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L’Art et la Cour

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L’exemple de l’art part toujours de la cour qui centralise la beauté, l’encourage et la régit. C’est à la cour, également, que se reflètent l’âme et les mœurs d’un peuple, à ces époques où la nation n’était représentée que par le rang et la fortune. Nous avons vu, cependant, Henri IV améliorer le sort du paysan; mais celle attention ne s’adresse guère qu’à l’Agriculture qui domine l’homme, dans la pensée du bon roi, intéressé avant tout, comme son ministre Sully, à la nourriture de l’État: «Pâturage et labourage, elc.» D’autre part, en restaurant les industries françaises, le Béarnais songea plutôt à la sauvegarde des intérêts économiques de notre production nationale, qu’à l’ouvrier. Néanmoins, nous vîmes l’architecture, dès Henri IV, profiler d’une sorte de démocratisation au bénéfice artistique des villes et, comme l’architecture est solidaire du meuble, nous assisterons maintenant, au début du bien-être public à l’hôtel, sinon encore à la maison.

Fig. 16.

Entrée de serrure.


Le mobilier a quitté le palais exclusif; le style aussi, est sorti du musée; le mobilier ne sera plus désormais, rigoureusement d’apparat. Si Henri IV prépara l’œuvre de son fils, il orienta sans doute encore ce style Louis XIII, plutôt fort que gracieux, qui se place entre la Renaissance et le règne de Louis XIV. Cependant, le passage de la victime de Ravaillac n’a guère laissé de traces d’art palpables — de cet art qui fut d’un goût peut-être plus septentrional que le suivant — et d’aucuns ne séparent guère le style de Louis le Juste de celui du roi Soleil, dans la manifestation générale du XVIIe siècle. Est-ce à dire que le style Louis XIII n’est point personnel? Que non pas, il fournit, au contraire, à l’éclatant style qui suivra, les bases de son originalité même. Sa pesante franchise est évidente comme sa carrure moins dégagée, moins noble, que celle de Louis XIV; quelque incivilité, quelque rudesse choquent encore, non sans intérêt, dans ce style Louis XIII que le grand Roi devait éduquer. Ces caractéristiques et tant d’autres que nous détaillerons, disjoignent nettement deux expressions nées de mœurs opposées, successives seulement. C’est l’instant de comparer la cour de Louis XIII à celle de Louis XIV. Quelle différence entre les deux esprits, toute la nuance de la délicatesse! Nous avons vu, sous Henri IV, la marquise de Rambouillet inaugurer la politesse française qui atteindra à son délicieux paroxysme au XVIIIe siècle, et la grande dame que le bon ton de la cour de Louis XIV eût charmée, aurait fui, nous le savons, devant l’incorrection de Louis XIII.

FIG. 17. — Motifs décoratifs.


Avant d’analyser le caractère de Louis XIII, deux mots de celui de la régente, Marie de Médicis. La veuve de Henri IV était, dit-on, d’intelligence bornée et de caractère faible; quant à Louis XIII, son rôle reste effacé à côté de Richelieu, malgré qu’il ait été d’esprit ouvert, laborieux et brave. On le représente cependant triste, renfermé, rancuneux et méfiant, à la suite du chagrin qu’il éprouva de la mort tragique de son père et aussi de l’insouciance de sa mère.

Douloureusement mélancolique, Louis XIII semble porter un deuil éternel dans son costume de velours noir. Résistant à la grâce féminine, le fils du Vert-Galant coule chastement ses jours mornes entre la robe couleur de sang de son premier ministre et la lumineuse beauté d’Anne d’Autriche à laquelle il demeure insensible. Un art désinvolte et riant ne saurait germer dans cette atmosphère d’où le charme est banni, malgré qu’il passe dans cette ombre, où s’enfonce la triste figure du roi, les Ninon de Lenclos, les Marion Delorme, les duchesse de Chevreuse, aux rayonnants visages.

FIG. 18. — Motif décoratif (fronton).


