Читать книгу La corde au cou - Emile Gaboriau - Страница 11

Оглавление

—Quelle distance y a-t-il d'ici au Valpinson? interrogea-t-il.

—Six kilomètres, monsieur, répondit Antoine.

—Si vous aviez à vous rendre chez monsieur de Claudieuse, quel chemin prendriez-vous?

—La grande route, celle qui passe par Bréchy.

—Vous ne traverseriez pas les marais?

—Certes, non...

—Pourquoi?

—Parce que la Seille est débordée, monsieur, et que les fossés sont pleins d'eau.

—Est-ce qu'en coupant à travers bois, on ne s'abrégerait pas?...

—On aurait moins de chemin à faire, mais on mettrait plus de temps... les sentiers sont mal tracés et encombrés d'ajoncs.

Le procureur de la République dissimulait mal une réelle douleur. De plus en plus, les réponses d'Antoine lui semblaient fâcheuses.

—Maintenant, reprit le juge, si le feu prenait à Boiscoran, apercevrait-on l'incendie de la cour du Valpinson?

—Je ne le crois pas, monsieur; nous sommes séparés par des collines et des bois...

—D'ici, entendez-vous les cloches de Bréchy?

—Quand le vent est au nord, oui, monsieur.

—Et hier soir? Et cette nuit?

—Le vent était à l'ouest, comme toujours quand il y a tempête.

—De sorte que vous ne savez rien, vous n'avez pas entendu parler d'un... accident épouvantable.

—Un accident... Je ne sais pas ce que monsieur veut dire.

C'est dans la cour qu'avait lieu cet interrogatoire, et sur ces derniers mots parurent, à cheval, deux gendarmes à qui M. Galpin-Daveline, avant de quitter le Valpinson, avait commandé de venir le rejoindre. Les apercevant:

—Mon Dieu!... s'écria le vieil Antoine, qu'est-ce que cela signifie!... Je cours réveiller monsieur!...

Le juge l'arrêta.

—Pas un mouvement, lui dit-il durement, pas un mot! (Et montrant Ribot aux gendarmes qui avaient mis pied à terre:) Vous allez garder ce garçon à vue, ajouta-t-il, et l'empêcher de communiquer avec qui que ce soit. (Puis, revenant à Antoine:) Et maintenant, commanda-t-il, conduisez-nous à la chambre de monsieur de Boiscoran!

La corde au cou

Подняться наверх