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DEGRÉ s. m. Terme d'Architecture, escalier, montée qui sert à monter & descendre du haut en bas d'un Bâtiment. Il y a un beau degré en rampe à la Chambre des Comptes. Un petit degré est fort commode pour dégager les appartemens.

Degré. Est aussi chaque marche d'un escalier: Il lui a fait sauter les degrez quatre à quatre.

Degré. Se dit figurément des choses qui servent de moyens pour parvenir à une plus haute, ainsi Corneille a dit d'Auguste dans le Cinna:

Que de ses propres mains mon pere massacré

Du Trône où je le voi fait le premier degré.


En Morale on dit qu'il faut aller de degré en degré, venir au dernier degré de perfection, au plus haut degré d'honneur, de gloire, de vertu: Venir d'Avocat Conseiller, Maître des Requêtes, Président; de Soldat, Enseigne, Lieutenant, Capitaine, c'est monter par degrez: On le dit aussi en mauvaise part. Il est méchant, avare, orgueilleux au dernier, au souverain degré.

Degré. Se dit aussi des marques, ou divisions de plusieurs choses, qui reçoivent du plus ou du moins, qui vont en descendant, ou successivement les unes aprés les autres: ainsi on dit en Théologie il y a plusieurs degrez de gloire dans le Paradis, plusieurs degrez de peine dans l'Enfer: les vertus Chrêtiennes sont autant de degrez pour monter au Ciel.

On appelle aussi degrez de Jurisdiction, les Tribunaux qui reçoivent l'appel des Justices inferieures. On a vû jusqu'à cinq degrez de Jurisdiction de Justices ordinaires: L'Ordonnance les a réduits à quatre.

Degré. Se dit aussi dans les Universitez, des Lettres qu'on donne à quelqu'un pour lui permettre d'enseigner, après qu'il en a été jugé capable par un long examen.

Le degré de Maître és Arts, de Bachelier, de Licencié, de Docteur; ces trois derniers se donnent en Théologie, en Droit Civil, & Canon, & en Medecine: Il a obtenu un Benefice en vertu de ses degrez.

Degré. En terme de Jurisprudence se dit des générations, suivant lesquelles on compte la proximité où l'éloignemcnt des parentez & alliances. L'Ordonnance a permis les récusations & les évocations jusqu'au quatriéme degré de parenté & d'alliance, c'est à dire, jusqu'au cousin issu de germain, & en matière criminelle jusqu'au cinquiéme degré: Un pere & son fils sont parens au premier degré. Le Droit Civil compte les degrez de parenté autrement que le Droit Canon, il n'en faut qu'un de celui-là pour en faire deux de ceux-ci. On dit absolument au Palais, il a des parens au degré, pour dire, il ne peut être juge.

Degré. En termes de Fauconnerie se dit de l'endroit où l'oiseau durant sa montée ou élevation en l'air tourne la tête, & prend une nouvelle carriere qu'on appelle second ou troisiéme degré, jusqu'à ce qu'il se perde de vûë au quatriéme.

Degré. En termes de Medecine, est une certaine extention des qualitez Elementaires, on ne les divise qu'en quatre, le poivre est chaud en un tel degré.

En termes de Phisique ancienne les mêmes qualitez sont divisées en huit: Le dernier ou souverain degré d'intention s'appelle dans l'Ecole ut octo: Le feu est chaud au huitiéme degré & sec au quatriéme.

En termes de Chymie on appelle donner le feu par degrez, lors qu'on ouvre ou qu'on ferme les regîtres ou trous, qu'on fait exprés dans les fourneaux, pour augmenter ou diminuer la violence du feu.

Degré. Se dit aussi des divisions des lignes qui se font sur plusieurs instrumens de Mathematique, comme sur l'Arbalête ou Bâton de Jacob. Il sert aussi sur les Thermometres, ou Barometres, à marquer par les divisions qui sont sur la table qui les supporte, les degrez de chaleur & de pesanteur des corps liquides, par le moyen desquels la Physique moderne a beaucoup encheri sur l'ancienne, pour la subdivision de ces qualitez.

