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Charles Baudelaire
LES FLEURS DU MAL
LES FLEURS DU MAL
Au lecteur
XLIII. Le flambeau vivant

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Ils marchent devant moi, ces Yeux pleins de lumières,

Qu’un Ange très savant a sans doute aimantés;

Ils marchent, ces divins frères qui sont mes frères,

Secouant dans mes yeux leurs feux diamantés.

Me sauvant de tout piège et de tout péché grave,

Ils conduisent mes pas dans la route du Beau;

Ils sont mes serviteurs et je suis leur esclave;

Tout mon être obéit à ce vivant flambeau.

Charmants Yeux, vous brillez de la clarté mystique

Qu’ont les cierges brûlant en plein jour; le soleil

Rougit, mais n’éteint pas leur flamme fantastique;

Ils célèbrent la Mort, vous chantez le Réveil;

Vous marchez en chantant le réveil de mon âme,

Astres dont nul soleil ne peut flétrir la flamme!


Les fleurs du mal

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