Mais voici qui est plus grave, l’incivilité royale, sa grossièreté ! Glissons même sur cette tare, car certains récits qu’on en fait répugnent à notre plume. Il est vrai que quelques historiens détruisent cette «légende» et rendent au contraire hommage à la distinction du monarque, artiste même à ses heures. Simon Vouet, effectivement, enseigna la peinture à Louis XIII, auteur de deux portraits au crayon de couleurs, conservés, l’un à Chantilly, l’autre au musée de Nancy (portrait du peintre lorrain Deruet). D’autre part, un nommé Guédron passe pour avoir donné des leçons de musique à Sa Majesté, qui aurait fait œuvre de compositeur agréable, tout comme son père.

FIG. 19. — Clés.


Au surplus, un auteur ancien, après avoir constaté que Louis XIII fut un des rois qui s’ennuyèrent le plus: «du matin jusqu’au soir il bâillait», poursuit ainsi: «... Dans son désœuvrement, il n’est chose à laquelle il n’ait occupé ses mains. Tantôt il jouait du violon, tantôt il fabriquait des étuis de cuir ou des filets pour la chasse; il savait aussi faire des confitures et larder même des fricandeaux.»

FIG. 20. — Cheminée (dessin).


Mais n’insistons pas davantage sur les dons artistiques, manuels, inhérents ou concédés au fils de Henri IV, dons fatalement comprimés sous une couronne sanglante et nés, sans idéal, dans l’inaction morne. Pour clore, d’ailleurs, de manière plaisante, le chapitre des passe temps de notre personnage, nous lisons encore qu’«il avait la main légère pour raser», et nous trouvons la preuve de ce nouveau talent dans certaine coupe de barbe à la royale, dont nous reparlerons, innovée par Sa Majesté au bas du menton de tous ses officiers.

Que vaut, au reste, la pratique de tant de facultés, fussent-elles artistiques, à côté de l’amateurisme superbe d’un Louis XIV encourageant tous les arts dans la joie? Et puis, lorsque l’on oppose, malgré soi, en dépit de la controverse, un roi Soleil saluant jusqu’à une laveuse de vaisselle, à un Louis XIII souillant, en manière de plaisanterie, à la fin d’un repas, le corsage d’une dame, on sent toute la délicatesse qui sépare les deux cours. Ici le désordre des mœurs, là la discipline des mœurs. Ici l’ombre et l’inquiétude, là la pleine lumière et la sérénité. Ici l’art robuste, mais comme apeuré, ployant sous le faix d’un lourd héritage de beauté, art où l’atavisme huguenot pèse encore, esthétiquement symbolisé par un fronton bas, de toute une austérité répressive; là, l’audace altière de la coupole!

. C’est le modeste château de Versailles, le simple pavillon de chasse servant de palais au fils de Henri IV, comparé au fastueux palais que Louis XIV devait habiter dans ce même Versailles dont il avait fait le siège de la cour.

FIG. 21. — Marteaux de portes.


L’ancienne demeure de Louis XIII, comme écrasée sous le développement extraordinaire des bâtiments ajoutés par Le Vau et Jules Hardouin-Mansard, semble déterminer la proportion entre les deux règnes. L’un, continuateur de la simplicité relative de Henri IV, l’autre brochant sur cette simplicité, l’or le plus éclatant. Un geste d’envolée après l’esquisse d’un geste!

Sous Louis XIII, la femme domine, mais elle ne règne pas, à cause d’un cardinal, roi du roi; sous Louis XIV, l’homme triomphe avec un roi Soleil et, au XVIIIe siècle, ce sera l’ère de la Femme. Autant de différences sentimentales qui ont singulièrement impressionné le style monumental et décoratif de ces époques.

Pour l’instant, nous préparons l’éclat du XVIIe siècle tout entier; mais, répétons-le, le plus grand bénéfice en reviendra à Louis XIV, car le style Louis XIII est en somme, transitoire, malgré qu’il ait son évidente personnalité.

