Читать книгу Private Letters of Edward Gibbon (1753-1794) Volume 1 (of 2) - Эдвард Гиббон, Edward Gibbon - Страница 9

6.
To his Father

Оглавление

4 juin 1757.

Mon très cher Père,

Je me hate de vous assurer encore une fois de mes sentimens. Je ne crois pas qu'ils vous soient inconnus, mais je me plais à les repeter; heureux si les expressions de mon cœur ne vous deplaisent pas.

Quand pourrois-j'esperer de vous les temoigner, ces sentimens en Angleterre? Quatre ans se sont déjà ecoulés depuis qu'un arret de votre part m'a fixé dans ce pays. Ils m'ont paru autant de siècles. Ce n'est pas que je me plaigne du pays même ni de ses habitans. Je leur ai des obligations essentielles. Je dois au séjour que j'y ai fait mon gout pour la culture de mon esprit, et les progrès quelqu'ils soient que j'ai fait dans quelques genres d'études. Je me suis même acquis un petit nombre d'amis qui meritent mon estime, et dont le souvenir me sera toujours cher. Mais ces amis que sont-ils au prix d'un père à qui je dois tout, d'une mère qui a autant de droit sur ma reconnoissance que sur mon respect, d'une Tante que j'aimai dès que je la connus, et qui je connus aussitôt que moi-même? Je ne repasserai pas toutes les raisons dont je me suis déjà servi, pour faire voir que, quelques soient vos intentions, un plus long séjour à Lausanne ne me peut être que nuisible. Je vous les ai proposé, c'est à vous à les peser. Mais permettez-moi, mon très cher Père, de vous prier de refléchir serieusement quel effet le différent emploi de mes plus belles années peut avoir sur le reste de ma vie. Je ne fais point entrer en ligne de compte mon propre agrément, c'est un objet trop leger pour être mis à coté de ceux-ci. Au moins, quelques soient vous resolutions, ne m'accablez pas par le silence. Que je les apprenne de vous, ce sera toujours pour moi une sorte de consolation.

Mais si des raisons que je n'ai gardé de blamer vous engagent á me laisser plus longtems dans ce pays; adoucissez au moins ma situation. Je vous ai souvent demandé la liberté de prendre un Domestique. Je vous le demande encore comme le douceur qui me seroit le plus sensible. Comme je sais, mon cher Père, que vous n'aimez pas beaucoup à écrire des lettres, si après six semaines ou deux mois, je regarderai votre silence comme un consentement.

Je n'ai rien de nouveau à vous dire sur ma santé ni sur mes études. Celle-la est passable; je fais tout ce je puis pour qu'on puisse dire quelque chose de plus de celles-ci.

Assurez ma chère mère (c'est avec bien du plaisir que je lui donne ce titre) de tous les sentimens que ce nom sacré emporte avec lui. J'ai l'honneur d'être, mon très cher Père, avec le plus profond respect et le plus tendre devouement

Mon très cher Père,

Votre très humble et très obeissant Serviteur et fils,

E. Gibbon.

Private Letters of Edward Gibbon (1753-1794) Volume 1 (of 2)

Подняться наверх