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Tell-el-Mukayyar – Les images

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Pétri et ses trois amis avaient rejoint la tente laboratoire du Professeur Hunter.

– Je suis vraiment curieux, dit Atzakis, tout excité. J’ai vraiment hâte de voir ce qui n’a pas fonctionné dans ton système d’accrochage.

– Eh non, mon cher. Tu verras que les choses sont légèrement différentes, répondit Pétri en faisant apparaître un hologramme à trois dimensions à un mètre du sol environ.

– Ça m’étonne toujours, quand tu fais ça, remarqua Jack en regardant les images qui se formaient au beau milieu de la tente.

– Je reviens un peu en arrière, dit Pétri en manipulant un étrange instrument -et les scènes défilèrent à rebours. Voilà le moment où nous avons conduit Zone 51 le général Campbell, le sénateur Preston et ces deux drôles de types qui nous ont assaillis quand nous essayions de récupérer le chargement.

– Oui, oui. Je m’en souviens très bien, commenta Atzakis.

– Je vais te montrer quelque chose.

Et l’hologramme montra le gros qui s’approchait d’Atzakis, menaçant, et lui donnait un léger coup d’épaule.

– Il croyait me faire peur, dit le commandant extraterrestre. Il ne m’a pas fait bouger d’un millimètre. Mais qu’est-ce que ça a à voir avec la perte du contrôle distant ?

– Attends. Laisse-moi agrandir ce détail… ce que vous voyez, c’est la main du gros qui, avec une grande dextérité, retire l’appareil de ta ceinture.

– Incroyable, s’exclama le colonel. Une opération digne des meilleurs pickpockets qui sévissent dans le métro.

– Il a profité du prétexte du coup d’épaule pour te voler le contrôle distant, ajouta Élisa. C’est une vieille technique que les voleurs se transmettent de génération en génération.

– C’est lui qui me l’a volé ? demanda Atzakis, abasourdi.

– Exactement, mon vieux, confirma Pétri.

– Et comment diable a-t-il fait pour le réactiver et pour activer la commande d’autodestruction ? Tu l’avais mis complètement hors service, non ?

– Oui, Zak. L'appareil avait été désactivé. Lui et son acolyte, après leur libération, se sont sûrement mis à fouiller dans les innombrables informations que nous avons laissées aux Terriens et ils auront trouvé le moyen de contourner le système de blocage.

– Ces deux-là… Ils ont détruit notre vaisseau et nous ont empêchés de rentrer à la maison, éclata Atzakis, en proie à une colère inouïe. Quand je les aurai sous la main, je leur ferai regretter d’être venus au monde, je le jure.

– Calme-toi, compagnon. Ce qui est fait est fait. Ce qui reste à faire, par contre, c’est de retrouver ces deux crapules et leur reprendre ce qu’ils nous ont volé avant qu’ils ne découvrent ses autres fonctions.

– Pourquoi, qu’est-ce qu’il fait d’autre ? demanda Élisa, intriguée.

– Laissons ça de côté pour l’instant. Il vaut mieux que tu ne le saches pas.

– Misère, que de mystères, répondit le Professeur, un peu vexée.

– C’est sûr que s’ils ont réussi à découvrir comme activer l’autodestruction, ils pourraient aussi découvrir le reste, dit Atzakis, inquiet.

– Mais vous ne devriez pas penser d’abord à un moyen de rentrer chez vous ? demanda le colonel. Je ne trouve pas que cette affaire soit si urgente.

– Tu as raison, Jack, mais entre de mauvaises mains, cet outil pourrait être vraiment dangereux.

– Et ce sont clairement de mauvaises mains, ajouta Élisa.

– Il y aurait peut-être un moyen, dit Pétri à mi-voix.

– Alors ? Parle ! Il faut que je me mette à genoux ? demanda Atzakis avec mauvaise humeur.

– Cet appareil est doté d’un système d’alimentation particulier. Si nous étions encore sur le Théos je pourrais fabriquer un dispositif pour repérer le faisceau d’émissions qu’il laisse derrière lui.

– Et c’est maintenant que ça te revient ? Atzakis était vraiment fâché. Tu ne pouvais pas t’en rappeler dès que nous nous sommes aperçus de sa disparition ?

– Je suis désolé, mais ce système ne fonctionne que si l’objet est en mouvement, et nous avions tenu pour une évidence le fait qu’il était tombé quelque part.

– Calmez-vous, les gars, dit le colonel, appuyant ses mots par de grands gestes de la main. De toute façon, si j’ai bien compris, on ne peut rien faire sans le Théos, pas vrai ?

– Eh bien, je pourrais quand même peut-être mettre quelque chose sur pied, dit Pétri en se grattant la tête.

– Excuse mon énervement, compagnon, dit le commandant, contrit. Je sais que ce n’est pas de ta faute. Nous passons vraiment par une mauvaise phase, tous les deux.

Puis il ajouta, en lui posant une main sur l’épaule :

– Vois ce que tu peux faire. Je crois qu’il est très important de récupérer cet objet au plus vite.

– Ne t’inquiète pas, Zak. Aucun problème. Je vais tâcher d’imaginer quelque chose, en bricolant avec les quelques outils que nous avons encore.

– Il n’y a que toi qui puisses réussir. Nous sommes entre tes mains.

– J’y vais.

Et, sans rien ajouter de plus, l'Expert sortit de la tente laboratoire en laissant derrière lui des petits nuages de poussière.

– Il va y arriver ? demanda Jack, inquiet.

– Bien sûr. Je n’ai aucun doute là-dessus. Pétri a des capacités incroyables. Je l’ai vu plus d’une fois réaliser des choses que tout une équipe réunissant les meilleurs Artisans aurait été incapable de faire. C’est quelqu’un d’exceptionnel. Je m’en veux d’avoir été trop dur.  Je l’aime de tout mon cœur et je donnerais ma vie pour lui, n’importe quand.

– Ne t’inquiète pas, Zak, dit alors Élisa, d’une petite voix toute douce. Il le sait parfaitement. C’est un mauvais moment à passer, mais on s’en sortira sans problèmes. Je n’ai pas le moindre doute.

– Merci Élisa. Je l’espère vraiment de tout mon cœur.

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