Читать книгу Histoire de la garde nationale de Paris - Charles Comte - Страница 3
AVERTISSEMENT.
ОглавлениеLorsqu’un écrivain publie une histoire, et que, parmi les événements qu’il raconte, il en est plusieurs dont il n’a pas été témoin, un de ses premiers devoirs devrait être de faire connaître les sources dans lesquelles il a puisé. Mais ce devoir, dont l’exécution est facile quand on parle de temps éloignés, devient impossible à remplir quand on parle des événements contemporains, et que les hommes qui en ont connu les parties les plus secrètes désirent de ne point être connus, au moins de leur vivant. En pareil cas, l’historien est en quelque sorte obligé de répondre de la fidélité des témoins qu’il a consultés, et le succès de son ouvrage dépend en grande partie de la confiance qu’a le public dans sa propre véracité. L’auteur de cette histoire, quoiqu’il n’ait pris lui-même aucune part aux événements, s’est trouvé en relation avec des hommes qui tous y ont pris une part plus ou moins active, surtout depuis la chute du gouvernement impérial. Plusieurs ont bien voulu lui communiquer des mémoires inédits, des pièces officielles qui n’ont jamais été mises au jour, des conversations dont ils avaient été les témoins, ou dans lesquelles ils avaient eux-mêmes été interlocuteurs. La confiance qu’ils lui ont inspirée, et que le public partage avec lui, est assez forte pour qu’il ait peu à craindre les contradictions. Les lecteurs ne devront donc point être surpris de trouver dans cette ouvrage des faits qu’ils chercheraient inutilement ailleurs.
Mais il ne faut pas confondre les faits racontés dans cette histoire avec les jugements que l’auteur a portés des hommes et des événements. Ici, l’écrivain n’a consulté que lui-même, et il ose penser qu’à cet égard il sera cru sur parole, du moins par les hommes qui le connaissent. Il doit d’autant plus assumer sur lui la responsabilité de ses jugements, qu’il lui est arrivé plus d’une fois d’eu porter de sévères, et qui ne sont pas toujours d’accord avec les opinions de personnes qu’il estime. Il est loin, au reste, de prétendre n’être jamais tombé dans l’erreur; si cela lui était arrivé, il s’empresserait de le reconnaître; mais aussi toute considération qui ne serait pas tirée des intérêts de la vérité, serait incapable de rien changer à ses opinions ou de lui en faire modifier l’expression.
Paris, le 13 juillet 1827.