De quelle manière, maintenant, a-t-on encouragé les arts depuis le début du XVIIe siècle? Certes, l’économie, qui point dans la construction, pourrait restreindre les coûteux élans de l’architecture, mais le palais du Luxembourg, notamment, dément cette supposition. Salomon Debrosse, sur le désir de Marie de Médicis, s’inspirera du palais Pitti, à Florence, pour triompher somptueusement dans son art. C’est Marie de Médicis encore, qui confiera à Rubens mandé à Paris, la décoration de la galerie des fêtes de son palais et, après avoir célébré en vingt et une toiles éblouissantes, l’histoire de la reine, l’illustre peintre flamand devra, sur le désir de la fille de François Ier, donner une suite à ses chefs-d’œuvre, en l’honneur de Henri IV.

Ainsi Marie de Médicis poursuit-elle dignement la tâche de son père, n’hésitant pas à faire venir de l’étranger les artistes qui devaient concourir à l’embellissement de la France. Cette fois, cependant, c’est la Flandre que l’on met judicieusement à contribution, et ce choix honore le discernement artistique de la reine.

Pour en revenir à l’architecture, si Henri IV, au Louvre, n’avait vu que l’achèvement, en 1608, par les soins de Dupérac et de Métezeau, de la longue galerie dite la grande galerie (fig. 46) parallèle à la Seine, qui reliait l’œuvre de François Ier au palais des Tuileries, il ne faut pas oublier qu’on doit au père de Louis XIII la construction des châteaux des Tuileries, de Saint-Germain-en-Laye et de Fontainebleau.

FIG. 22. — Entrées de serrures.


Quant à Louis XIII, il importe de lui attribuer une collaboration typique au vaste Louvre que Louis XIV, toujours plus opulent que son prédécesseur, devait rendre encore plus vaste.

Louis XIII, effectivement, a contribué, par son style, à la beauté du Louvre que Lemercier termina sur l’ordre de Richelieu. Au Louvre, le style de Louis XIII sert de lien entre la grâce de la Renaissance et la superbe de Louis XIV. Entre l’œuvre de Pierre Lescot et celle de Claude Perrault qui rappellent l’une la cour de François Ier et l’autre celle du roi Soleil, le style de Louis XIII offre la grandeur de sa gravité comme sacrifiée entre la joie et l’orgueil des deux époques les plus merveilleuses de la France.

Cette compression est virtuellement représentée par Marie de Médicis, la reine-mère, qui devait tenir campagne contre son fils, et par Richelieu dont l’ascendant sur Louis XIII ne fut pas moins pesant que le dédain dans lequel il enferma la fille de Philippe III. Anne d’Autriche, cependant, immortalisa sa dévotion minutieuse en faisant bâtir l’église du Val-de-Grâce et, en dehors de cette manifestation artistique, plutôt égoïste, nous ne voyons guère à attribuer à la femme de Louis XIII, qu’une occulte influence nationale sur le meuble et la décoration de son temps. Car les Flamands, avec les Espagnols, répétons-le, remportent alors sur les Italiens, du moins pour cette dernière expression.

Cependant, le Val-de-Grâce comme la Sorbonne, qui fut rebâtie sur les plans de Lemercier, malgré qu’il ail été commandé par Richelieu, porte davantage la marque architecturale du régne de Louis XIV, symboliquement inséparable du dôme, malgré que ce dôme ait déjà figuré sur la façade, à l’entrée des châteaux du XVIe siècle. Mais ce dôme-là n’avait pas l’opulence et la liberté audacieuse de ceux du XVIIe siècle.

Du côté des artistes eux-mêmes, que voyons-nous? Depuis Henri III et même depuis François Ier les artistes ne vivent plus guère dans le sillage de la cour, et Poussin qui ne désirait rien tant que de rester à Rome, vint en France appelé par Louis XIII qui fit de lui son peintre, un peintre très malheureux, malgré la faveur royale et les délices de la petite maison qu’on lui avait accordée dans le Jardin des Tuileries. D’ailleurs, Poussin, las des intrigues, abreuvé de dégoûts, ne devait pas tarder à quitter son pays natal pour n’y plus revenir. Quant à Le Sueur, que la misère avait empêché d’aller à Rome où il eût été si volontiers rejoindre le peintre des Andelys, son ami et initiateur, nous l’avons rattaché au style de Louis XIII, d’autant qu’il n’y aurait pas eu de rôle pour son génie indépendant dans cette splendide et pompeuse représentation qui fit la gloire de Louis XIV. Le Brun disant aux obsèques du peintre de la Vie de saint Bruno que «la mort venait de lui enlever une grande épine du pied», a donné, d’autre part, la mesure de sa jalousie haineuse à l’égard de l’un de ces hommes «à qui la destinée réserve la gloire de n’être jamais récompensés de leur vivant, et de rester des bienfaiteurs envers qui les États ne tentent même pas de s’acquitter».

