Читать книгу Les esclaves de Paris - Emile Gaboriau - Страница 6

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Aussi, combien de clients, parmi les meilleurs, peuvent se vanter d'avoir mis le pied dans ce sanctuaire? Extraordinairement peu.

Les affaires courantes du matin, à l'heure de la halle, se brassent en public autour de la table de M. Beaumarchef. Les négociations qui exigent plus de précautions se traitent à voix basse, dans le crépuscule du «confessionnal!»

Mais Paul, ignorant les usages de la maison, ne pouvait apprécier convenablement l'immensité de la faveur qui l'admettait, lui, nouveau venu, à l'intimité du laboratoire.

Lorsqu'il entra, B. Mascarot se chauffait à un bon feu de bois, assis dans un excellent fauteuil, le coude appuyé à son bureau.

Et quel bureau! Un monde. C'était bien là le meuble de l'homme que harcèlent mille préoccupations diverses.

Les cartons et les registres s'y entassaient en montagnes. La tablette était couverte de quantité de petits carrés de papier très fort qu'on appelle des fiches, portant un nom en grosses lettres et au-dessous des notes et des indications d'une écriture menue et presque illisible.

D'un geste paternel, M. Mascarot daigna indiquer à Paul un siège en face de lui, et c'est de la voix la plus encourageante qu'il dit:

—Causons.

Non, en vérité, on ne feint pas, on ne saurait feindre les patriarcales apparences de B. Mascarot.

Sa physionomie calme, reposée, miroir d'une conscience pure, est bien de celles qui font dire d'un homme: «J'aimerais à lui confier ma fortune.»

En l'examinant ainsi, Paul subissait l'ascendant de l'honnêteté, et il se sentait porté vers lui comme la faiblesse vers la force.

Il s'expliquait l'enthousiasme du père Tantaine et il bénissait le hasard qui l'instant d'avant, l'avait empêché de s'esquiver.

—Nous disons donc, reprit M. Mascarot, que vos ressources actuelles sont insuffisantes, nulles même, et que vous êtes décidé à tout entreprendre pour vous assurer une position. Je vous répète là les propres expressions de ce pauvre diable de Tantaine.

—Il a été, monsieur, le fidèle interprète de mes sentiments.

—Très bien. Seulement, avant de parler du présent et de songer à l'avenir, nous allons, si vous le voulez bien, nous occuper du passé.

Paul eut un tressaillement très léger, que le placeur remarqua pourtant, car il ajouta:

—Vous excuserez l'indiscrétion, mais elle est nécessaire. J'ai ma responsabilité à mettre à couvert. Tantaine dit que vous êtes un charmant jeune homme, honnête, bien élevé. En vous voyant, je suis convaincu qu'il ne se trompe pas. Mais il me faut plus que des présomptions. Vous devez comprendre qu'avant de me porter votre garant, avant de répondre de vous à des personnes tierces...

—C'est trop juste, monsieur, interrompit Paul, aussi suis-je prêt à vous répondre, je n'ai rien à cacher.

Un fin sourire, que le jeune homme ne surprit pas, vint effleurer les lèvres de l'honorable placeur, et d'un geste qui lui était familier, il rajusta ses lunettes sur son nez.

—Merci de vos bonnes dispositions, fit-il. Quant à me cacher quelque chose, eh! eh!... ce n'est peut-être pas aussi aisé que vous le supposez.

Il prit sur un coin de son bureau un petit paquet de fiches, les fit glisser sous son pouce comme un jeu de cartes, et poursuivit:

—Vous vous nommez Marie-Paul Violaine?

Paul inclina la tête.

—Vous êtes né à Poitiers, rue des Vignes, le 5 janvier 1843; vous êtes, par conséquent, dans votre vingt-quatrième année.

—Oui, monsieur.

—Vous êtes un enfant naturel?

La seconde question avait un peu surpris Paul, celle-ci le stupéfia.

—C'est vrai, monsieur, répondit-il, sans essayer de cacher son étonnement. J'étais loin de supposer M. Tantaine si bien informé. Je reconnais que la cloison qui sépare nos chambres est plus mince encore que je ne croyais.

M. Mascarot ne sembla pas entendre l'épigramme adressée au vieux clerc d'huissier, il continuait à remuer ses carrés de papier et à les consulter.

Si Paul, moins naïf, se fût penché, il eut vu ses initiales P. V., en tête de chacune des fiches.

—Madame votre mère, reprit le digne placeur, a tenu, pendant les quinze dernières années de sa vie, un petit magasin de mercerie?

—En effet.

—Que peut rapporter un petit commerce comme celui-là, à Poitiers? Pas grand'chose, n'est-il pas vrai? Par bonheur, elle avait, en outre, pour l'aider à vivre et à vous élever, une pension annuelle de mille francs.

Cette fois, Paul bondit sur son fauteuil.

