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CHAPITRE I.er

Table des matières

HABITATION.

Les modifications qui doivent nécessairement résulter de l’action d’une influence quelconque, lorsque cette influence s’exerce presque sans interruption, nous justifient d’avoir donné, dans ce manuel, la première place aux préceptes sur l’habitation; d’autant que ce sont précisément les êtres les plus impressionnables et les plus accessibles à ces influences, qui s’y trouvent le plus exposés. Les affections scrofuleuses et rachitiques des enfants, ne sont souvent causées ou entretenues que par leur séjour dans une habitation sans air et sans lumière. — Les douleurs de rhumatismes et mille indispositions auxquelles les femmes sont sujettes, ne sont dues trop souvent encore qu’au froid et à l’humidité de leur demeure.

Parmi les personnes à qui ce livre est destiné, il en est qui ne peuvent absolument choisir leur habitation; mais il en est bien peu qui ne puissent, avec quelques soins, atténuer les inconvénients auxquels elles ne peuvent complètement se soustraire.

Les habitations les plus favorables à la conservation de la santé, sont celles qui, situées dans un lieu sec, un peu élevé, sont baignées d’un air pur, vif; circulant librement. Le voisinage d’une eau courante et de quelques arbres, contribuent beaucoup à la salubrité de l’atmosphère; l’eau, en entretenant un courant d’air continuel; les arbres, par l’oxigène que leur feuillage expire pendant le jour, et aussi par la part qu’ils prennent à la ventilation.

Ces conditions ne se rencontrent guère qu’à la campagne.

A la ville, on ne peut pas toujours choisir; alors il faut veiller du moins à ce que les appartements soient bien aérés et bien éclairés; l’absence de la lumière étant une cause d’étiolement, aussi bien pour les individus que pour les plantes. Il faudra que les cours, allées, avenues, soient tenues bien propres. On ne devra permettre qu’il soit formé dans le voisinage aucun dépôt d’immondices ou de fumiers. Les écuries, lieux d’aisance, égoûts, seront établis le plus loin possible des pièces où l’on se tient habituellement, soit la nuit, soit le jour.

Chez les personnes aisées, les parquets, les boiseries, seront cirés, époussetés tous les jours; les tapis, tentures, rideaux seront secoués, battus, brossés très-souvent.

Chez le pauvre, où les tentures sont inconnues, les murs seront blanchis une ou deux fois par an; il n’est point d’ouvrier, si peu productif que soit son travail, qui ne puisse se procurer un peu de chaux vive. Et quand une pièce a été passée au lait de ehaux, quand le plancher ou le sol auront été grattés, lavés, frottés, ne fut-ce qu’avec un peu de grés ou de sable, bien essuyés ensuite, il n’est point d’habitation si modeste qu’elle soit, qui ne paraisse plus gaie, en même temps que le séjour en sera devenu plus salubre.

Les croisées seront ouvertes très-souvent, et malgré le mauvais temps, au moins une fois par jour. Il est très-important de renouveler, le plus souvent possible, l’air des appartements qu’on habite.

Les odeurs méphitiques, les exhalaisons malfaisantes ne devront point arriver à la maison d’habitation, à plus forte raison jusqu’à la chambre à coucher: on ne saurait recommander trop de soins à ce sujet. Lorsqu’on n’aura pu l’éviter momentanément, il faudra s’empresser de renouveler l’air, de l’assainir, de le purifier, soit en faisant brûler quelque chose qui donne beaucoup de flamme, comme du papier, des vrillons; soit au besoin, en faisant quelques aspersions de chlorure de soude ou de chaux.

Pour se garder des exhalaisons méphitiques, quelques personnes tombent dans un excès non moins dangereux, l’usage et l’abus des parfums. Toutes les odeurs fortes affectent, plus ou moins, mais toujours, le système nerveux, et peuvent devenir la cause de très-graves accidents.

Toutes les substances trop odorantes, devraient être bannis de l’intérieur de nos habitations; c’est surtout dans la nuit, lorsque presque toutes les ouvertures sont closes à l’air, que leur inconvénient devient manifeste; il en résulte souvent de violents maux de tête, des migraines, des syncopes, des spasmes nerveux, et même, par fois, des attaques d’épilepsie. — Les fleurs dans un appartement fermé ou dans une chambre à coucher, peuvent produire les mêmes fâcheux résultats: en outre de leurs émanations odorantes, on leur attribue la propriété d’expirer, en l’absence de la lumière, du gaz acide carbonique, qui n’est point respirable, et dont la présence, en trop grande quantité, dans l’atmosphère, produit l’asphyxie.

Le gaz acide carbonique se dégage en grande quantité du charbon allumé ; aussi doit-on avoir grand soin de ne jamais en laisser dans .un lieu fermé, où se trouvent des êtres vivants. Les substances en fermentation, le vin, la bière, en laissent dégager encore des quantités considérables, il importe d’en éviter l’influence.

Enfin, une des causes de production de ce gaz délétère, est notre respiration; c’est pourquoi l’habitation, où le séjour, d’un trop grand nombre de personnes à la fois, dans un lieu fermé, a des inconvénients aussi graves. — Chacun sait que l’air ordinaire, sans lequel nous ne pouvons vivre, est composé d’environ 79 parties d’un fluide. nommé gaz azote, de 21 parties d’un autre fluide nommé gaz oxigène, et enfin d’un atôme variable de gaz acide carbonique. — L’air est ainsi composée quand il est inspiré, c’est-à-dire, quand il entre dans notre poitrine; mais quand il en sort, quand il est expiré, il a cédé au sang, avec lequel il s’est trouvé en contact dans les poumons, une partie de son oxigène, qui a été remplacé par autant de gaz acide carbonique, lequel à son tour se trouve rejeté dans l’air ambiant, dont il vicie la composition; et cette viciation sera d’autant plus considérable, et d’autant plus nuisible, qu’un plus grand nombre de personnes se trouveront réunies, et que leur séjour ensemble sera plus prolongé. — Dès lors, on conçoit facilement, les causes de ces syncopes, si commune dans les salles de spectacle, de bal et de réunion nombreuse. — Et de plus, combien il est important, que le nombre de personnes qui habitent un appartement, soit proportionné à l’étendue de la pièce, et à ses moyens de ventilation.

Parmi les bons moyens de renouveler l’air des appartements, il faut compter les cheminées, toutes les fois qu’elles sont ouvertes; dans ce cas, l’air qui entoure le foyer, devenant, à mesure qu’il s’échauffe, plus léger que celui qui l’environne, tend à s’élever par le tuyau, entraînant avec lui le gaz acide carbonique dégagé par la combustion; il est alors remplacé, au fur et à mesure, par l’air plus froid du dehors, qui s’introduit toujours par les plus petits interstices de portes ou fenêtres dès qu’un peu de vide se produit. Mais si on ferme le tuyau de la cheminée, cet appel n’a pas lieu, l’air de l’appartement devient en même temps, et de plus en plus chaud et de plus en plus sec, plus chargé de gaz acide carbonique, et les personnes qui le respirent se trouvent exposées à un danger réel, comme ne le prouvent que trop, les ruptures d’anévrisme, les attaques d’apoplexie si souvent observées en de pareilles circonstances.

De ce qui précède, il résulte en quelques mots, qu’une saine habitation est celle qui se trouve à la fois, bien aérée, bien éclairée, exempte d’humidité , assez vaste en proportion du nombre de ses hôtes, et dans laquelle règnent souverainement l’ordre et la propreté.

Conservation de la santé

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