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Charles Baudelaire
LES FLEURS DU MAL
LES FLEURS DU MAL
Au lecteur
XLVII. Harmonie du soir

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Voici venir les temps où vibrant sur sa tige

Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir;

Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir;

Valse mélancolique et langoureux vertige!

Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir;

Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige;

Valse mélancolique et langoureux vertige!

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige,

Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir!

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;

Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.

Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,

Du passé lumineux recueille tout vestige!

Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…

Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!


Les fleurs du mal

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