Читать книгу La Chance D'Être Allergiques ? - Carmine Cavaliere - Страница 6

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QUI SOMMES-NOUS, LES ALLERGIQUES ?

L'allergique, ou sujet allergique, atopique, ou tout ce que vous voulez, est cette personne qui, à un certain moment de sa vie, âgée d'un jour ou de quatre-vingts ans, se rend compte que son organisme n'accepte plus une substance qu'elle supportait précédemment, qu'ils s'agisse d'une substance prise par voie orale ou inhalée, ou d'une substance en contact avec sa peau, ou en contact avec une des nombreuses muqueuses qui recouvrent l'intérieur de notre corps, comme la muqueuse respiratoire, digestive, oculaire, en donnant des signaux, parfois plus graves, qui vont de la rhinite à l'asthme bronchique, de l'urticaire à l'eczéma et à l'œdème cutané, de la colite à l'iléite. Dernièrement, l'allergie a également été reliée à des problèmes qui impliquent divers organes de notre corps, du système nerveux aux reins, voir le système hématopoïétique.

À partir des années soixante, il y a eu un boom de nouveaux centres d'allergologie, de nouvelles écoles de spécialisation universitaire dans le domaine, de nouvelles industries qui ont mis sur le marché des produits qui auraient permis de guérir de l'allergie (ce qu'on appelle les « vaccins », qui se sont révélés être un gros commerce) et des produits plus sérieux qui soulagent les symptômes de l'allergie comme les antihistaminiques, les bronchodilatateurs et des dérivés cortisoniques. De nombreux allergologues s'enrichissent en vendant du « vent » aux patients ignorants, en leur pratiquant des traitements qui, d'après eux, leur permettraient de guérir de l'allergie ; puis, avec le temps, une fois terminée la suggestion collective qui faisait penser à l'allergie comme une véritable « maladie » que l'on pouvait guérir, les patients ont commencé à se passer de médicaments qui promettaient la guérison et ils se sont contentés d'utiliser ces médicaments qui « soulageaient » simplement leurs symptômes. Par chance, la « mode » de l'allergologie, comme spécialité à choisir par des médecins qui veulent se faire de l'argent, a ralenti lentement, mais reste encore forte, en ce qui concerne les spécialistes actuels, la conviction que l'allergie est une maladie et non un signe fort que l'être humain se dirige vers la non-acceptation d'un monde de plus en plus rempli de substances toxiques et polluantes diffuses dans l'air que nous respirons, dans les aliments, dans les substances avec lesquelles nous sommes en contact. On parle désormais d'une proportion d'un être humain sur 5 qui serait aujourd'hui allergique. Une augmentation aussi considérable d'une maladie ne se retrouve que dans les épidémies, mais dans le cas des allergies, aucun germe n'est impliqué.

Comme pour toutes les « maladies », la recherche, même en allergologie, se déplace en réduisant les particules qui nous composent afin de chercher quel médiateur chimique nous manque, quel anticorps est de trop, quel est le gène de prédisposition, sans jamais se pencher un instant sur une vision globale de cet homme qui, avec le temps, refuse de plus en plus cette substance. Comment est-il possible de ne pas s'arrêter pour observer ce qui a changé autour de nous et pourquoi de plus en plus d'individus montrent-ils des signes d'intolérance ? Une intolérance qu'un groupe de personnes à qui nous avons confié la tâche de gérer notre santé continue d'appeler « maladie », qui continue de chercher le moyen de la « guérir », cette intolérance qui n'est autre qu'une expression très sensible et évidente de défense que notre corps met vigoureusement en place pour nous faire comprendre les erreurs continuelles que nous poursuivons.

L'organisme humain est une machine parfaite qui, pour vivre dans l'environnement qui l'entoure, en plus de nombreuses autres fonctions, a également comme caractéristique de se défendre. Cette défense est réalisée de plusieurs manières, certaines bien manifestes, comme le fait de courir pour s'éloigner d'un danger, comme l'expérience, la connaissance et la mémoire des choses, comme le fait de savoir que mettre une main sur le feu nous fait du mal, avec les réflexes neuromusculaires correspondants. D'autres systèmes de défense sont au contraire plus subtils, invisibles à nos yeux, et sont utilisés par notre corps sans peur et sans que nous n'en ayons jamais conscience. Le système immunitaire, en effet, travaille continuellement pour bloquer toute entrée éventuelle de microbes ou de particules étrangères de tout type, et il se trouve que les allergies les plus communes sont celles envers les allergènes de pollen, d'acariens, de moisissures et d'aliments. Pourquoi l'organisme, comme cela a lieu pour les rejets de greffes d'organes, ne reconnaît-il pas un pollen qui pendant des milliers d'années a toujours été présent dans l'air que nous respirons ? Au lieu d'accuser notre organisme qui serait « malade », essayons de poser quelques hypothèses plus cohérentes avec la transformation de l'environnement qui nous entoure :

1) Le pollen, enveloppé dans une atmosphère polluée, pourrait avoir subi une transformation si importante qu'il serait reconnu comme étranger par notre corps.