Ce secret, il était bien certain que le vieux locataire de l'hôtel du Pérou n'avait pu le surprendre.

—Monsieur, balbutia-t-il, absolument abasourdi; monsieur!... qui a pu vous révéler un fait dont je n'ai parlé à personne depuis que je suis à Paris, une circonstance de ma vie que Rose elle-même ignore?

Le placeur haussa bonnement les épaules.

—Vous devez bien comprendre, répondit-il, qu'un homme de ma position est obligé à des moyens particuliers d'investigation. Eh! sans cela, ne serais-je pas trompé quotidiennement, et, par contre, exposé à tromper les autres!...

Il n'y avait pas une heure que Paul avait passé le seuil de l'agence, mais déjà il savait à quoi s'en tenir sur les «moyens particuliers.»

Il se rappelait l'ordre donné au sieur Beaumarchef.

—D'ailleurs, poursuivait le placeur, si je suis curieux par état, je suis discret aussi. Ne craignez donc pas de me répondre franchement. Comment cette rente parvenait-elle à votre mère?

—Tous les trois mois, par l'intermédiaire d'un notaire de Paris.

—Ah!... Connaissez-vous la personne qui les servait?

—Aucunement.

Cependant Paul commençait à s'inquiéter de cet interrogatoire. Mille appréhensions vagues et inexpliquées tressaillaient en lui.

Il avait beau chercher, il ne voyait ni le but, ni la portée, ni l'utilité de toutes ces questions.

Puis l'explication qui lui avait été donnée ne lui paraissait pas claire. On a beau disposer de moyens puissants, ce n'est pas en une matinée qu'on recueille des notions précises à ce point sur la vie d'un homme.

Et, cependant, rien dans l'attitude du digne placeur ne justifiait les craintes du jeune homme.

Il semblait ne questionner ainsi que par habitude, avec l'insouciance de l'homme qui remplit les formalités de son état, sans conscience de son horrible indiscrétion.

Ce n'est qu'après un assez long silence qu'il reprit la parole:

—Je suis là que je réfléchis, dit-il, et je vois que, selon toute probabilité, c'est votre père qui servait cette rente.

—Non, monsieur, non.

—Qui vous l'a affirmé?

—Ma mère, monsieur, qui me l'a juré sur son salut, et c'était une sainte. Pauvre mère!... je l'aimais et je la respectais trop pour lui parler de ces choses. Une fois, pourtant, poussé par je ne sais quelle misérable curiosité, j'ai osé la questionner, lui demander le nom de notre protecteur. Ses larmes m'ont cruellement fait sentir l'ignominie de ma conduite. Ce nom, je ne l'ai jamais su, mais je sais que mon père est mort avant ma naissance.

M. Mascarot ne voulut pas remarquer l'émotion de son jeune client.

—Comme cela, fit-il, la pension ne vous a pas été continuée après la mort de madame votre mère?

—Cette pension, monsieur, ne nous était plus servie depuis ma majorité. Ma mère à cet égard était prévenue. Il me semble que c'est hier qu'elle m'a appris cette nouvelle. Un soir, et comme c'était l'anniversaire de ma naissance, elle avait préparé un repas meilleur que de coutume. Car elle fêtait ma venue au monde, qu'elle eût dû maudire. Pauvre mère!... «Paul, me dit-elle, lorsque tu es né, un ami généreux m'a promis qu'il m'aiderait à t'élever. Il a tenu sa parole, tu as vingt et un ans, nous ne devons plus rien espérer de lui. Te voici un homme, mon fils, tu ne dois plus compter, je ne dois plus compter que sur toi. Travaille, sois honnête, et si jamais un devoir te paraît pénible, souviens-toi que ta naissance t'impose double obligation!...»

Paul s'interrompit, l'émotion le gagnait, deux larmes chaudes roulèrent le long de ses joues.

—Dix-huit mois plus tard, reprit-il, ma mère mourait subitement, sans avoir eu le temps de se reconnaître... Désormais, j'étais seul au monde, sans famille, sans amis. Oh! oui, je suis bien seul. Je puis mourir, il n'y aura personne derrière mon corbillard. Je puis disparaître, nul ne s'inquiétera, car nul ne sait que j'existe.

La physionomie de M. Mascarot était devenue sérieuse.

—Eh bien! je crois que vous vous trompez, monsieur Violaine, je crois que vous avez un ami...

M. Mascarot s'était levé, comme s'il eût voulu dissimuler une émotion dont il n'était pas le maître, et il arpentait son cabinet de long en long, tracassant son beau bonnet de velours, ce qui chez lui est l'indice manifeste de sérieuses délibérations intérieures.

Ce n'est qu'après un bon moment de cet exercice que, sa résolution prise, il s'arrêta brusquement, les bras croisés, devant son jeune client.