Degré. En termes de Géometrie & d'Astronomie, c'est la division qu'on fait sur les cercles pour servir de mesure: tout cercle se divise en 360. degrez: Cet Astre est élevé de tant de degrez sur l'Horison, il décline de l'Equateur de tant de degrez de longitude & de latitude: Un angle droit est de 90. degrez. Ptolomée a observé qu'un degré sur la terre valoit 68. milles & deux tiers, mais les Arabes n'ont trouvé que 56. milles, quand ils l'ont observé exactement dans les plaines de Seniar par l'ordre d'Almamoum. Ptolomée contoit sur le pied de 500. stades pour degré. Le mille Arabique étoit égal à sept stades & demie. Mais voici des observations plus modernes & plus certaines, Fernel a observé qu'un degré d'un grand cercle de la terre contenoit 68096. pas Géometriques, qui valent 56746. toises, quatre pieds de Paris. Snellius a observé que ce degré étoit de 28500. perches du Rhin, qui font 55021. toises de Paris. Riccioli a fait le degré de 64363. pas de Boulogne qui font 62900. de nos toises; mais M. Picard de l'Academie des Sciences, l'ayant mesuré par ordre du Roi avec toute l'exactitude possible, a trouvé qu'il étoit de 57060. toises suivant l'étalon de Paris, lesquelles étant réduites à la mesure universelle ou invariable, qu'il établit sur la pendule qui a sa proportion avec la toise de Paris, comme de 881. à 864. le degré se trouve de 55959. toises de la mesure universelle. En voici la réduction juste à diverses mesures.

Chaque degré du grand cercle contient


DEVISE. s. f. Terme de Blason, ce mot se dit en général des chiffres, des caractéres, des rebus, des sentences de peu de mots & des proverbes, qui par figure ou par allusion avec les noms des personnes ou des familles, en font connoître la Noblesse ou les qualitez. La Devise en ce sens est d'un usage plus ancien que le Blason, & c'est d'elle que les armoiries ont pris leur origine; ainsi l'Aigle a été appellée la devise de l'Empire, & S. P. Q. R. étoit la devise du Peuple Romain, qui est encore aujourd'hui ce qui compose l'Ecu de la Ville de Rome. Les devises ont été de simples Lettres semées sur les bords des cottes d'armes, sur les haussures & dans les Banniéres; ainsi le K. a été la devise de nos Rois nommez Charles, depuis Charles V. jusqu'à Charles IX. Il y a eu aussi des devises par rebus, équivoques, ou allusions tant aux noms qu'aux armes, Messieurs de Guise ont pris des A. dans des O. pour signifier chacun A son tour, la Maison de Seneçay, in virtute & honore Senesce. Morlaix, s'il te mord, mord-le. Ceux qui ont eu des tours dans leurs armoiries, turris mea Deus, &c. Il y en a d'autres énigmatiques ou à demi mot, comme celle de la Toison d'or, Autre n'aurai, pour dire que Philippes le Bon qui institua cet Ordre, renonçoit à toute autre femme qu'à Isabelle de Portugal, qu'il épousoit alors. Les Devises contiennent quelquefois des proverbes entiers & sentences, comme celle de Cesar Borgia, aut Cæsar, aut nihil. On met les Devises des armes dans des rouleaux ou listons tout au tour des armoiries, ou bien en cimier, & quelquefois aux côtez & au dessous, & celles des Ordres sur leurs colliers.