2) La muqueuse respiratoire, enflammée par les agents polluants, ferait passer plus facilement de petites particules qui passent les barrières défensives normales de la superficie de la muqueuse respiratoire, déclencherait une réaction de défense par des mécanismes de soutien.

3) L'organisme humain, bombardé par des substances toxiques au quotidien, met en état d'alerte tout le système immunitaire afin que, comme pour le phénomène du « tir allié », elles soient reconnues comme des substances étrangères qui étaient jusqu'alors supportées.

D'autres causes pourraient être trouvées si les cerveaux des chercheurs, plutôt que de se focaliser sur la recherche d'une maladie, se concentraient sur la vision globale de l'homme avec l'environnement qui l'entoure.

À la question de savoir pourquoi un frère est-il allergique et pas l'autre, je réponds facilement en affirmant que le frère allergique est plus sensible que l'autre (grosso modo, dans le sens où il a une sensibilité cérébrale et sensorielle supérieure) et qu'il est devenu allergique parce que son système de défense a d'abord atteint le seuil de réactivité qui le porte à être un sujet allergique. Cela signifie que lorsque l'environnement empirera inévitablement, le seuil de réactivité sera également dépassé par le frère non allergique qui deviendra lui aussi allergique : nous expliquons ainsi pourquoi il y a 100 ans un homme sur 100 était allergique et qu'aujourd'hui il y en a un sur cinq.

La chance d'être allergique tient donc également dans le fait de prendre conscience d'être plus sensibles et de représenter un signe important pour la défense du genre humain. Lorsque nous deviendrons tous allergiques, on passera aux intoxications collectives avec l'anéantissement des populations, si l'on ne trouve pas de remède à la dégradation continuelle du cadre de vie.

Tous les êtres humains produisent des IgE, les anticorps des allergies, mais chez le sujet allergique ils sont produits en grande quantité pour des substances spécifiques. En Italie il y a de nombreux sujets allergiques au pollen de la pariétaire, une mauvaise herbe présente sur les murs, alors qu'aux États-Unis il y a de nombreuses allergies au pollen d'ambroisie, une herbe de la famille des composées. Si un Italien et un Américain tous les deux allergiques échangeaient leurs lieux de vie, ils ne souffriront plus d'allergie (tant qu'ils ne deviennent pas sensibles également aux herbes locales). Un Esquimau ne souffre pas d'allergie respiratoire : comment peut-on donc parler d'allergie indépendamment de l'environnement ? Il y a des cas où des enfants avec des formes graves d'asthme allergique sont contraints de vivre au bord de mer où ils sont parfaitement bien, je répète, parfaitement bien ! Ou une personne est malade, ou elle ne l'est pas, et si en bord de mer je vais très bien, est-ce que je suis malade ?

La sensibilité de l'hypersensible est pour moi quelque chose de super. Je n'aurais pas pu bien faire mon travail sans ce don. J'ai souvent fait des diagnostics en me fiant simplement à mon sens d'hypersensible, lorsque, par exemple, j'examinais des patients qui habitaient dans des lieux humides, dans lesquels se développent facilement des moisissures de tout genre : je le ressentais immédiatement de cette odeur caractéristique qui venait de leurs vêtements, ou de la paperasse clinique qu'ils me présentaient. Dans ces environnements on peut facilement souffrir d'asthme et de bronchite, et j'ai résolu de nombreux cas en faisant adopter des solutions pour éliminer les murs humides ou, dans les cas extrêmes, en faisant changer de maison. Il s'agissait parfois de personnes sans argent, qui n'avaient pas les moyens de faire des rénovations et avaient peiné pour trouver un lieu où vivre, je m'énerve toujours quand je pense à l'argent que l'État dépense pour des médicaments, faisant devenir des malades chroniques pour la vie quand pour un millier d'euros on pourrait résoudre définitivement ces problèmes avec une économie assurée sur le temps, lorsque l'on fait les comptes.

La Chance D'Être Allergiques ?

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