Читать книгу Curiosités des trois règnes de la nature - Eulalie Benoit - Страница 6
ОглавлениеQUE de choses intéressantes et admirables la nature offre de toutes parts autour de nous! La vie entière de l’homme le plus laborieux ne suffirait pas pour étudier la millième partie de toutes les productions que la terre étale à nos regards. Mais, au milieu de tant de merveilles, choisissons les plus frappantes, les plus propres à inspirer à nos jeunes lecteurs le goût de l’histoire de la nature.
Tous les corps répandus sur la terre appartiennent à l’un des trois règnes suivans: le règne minéral, le règne végétal et le règne animal, Le premier comprend les corps bruts et sans organes; les deux autres sont organisés; ils naissent, se nourrissent, s’accroissent, et, après une vie plus ou moins longue, périssent d’accident ou de vieillesse. Mais les végétaux et les animaux présentent aussi entre eux des différences essentielles: ceux-là sont dépourvus de sensibilité et de mouvement; ils sont fixés invariablement au lieu qui les a vus naître; ceux-ci sentent et se meuvent, ils cherchent leur nourriture et la choisissent.
Chacun de ces règnes a ses beautés et ses avantages; chacun aussi offre ses dangers et ses horreurs.
Le règne minéral nous présente l’éclat étincelant de ses cristaux, ses couleurs vives et variées; les pierres et les terres dont l’homme construit ses habitations et quelques-uns de ses meubles les plus élégans et les plus utiles; les métaux, qui s’emploient dans presque tous les arts nécessaires à la vie; les précieux combustibles enfouis dans le sol, et si importans pour notre chauffage, notre éclairage et la fusion des métaux. C’est le règne minéral, enfin, qui supporte les deux autres, et qui leur sert en quelque sorte de fondement et d’appui.
Mais ce règne menace souvent aussi l’existence des êtres organisés. Combien de fois, dans les montagnes, n’a-t-on pas vu des rochers se briser ou s’écrouler, écrasant les habitations, obstruant les rivières qu’ils font déborder! Que de malheurs ont causés les matières lancées par les volcans, les secousses redoutables des tremblemens de terre et les poisons subtils d’une foule de substances minérales!
Le règne végétal répand sur le sol un aspect riant et gracieux. Qui n’admirerait le riche tapis de verdure et de fleurs dont Dieu a orné notre globe? Les végétaux portent des feuilles qui nous ombragent, des fruits qui nous alimentent, des sucs précieux qui nous rendent la santé. Ils fournissent des bois pour nous chauffer et pour construire nos maisons et nos vaisseaux. Enfin, la plupart des animaux trouvent dans ce règne les élémens de leur vie.
Cependant, une infinité de plantes sont remplies de substances vénéneuses, et donnent une prompte mort; d’autres embarrassent tristement le sol, nuisent à l’agriculture, et étouffent, par leur multiplicité et leur importune vigueur, les végétaux utiles.
Quant au règne animal, c’est le plus admirable par son organisation, le plus varié, le plus généralement répandu, car il habite partout: à la surface du sol et dans ses profondeurs, au sein des eaux, dans l’atmosphère, dans l’intérieur des plantes, dans le corps même des autres animaux. Que de merveilles nous présentent l’intelligence et l’instinct de tous ces êtres! que de formes diverses, que de couleurs charmantes! que d’habitudes intéressantes à étudier! combien d’utiles services l’homme retire de la force, de la patience, de la docilité et de la matière même d’une foule d’animaux!
Mais, au milieu de ce règne, s’offrent aussi nos plus dangereux ennemis et les aspects les plus repoussans: il y a de hideux et redoutables reptiles, des quadrupèdes destructeurs, des oiseaux rapaces et d’innombrables insectes nuisibles.
Examinons chacun de ces règnes, et étudions-en les traits les plus saillans et les principales richesses.