FIG. 23. — Ostensoir dessin).


Cette dernière phrase empruntée à un vieil historien, nous permet d’associer Le Sueur au Poussin, dans l’indifférence sinon l’amertume rencontrées par ces maîtres à la cour. Quelle différence avec l’accueil et l’encouragement précieux qui saluèrent à l’étranger les Rubens, les Velasquez! Tandis que Pierre-Paul Rubens menait une vie somptueuse, à la fois comme peintre et ambassadeur royal, Diego Rodriguez De Sylva Y Velasquez, peintre ordinaire du roi d’Espagne, ne rayonnait pas moins dans le faste, à la cour. Et durant ce temps, Nicolas Poussin vivait modestement dans cette Arcadie qu’il avait lui-même créée, sereine, grandiose, calme, et Eustache Le Sueur, profondément religieux, poursuivait avec résignation son œuvre suave, dans l’isolement de sa foi.

FIG. 24. — Porte en bois sculpté (Palais de Fontainebleau).


Mais un grand maître français encore, ira partager la quiétude des précédents; c’est Claude Gelée dit le Lorrain. Claude Gelée, ami du Poussin comme Le Sueur, communia dans la pensée lointaine du peintre des Bergers d’Arcadie et, comme lui, la Nature l’éloigna de la cour. Le délicieux paysagiste voyagea en Italie, en Allemagne, et s’il peignit pour le roi d’Espagne, nous ne voyons pas que Louis XIII s’attarda à son génie. Claude Gelée, d’ailleurs, mourut à Rome où il avait puisé ses plus harmonieuses inspirations.

Si l’on ajoute à cette trinité de peintres indépendants, le nom de Jacques Callot, le souffle de liberté que nous tâchons de dégager dans l’art, à l’époque de Louis XIII, s’enfle encore. Jacques Callot artiste nomade, «mousquetaire épique», travailla certes, officiellement, pour son roi et pour son prince Henri de Lorraine, mais aussi avec quelle désinvolture il représenta la verve française au XVIIe siècle! Voyez-le courir de Florence à Rome, et de Rome à Florence, de Florence à Nancy, puis voyager aux Pays-Bas pour retourner en Lorraine; est-ce ainsi que l’on se représente un peintre de la cour?

FIG. 25. — Motif de vase et encadrement XVIIe siècle.


Parmi les peintres fêtés par Louis XIII, en revanche, parmi les sédentaires, nous compterons des artistes comme Simon Vouet, comme Gaspard Dughet, beau-frère de Poussin, comme Jacques Stella et Valentin. Simon Vouet que ses élèves: Le Brun, Mignard et Le Sueur ne tardèrent pas à éclipser; Simon Vouet dont le talent fut aussi terne que l’avait été celui de Michel Fréminet, peintre en titre de Henri IV. Quant à Gaspard Dughet surnommé Poussin, à cause de la ressemblance de sa manière avec celle du peintre des Andelys, il a laissé une bien faible trace à côté de son glorieux homonyme. D’ailleurs, lorsque nous verrons Dughet en pleine activité de talent, travailler d’enthousiasme dans l’atelier de Claude Gelée, nous concevrons de justes appréhensions sur la force de son originalité. Point davantage que Jacques Stella, effectivement, Dughet ne fut un artiste personnel; et nous dirons de même de Valentin, pâle imitateur du Caravage.

Le nom de Philippe de Champaigne, peintre de la cour, relève cependant, avec éclat, le prestige des élus officiels.

