Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 1
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Charles Athanase Walckenaer. Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 1
CHAPITRE I. 1592-1627
CHAPITRE II. 1626-1644
CHAPITRE III. 1634-1644
CHAPITRE IV
CHAPITRE V. 1644
CHAPITRE VI. 1644-1648
CHAPITRE VII
CHAPITRE VIII. 1644-1646
CHAPITRE IX. 1647-1648
CHAPITRE X. 1645-1649
CHAPITRE XI. 1648
CHAPITRE XII. 1648-1649
CHAPITRE XIII. 1648-1649
CHAPITRE XIV. 1649-1650
CHAPITRE XV. 1650
CHAPITRE XVI. 1650-1651
CHAPITRE XVII. 1650
CHAPITRE XVIII. 1651
CHAPITRE XIX. 1651
CHAPITRE XX. 1651
CHAPITRE XXI. 1651
CHAPITRE XXII. 1651
CHAPITRE XXIII. 1651-1652
CHAPITRE XXIV. 1651-1652
CHAPITRE XXV. 1652
CHAPITRE XXVI. 1652-1653
CHAPITRE XXVII. 1652-1653
CHAPITRE XXVIII. 1652-1653
CHAPITRE XXIX. 1652-1653
CHAPITRE XXX. 1652-1653
CHAPITRE XXXI. 1652-1653
CHAPITRE XXXII. 1652-1653
CHAPITRE XXXIII. 1652-1653
CHAPITRE XXXIV. 1652-1663
CHAPITRE XXXV. 1653-1654
CHAPITRE XXXVI. 1653-1654
CHAPITRE XXXVII. 1653-1654
CHAPITRE XXXVIII. 1653-1654
CHAPITRE XXXIX. 1653
Отрывок из книги
Marie de Rabutin-Chantal naquit à Paris, le jeudi 5 février 1626, dans l'hôtel que son père occupait à la place Royale du Marais, le quartier le plus renommé alors pour l'élégance des habitations. Elle fut tenue le lendemain sur les fonts de baptême par messire Charles Le Normand, seigneur de Beaumont, mestre de camp, gouverneur de la Fère, et premier maître d'hôtel du roi, et par Marie de Baise, femme de messire Philippe de Coulanges, conseiller du roi en ses conseils d'État13. Marie de Rabutin-Chantal perdit sa mère en 1632, et fut orpheline à l'âge de six ans. Les doux sentiments de la piété filiale n'eurent pas le temps de se développer en elle. Il est remarquable qu'ils paraissent avoir été inconnus à cette femme, qui encourut le reproche de s'être livrée avec excès à la plus désintéressée comme à la plus touchante des passions, l'amour maternel. Dans les lettres nombreuses qu'elle nous a laissées, on ne trouve ni le nom de sa mère, ni un souvenir qui la concerne. Elle y parle une ou deux fois de son père, mais c'est pour faire allusion à l'originalité de ses défauts14. Dans une lettre à sa fille, en date du 22 juillet, elle ajoute après cette date: «Jour de la Madeleine, où fut tué, il y a quelques années, un père que j'avais15.» Qu'elle est triste cette puissance du temps et de la mort, puisqu'une âme aussi sensible ne paraît pas même avoir éprouvé le besoin si naturel de chercher à renouer la chaîne brisée des affections et des regrets; à suppléer au néant de la mémoire par les mystérieuses inspirations du cœur; à se rattacher par la pensée à ceux par qui nous existons, et dont la tombe, privée de nos larmes, s'est ouverte auprès de notre berceau!
La pieuse Chantal, quoique alors débarrassée de tout soin de famille, puisqu'elle avait marié la seule fille qui lui restait au comte de Toulongeon, se dispensa des devoirs d'aïeule envers sa petite-fille; et, tout occupée de la fondation de nouveaux monastères, elle recommanda à son frère, l'archevêque de Bourges, la jeune orpheline, qui fut remise par lui entre les mains de ses parents maternels16.
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Corneille lut sa nouvelle production, intitulée Théodore, vierge et martyre, tragédie chrétienne… Il lut… comme il lisait toujours, c'est-à-dire fort mal, s'appesantissant sur chaque vers, et déclamant d'une voix rauque et monotone74. Quand il eut fini, l'auditoire fut très-surpris d'avoir été peu ému par cette lecture. Le sujet semblait théâtral, et cependant les caractères étaient froids et languissants. On fut choqué de plusieurs inconvenances, de certaines expressions, et de quelques images que le sujet n'indiquait que trop, et que les précieuses avaient particulièrement en aversion. Cependant les hommes de lettres, dont les décisions comptaient dans cette assemblée et entraînaient les autres suffrages, se souvenaient de Polyeucte, autre tragédie chrétienne qu'ils avaient jugée assez peu propre à réussir au théâtre, et pour laquelle l'admiration publique allait toujours croissant. La réputation de Corneille, alors à son apogée, leur imposait, et les faisait douter de leur propre opinion. Aussi, malgré l'impression qu'avait faite sur eux la lecture de Théodore, le jugement qu'ils portèrent sur cette pièce fut en général favorable; toutefois, ils s'accordèrent à blâmer quelques vers et certaines tirades, qui furent depuis retranchées par l'auteur. C'étaient précisément les passages qui choquaient le plus la délicatesse de nos précieuses. Mais, comme pour consoler Corneille de la rigueur de ces critiques, chaque personne de l'assemblée se mit à réciter, l'une après l'autre, les vers de la pièce qu'elle avait retenus et adoptés.
Le duc de la Rochefoucauld, en regardant mademoiselle de Condé, dit:
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