—Vous m'avez entendu, mon jeune ami, prononça-t-il. Je ne poursuivrai pas un interrogatoire qui a dû vous blesser...

—Je pensais, monsieur, répondit Paul diplomatiquement, que mon seul intérêt vous dictait toutes ces questions.

—C'est vrai. Je voulais vous éprouver, juger votre franchise; je puis bien vous l'avouer. Pourquoi? Vous le saurez plus tard. Dès à présent, soyez bien persuadé que je n'ignore rien de ce qui vous concerne. Ah! vous vous demandez comment? Permettez-moi de ne pas vous le dire. Admettez une intervention miraculeuse du hasard. Le hasard! cela répond à tout.

Jusqu'alors, Paul n'avait été que fort intrigué. Ces paroles ambiguës lui causaient un véritable effroi que trahit aussitôt sa mobile physionomie.

—Allons, bon! fit le digne placeur en redressant ses lunettes à travers lesquelles il voyait merveilleusement, voici que vous vous épouvantez.

—Il est vrai, monsieur, balbutia Paul.

—Pourquoi! Je me demande vainement ce que peut craindre un homme dans votre position. Allons, cessez de vous creuser la cervelle, vous ne devinerez pas, et abandonnez-vous à moi, qui ne veux que votre bien.

Il dit cela du ton le plus doux et le plus rassurant, et regagnant son fauteuil, il continua:

—Arrivons à vous. Grâce au dévouement de votre mère, qui était, vous l'avez dit justement, une sainte et digne femme, au prix d'héroïques privations, vous avez pu faire vos études au lycée de Poitiers, ni plus ni moins qu'un fils de famille. A dix-huit ans, vous avez été reçu bachelier. Pendant un an, sous prétexte d'attendre une inspiration du ciel, vous avez flâné; enfin, en désespoir de cause, vous êtes entré en qualité de clerc chez un avoué?

—C'est parfaitement exact.

—Le rêve de votre mère était de vous voir établi aux environs, à Loudun ou à Civray. Peut-être comptait-elle, pour payer une charge, sur l'aide de l'ami qui l'avait si noblement assistée.

—Je l'ai toujours pensé.

—Malheureusement, le papier timbré ne vous plaisait pas.

A ce souvenir, Paul ne put retenir un sourire qui déplut à M. Mascarot, car il ajouta avec une certaine sévérité:

—Je dis malheureusement, et vous avez assez souffert pour être de mon avis. Au lieu de grossoyer à l'étude, que faisiez-vous? Vous vous occupiez de musique, vous composiez des romances et même des opéras; vous n'étiez pas fort éloigné de vous croire un génie de premier ordre.

Paul, qui jusqu'alors avait tout subi sans trop se révolter, atteint en plein cœur par ce sarcasme, essaya de protester, en vain.

—En somme, poursuivit le placeur, un beau matin vous avez abandonné l'étude, et vous avez déclaré à votre mère qu'en attendant d'être un illustre compositeur, vous vouliez donner des leçons de piano. Vous n'en avez pas trouvé, et même vous étiez assez naïf d'en chercher. Faites-moi le plaisir de vous regarder, et dites-moi si vous avez la figure et la tournure d'un professeur à placer près de jeunes demoiselles.

Craignant sans doute quelque trahison de sa mémoire, M. Mascarot s'arrêta pour consulter ses fiches.

—Finissons, reprit-il. Votre départ de Poitiers a été votre dernière folie et la plus grande. Le lendemain même de la mort de votre mère, vous vous êtes occupé de réaliser tout ce qu'elle possédait, vous avez recueilli un milier d'écus, et vous avez repris le chemin de fer.

—C'est qu'alors, monsieur, j'espérais...

—Quoi? Arriver à la fortune par le chemin de la gloire. Fou! Tous les ans, mille pauvres garçons qu'ont enivrés les louanges de leur sous-préfecture arrivent à Paris enfiévrés d'un pareil espoir. Savez-vous ce qu'ils deviennent? Au bout de dix ans, dix au plus ont, tant bien que mal, fait leur chemin, cinq cents sont morts de misère, de rage et de faim, les autres sont enrôlés dans le régiment des déclassés.

Tout cela, Paul se l'était dit, il avait mesuré ce qu'il faut au juste d'énergie pour vouloir chaque matin, en s'éveillant, ce qu'on voulait la veille, et cela durant des années. Ne trouvant rien à répondre, il baissait la tête.

—Si encore, disait M. Mascarot, si encore vous étiez venu seul? Mais non. Vous vous étiez épris à Poitiers d'une jeune ouvrière, une certaine Rose Pigoreau, vous n'avez rien trouvé de plus sage que de l'enlever.

—Eh! monsieur, si je vous expliquais...

