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7.
To his Father

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Lausanne, 26 Octobre, 1757.

Mon très cher Père,

HIS FATHER'S SILENCE.

Dois-je me flatter que vous m'aimiez encore? Si j'en croyois mes propres sentimens, je me dirais sur le champ que j'aime mon père avec une tendresse si vive et si vraie qu'il est impossible que je ne sois pas payé de retour. Si j'ai bien entendu ses paroles, ajoutais-je à moi-même. Ce père, ci-devant si rempli de bonté, m'a daigné assurer que tout étoit oublié et qu'il me rendoit son ancienne affection. Je ne dois donc plus en douter. Il m'aime, je suis heureux. Cependant d'un autre coté mille Idées facheuses s'offroient en foule à mon esprit. Je lui ai écrit plusieurs fois, je lui ai demandé des graces que je croyois raisonnables, et que j'esperois d'obtenir. Il se tait cependant. Un silence si cruel m'afflige, m'épouvante, me fait envisager le plus grand des malheurs: la perte de son amitié. Ne croyez pas, mon très cher Père, qu'il entre le moindre réproche dans ces plaintes, le respectueux attachement que j'aurai pour vous m'en interdit jusqu'à l'apparence. Vous avez sans doute vos raisons, et quand même elles me paroitroient pas tout à fait suffisantes, mon devoir, et, plus encore, mon cœur feroient taire ma faible raison et vous assureroient d'une obeissance libre de tout murmure.

Lorsque vous me permettez, il y a deux ans, de faire le tour de la Suisse, de peur de faire une depense trop forte, nous laissâmes Genève pour une autre fois. Je viens de faire ce petit voyage actuellement. J'y ai passé trois ou quatre semaines que j'ai taché de mettre à profit. Ma depense pendant ce tems là est allée à seize Louis neufs. J'espère, mon très cher Père, que vous ne la désapprouverez pas. Je ne l'aurois pas fait sans prèalablement demander votre permission, mais le tems pressoit. Une troupe de Comédiens François étoient à Genève en passant. Il étoit bien naturel de saisir une occasion de prendre quelque Idée du Théâtre François, et cette occasion (vu la Guerre) ètoit presque unique. De retour à Lausanne, j'ai repris mes anciennes occupations avec une ardeur nouvelle. Assurez, s'il vous plait, madame votre epouse de mon sincère Attachement, et faites moi la justice de me croire avec une tendresse et un respect sans bornes

Mon très cher Père,

Votre très Humble et très obeissant Serviteur,

E. Gibbon.

Private Letters of Edward Gibbon (1753-1794) Volume 1 (of 2)

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