Nous retrouverons ces peintres au chapitre qui les concerne, mais, avant de quitter leur énumération, il est piquant de constater que, pour la plupart, ils allèrent mourir en Italie, c’est-à-dire loin de la cour de France qui, si peu qu’elle les employa, ne semble pas en tout cas les avoir retenus.

FIG. 26. — Clés.


Du côté de la sculpture, les Guillain, les Sarrazin, les Anguier qui tous encore, étudièrent à Rome ainsi que les architectes, n’apparaissent point enrégimentés comme le seront les artistes de Louis XIV. Ils sont logés au Louvre, attachés à la cour certes — nous verrons même François Anguier promu garde du cabinet du roi, — mais c’est là, à ce qu’il semble, plutôt suivre une habitude royale qu’obéir à un élan personnel. On aimerait à se consoler du mol encouragement de la cour dans le triomphe d’un art plus neuf. Plus d’originalité, en effet, devrait se manifester à l’époque de Louis XIII étant donné l’essor plus individuel; or, les peintres de ce temps marchent, tous sinon à la remorque de Poussin, du moins pour la plupart, dans son sillage. Il ne s’agit point, cependant, à proprement parler, d’une école, on suit seulement un exemple d’idéal. Nous sommes loin, décidément, de l’unité artistique du siècle du grand Roi, de sa remarquable monotonie! Même observation pour l’architecture solidaire du meuble. Sous Louis XIII, les architectes nous apparaissent plutôt prendre leur élan pour la gloire de Louis XIV, et les noms de Guillaume Dupré et de Warin, lumineux dans la gravure en médailles, sont les seuls qui se puissent rattacher exactement aux temps de Henri IV, de Louis XIII et de Richelieu. Il est vrai que la médaille a une destinée commémorative, qu’elle suit un but plus étroitement lié à une époque, que les autres manifestations artistiques.

Pour nous résumer, l’art, à la cour de Louis XIII, fut plutôt livré au caprice, et il ignora l’encouragement enthousiaste qui devait suivre. Nous le voyons passer pour ainsi dire, indifférent à côté d’une politique impérieuse. Si la vanité royale fait, par habitude, appel au talent, voire au génie — mais celui-ci est toujours plus indocile que le talent — elle ne l’exalte pas. L’heure n’est pas, répétons-le, aux expansions idéales, au luxe et à la joie prodigués. Le fils de Henri IV soupire, et il promène son ennui du Louvre à Blois, de Blois à Chambord, tandis que Richelieu gouverne et qu’Anne d’Autriche ruse, délaissée, avec le cardinal-roi. Tout, dans cette époque, prépare la grandeur de Louis XIV. Un nuage noir semble être passé sur le ciel bleu de notre belle France. On anéantit un parti religieux, on humilie les grands, on abaisse la maison d’Autriche; c’est là une rude tâche qui ne laisse guère de répit au souci esthétique, et si Richelieu, qui protégea incontestablement les choses de l’esprit, donne, en définitive, le premier rang à notre pays, s’il établit l’Imprimerie royale, s’il institue le Jardin des Plantes, s’il fonde l’Académie française, c’est sous la célèbre coupole cependant, que prendront place pour l’immortalité, les grands écrivains de Louis XIV. Tandis que le souvenir des guerres, avec Louis XIV, enfin, s’efface sous l’éclat éblouissant du soleil des Arts et des Lettres, l’obsession des troubles et des luttes, sous le règne de Louis XIII, relègue au second plan la Beauté, ce qui ne veut pas dire que celle-ci n’est point appréciable, en raison de sa mélancolie. Que dis-je? C’est même dans cette mélancolie que le style de Louis XIII, ainsi que nous l’allons voir, puise sa grandeur faite de sobriété et de force dans la lourdeur; celle lourdeur qui ressemble singulièrement à de l’accablement.

FIG. 27. — Ostensoir dessin.


FIG. 28. — Marteaux de portes.


FIG. 29. — Cheminée (dessin).



L'Art de reconnaître les styles. Le Style Louis XIII

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