mais en définitive, McGrath lui rendait sa carrière… sur un plateau d’argent, rien de moins. Elle devait accepter.

- Ça ne devrait pas poser de problème, monsieur.

- Je ne peux pas me contenter de cette réponse, White. Écoutez… je vais vous laisser dix minutes pour en parler avec Ellington. Mais j’ai besoin que l’un de mes agents soit dans le vol pour Seattle à dix-neuf heures. L’avion décolle dans deux heures et demie.

- OK. Je reviens vers vous.

Elle raccrocha et remarqua qu’Ellington la regardait. Le médecin s’était approché de lui et avait commencé à appliquer le plâtre mouillé sur son bras, en l’enroulant autour de la partie enflée et décolorée. L’expression du visage d’Ellington lui donnait toutes les informations dont elle avait besoin. Il avait entendu au moins une partie de la conversation et ne savait pas encore ce qu’il devait en penser.

- Donc, où veut-il t’envoyer ? demanda Ellington. C’est la seule chose que je n’ai pas entendu.

Il lui sourit, une manière de lui faire comprendre qu’il avait suivi toute la conversation. Ils avaient souvent plaisanté au sujet de la portée de la voix du Directeur McGrath au téléphone.

- Seattle. Je pars cette après-midi ou ce soir. (Elle jeta alors un coup d’œil à Kévin et secoua la tête). Mais je ne peux pas te laisser avec lui… pas avec un bras cassé.

- Mac, il me suffit de te regarder pour savoir à quel point tu en as envie. Kévin et moi nous en sortirons parfaitement.

- Chéri, tu as déjà du mal à changer une couche avec tes deux mains.

Il hocha la tête. Même si elle plaisantait, il était clair qu’il comprenait où elle voulait en venir. Il commençait lentement à prendre conscience de la situation. Ils restèrent silencieux pendant quelques instants, seulement interrompus par la pose du plâtre. Le médecin resta en retrait, lui aussi, en faisant de son mieux pour respecter la délicatesse de leur situation.

- Tu sais quoi ? lança Ellington. Ma mère m’a demandé quand elle pouvait venir passer un peu de temps avec Kévin. Je peux te garantir qu’elle sautera sur l’opportunité. Elle ne manquerait pas une occasion d’avoir l’air de me sauver la mise dans de pareilles circonstances.

Mackenzie y avait pensé. Ellington et elle avait tous les deux des rapports problématiques avec leurs mères mais l’arrivée d’un petit-fils semblait avoir opéré des merveilles dans leurs relations individuelles. Et égoïstement, il serait idéal que sa mère vienne lui rendre visite lorsqu’elle-même quittait la ville. Mackenzie faisait semblant de l’apprécier chaque fois qu’elle la voyait mais Ellington et elle savaient tous les deux parfaitement qu’elle prenait Mackenzie à rebrousse-poil.

- Est-elle libre, au moins ?

- C’est ma mère, déclara Ellington. Que pourrait-elle avoir prévu de plus important ? D’ailleurs… que tu l’apprécies ou non, ce petit garçon l’a conquise. Même si elle est occupée, elle abandonnera probablement ses engagements. Laisse-moi lui passer un coup de fil. Et toi, rappelle McGrath.

Avant qu’elle n’ait le temps de répondre, Ellington fouillait dans sa poche pour en sortir son téléphone de son bras valide. Le docteur lui adressa un regard sévère, en marquant une pause dans la pose du plâtre.

Mackenzie rappela immédiatement McGrath. Alors que la tonalité commençait à retentir, elle son regard se posa sur Kévin. Il était occupé à observer son père et à lui sourire. Même si son cœur battait d’excitation à la perspective de se replonger dans le travail si soudainement, elle commençait à ressentir de la peine à l’idée de s’éloigner de son bébé. Elle supposait que ce serait un sentiment dont elle ferait souvent l’expérience à mesure qu’il grandirait – un cœur déchiré entre deux amours : le travail et la famille.

Et maintenant, alors qu’une nouvelle enquête l’attendait à l’autre bout du pays, elle savait que ce ne serait jamais un sentiment auquel elle s’habituerait réellement.

Avant Qu’il Ne Harcèle

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