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AU LECTEUR.

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C’EST aux anciens élèves de l’École militaire que ce volume est adressé. La Muse de Saint-Cyr, publiée en 1829, initiait déjà le public à quelques-unes des scènes de la vie intime du saint-cyrien. Depuis cette époque, bien des promotions se sont succédé et bien des chansons ont été faites; chaque année, de nouvelles productions sont venues s’ajouter aux anciennes et se sont transmises de main en main avec un religieux scrupule, comme un précieux héritage.

Plus de vingt années nous séparent aujourd’hui de l’époque où parut le premier recueil des souvenirs poétiques de l’École militaire; le nombre des officiers sortis de Saint-Cyr s’est beaucoup accru, il n’est pas un régiment dans l’armée qui ne compte dans son sein quelques anciens élèves de l’École; on les trouve partout, à tous les degrés de la hiérarchie militaire, depuis les plus hautes dignités jusqu’aux derniers grades; et dans cette foule d’officiers, pas un n’a oublié d’où il sort, tous se rappellent leur commune origine, et s’il est vrai de dire que l’épaulette établit entre ceux qui la portent un lien de confraternité, combien encore n’est-ce pas plus vrai pour les anciens élèves de Saint-Cyr!

Enfants d’une même mère, quel que soit le rang, quel que soit l’âge, tous se retrouvent avec plaisir, tous aiment à revenir en arrière; les plus anciens évoquent le passé et se rajeunissent au contact de leurs jeunes camarades, tandis que l’officier qui débute cherche dans les traditions de l’École quelque souvenir qui le vieillisse, pour ainsi dire, et le reporte au temps de ses devanciers.

Peu importe donc la valeur littéraire des pièces que nous publions; si leur style laisse quelque chose à désirer, qu’on se souvienne, en les lisant, des circonstances auxquelles elles doivent le jour. Ce n’est pas pour l’Académie que Saint-Cyr fait ses chansons; c’est pour passer quelques heures d’une longue captivité, c’est pour élever à chaque événement qui vient rompre la triste monotonie de la vie intérieure de l’École un monument dans la mémoire de ceux qui en furent les contemporains. Et lorsqu’un jour on se retrouve hors de cette enceinte, n’est-on pas heureux de pouvoir répéter entre soi quelques-uns de ces vieux refrains qu’on a tant de fois chantés tous ensemble?

Ce recueil n’est destiné d’ailleurs, nous le répétons, qu’aux anciens élèves de l’École; il n’est pas entré dans notre pensée de faire un livre pour le public. Si toutefois quelque exemplaire tombait sous ses yeux, qu’il n’oublie pas ce que sont nos poésies, comment elles ont été faites et le but tout spécial dans lequel on les a imprimées.

Outre les pièces publiées en 1829, dont nous donnons ici une deuxième édition, notre volume contient encore un grand nombre de nouveaux morceaux. Parmi les nombreuses inspirations de notre muse, nous avons choisi avec soin les plus capables de désarmer la critique, si prompte à s’éveiller, et dont les rigueurs sont toujours à craindre malgré nos efforts pour décliner sa censure.

Notre édition est de plus illustrée de dessins, vignettes, etc., représentant diverses parties ou diverses scènes de l’École, et dus au crayon d’élèves de Saint-Cyr, pour la plupart de la promotion de 1851-1853. Nous avons pensé que c’était un moyen d’aider les souvenirs et d’augmenter encore le petit intérêt que peut offrir cette publication.

Si, en parcourant la Muse de 1853, le lecteur peut s’oublier un instant et rêver au passé, si la lecture de ces pièces, dont beaucoup sont déjà connues de tous, et d’autres de quelques-uns seulement, peut, à quelque titre que ce soit, resserrer les liens d’amitié et de fraternité qui doivent unir à tout jamais les enfants de l’École spéciale militaire, les efforts de ceux qui ont apporté ici leur concours seront largement récompensés et notre but sera atteint.

Aux générations futures appartient le soin de continuer la tâche, et de venir, en nous rappelant l’époque actuelle, nous rajeunir à notre tour.

Saint-Cyr, 1853.

Souvenirs de Saint-Cyr

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