—Inutile! les résultats sont là. En six mois les trois mille francs ont été flambés, puis la gêne est venue, puis la détresse, puis la faim... et en dernier lieu, échoué à l'hôtel du Pérou, vous pensiez au suicide quand vous avez rencontré mon vieux Tantaine.

Ces vérités étaient cruelles à entendre, et Paul avait une furieuse envie de se fâcher. Mais, alors, adieu la protection du puissant placeur. Il se contint.

—Soit, monsieur, fit-il amèrement, j'ai été fou, la misère m'a rendu sage. Si je suis ici, c'est que j'ai renoncé à toutes mes chimères.

—Renoncez-vous aussi à Mlle Pigoreau?

Le jeune homme, à cette question ainsi posée, pâlit de colère.

—J'aime Rose, monsieur, répondit-il d'un ton sec, je croyais vous l'avoir dit. Elle a eu foi en moi, elle partage courageusement ma mauvaise fortune, je suis sûr de son affection!... Rose sera ma femme, monsieur!

Lentement M. Mascarot retira son superbe bonnet grec, et de l'air le plus sérieux, sans la moindre nuance d'ironie, il s'inclina très bas en disant:

—Excusez!...

Mais il ne pouvait entrer dans ses intentions d'insister sur ce sujet:

—Voici donc, reprit-il, votre bilan établi. Il vous faut un emploi, et vite. Que savez-vous faire? Peu de chose, n'est-ce pas? Vous êtes comme tous les jeunes gens élevés dans les lycées, apte à tout et propre à rien. Si j'avais un fils, eussé-je cent mille livres de rentes, il apprendrait un métier.

Paul se mordait les lèvres, ne reconnaissant que trop la justesse de l'appréciation. N'avait-il pas, la veille, souhaité le sort de ceux qui peuvent gagner leur vie avec leurs bras?

—Et cependant, disait le placeur, il faut que je vous case. Je suis votre ami et mes amis ne restent jamais en route. Voyons, que diriez-vous d'une situation d'une douzaine de mille francs par an?

Ce chiffre, comparé aux plus audacieuses espérances de Paul, était encore si fabuleux, qu'il pensa que le placeur s'amusait de son inexpérience.

—Il est peu généreux à vous de me railler, monsieur, fit-il.

Mais B. Mascarot ne raillait pas.

Seulement, il lui fallut un bon quart d'heure pour prouver à son jeune client que, de sa vie, il n'avait parlé plus sérieusement d'une affaire sérieuse.

Très probablement il eût perdu ses frais d'éloquence, si, à bout de raisons, il ne lui était venu à la pensée de dire:

Le docteur tira son porte-monnaie et compta, en riant, 317 francs.

—Pour me croire, vous exigez des preuves... Voulez-vous que je vous avance votre premier mois?

Et il tendit un billet de mille francs qu'il avait pris dans le tiroir de son bureau.

Paul repoussa le billet, mais force lui était de se rendre devant ce puissant argument. Alors, pris d'anxiétés terribles, il demandait si cet emploi si magnifique, si inespéré, il serait capable de le remplir.

—Eh!... vous le proposerais-je s'il était au-dessus de vos moyens? repondait le digne placeur. Je vous connais, n'est-ce pas? Si je n'étais très pressé, je vous expliquerais sur-le-champ la nature de vos fonctions... Ce sera pour demain. Soyez ici, comme aujourd'hui, entre midi et une heure.

Si bouleversé que fût Paul, il comprit qu'en restant il serait importun, et il se leva.

—Un mot encore, fit le placeur. Vous ne pouvez rester à l'hôtel du Pérou. Cherchez-vous immédiatement une chambre dans ce quartier, et, dès que vous l'aurez trouvée, apportez-moi l'adresse. Allons, à demain, et soyons forts et sachons porter la prospérité.

Pendant près d'une minute encore, M. Mascarot resta debout près de son bureau, prêtant l'oreille, étudiant le bruit des pas de Paul, qui s'éloignait chancelant sous le poids de tant d'émotions diverses.

Lorsqu'il fut bien certain qu'il avait quitté l'appartement, il courut à une porte vitrée qui donnait dans sa chambre, et l'ouvrit en disant:

—Hortebize!... docteur!... tu peux venir, il est parti.

Un homme aussitôt entra vivement et alla se jeter dans un fauteuil, près du feu.

—Brrr! disait-il, j'ai les pieds engourdis. On me les couperait que je ne les sentirais pas. C'est une glacière, ta chambre, ami Baptistin. Une autre fois, tu me feras faire du feu, hein?

Mais rien ne peut détourner M. Mascarot du but de ses pensées.

—Tu as tout entendu? demanda-t-il.

—J'entendais et je voyais comme toi-même.

—Eh bien! que penses-tu du sujet?

—Je pense que Tantaine est un homme très fort et qu'entre tes mains ce joli garçon ira loin.

Les esclaves de Paris

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