Devise. En termes de Blason se dit de la division de quelques piéces honorables de l'Ecu. Quand une fasce n'a que la troisiéme partie de sa largeur ordinaire; elle s'appelle fasce en Devise, ou Devise seulement, & il n'y en doit avoir qu'une en écu. On le dit aussi du chef lors qu'on le pose en sa partie basse, & qu'il n'a que le tiers de sa largeur ordinaire, & alors on l'appelle chef du second surmonté ou chargé de tant d'étoiles, de molettes, ou autres meubles semblables. Ce mot de Devise s'est dit, parce qu'elle servoit à diviser, à separer, & à remarquer les gens & les partis, ce qui se faisoit par les habits, les livrées, les écharpes, & enfin par les paroles ou sentences particuliéres que les Chevaliers prenoient pour se faire remarquer. On les a en suite posées sur les Ecus, d'où sont venuës insensiblement les armoiries. On disoit en vieux François faire sa Devise, pour dire faire son testament ou la division de ses biens, comme on voir dans Villehardoüin.

On a appellé aussi autrefois Devise, les robes de deux couleurs, comme sont celles des Maires & Echevins, & des Huissiers & Bedaux des Villes, des Paroisses, & des Communautez de Marchands: Et cela par la même raison qu'elles étoient divisées en deux couleurs.

Devise se prend maintenant en un sens plus étroit, & signifie une embleme qui consiste en la representation de quelque corps naturel, & en quelque mot qui l'applique en un sens figuré à l'avantage de quelqu'un; le tableau s'appelle le corps, & le mot l'ame de la devise. On met des Devises sur les monnoyes, sur les jetons, sur les écus des Cavaliers, dans les ornemens des Arcs de triomphe, de feux d'artifice, & autres solemnitez. Les Devises sont des espéces d'images qui representent les entreprises de guerre, d'amour, de pieté, d'étude, d'intrigue, de fortune, &c. Les François sont les premiers qui ont fait des Devises, & les Italiens les premiers qui en ont donné des régles. Les Peres Menétrier & le Moine Jesuïtes ont écrit de l'art des Devises.

DRAGON. s. m. Serpent monstrueux qui est parvenu avec l'âge à une prodigieuse grandeur. Les anciens Naturalistes se sont égayez à décrire ce monstre en diverses maniéres, ils lui ont donné des aîles, des crêtes, des pieds & des têtes de differentes figures, jusques-là qu'Aldroandus fait mention d'un Dragon né de l'accouplement d'une aigle avec une louve, qui avoit de grandes aîles, une queuë de serpent & des pieds de loup: mais il est le premier à dire avec les modernes, que c'est un Animal chimerique, si on le prétend faire differer d'un vieux serpent. Quelques-uns mêmes ont dit qu'il y a en Afrique des Dragons volans, qui peuvent emporter un homme & un cheval, & qu'ils emportent souvent des vaches. Albert le Grand fait mention d'un Dragon de mer, semblable à un serpent qui a les aîles courtes & le mouvement trés-prompt, & si venimeux qu'il fait mourir par sa morsure. On appelle aussi la Vive, Dragon de mer, ou araignée de mer. Les Poëtes qui ont feint que le jardin des Hesperides étoit gardé par un Dragon, ont entendu la mer Oceane, qui fermoit l'entrée aux Iles fortunées ou à l'Amerique, d'où venoient de beaux fruits & où se trouvoient les mines d'or. On peint un Dragon auprés de sainte Marguerite, on appelle Dragon la gargoüille de Roüen. Voyez fierte.

Dragon. En termes de l'Ecriture se dit figurément du serpent infernal, de Satan. Ainsi quand il est dit dans l'Apocalypse, ch. 12. que le Dragon & ses Anges combattoient contre Saint Michel, il est expliqué aussi-tôt que c'étoit le Diable, & Satan. Et de même au ch. 13. quand il est dit, que le Dragon a été adoré, & pareillement quand il est dit dans les propheties d'Isaïe & de Daniel, que le Dragon a été blessé, a été mis à mort, cela s'entend du mystére de la Rédemption, qui a détruit l'Empire de Satan.

Dragon. Se dit hyperboliquement de ceux qui font les méchans & les difficiles à contenir dans le devoir: on le dit même des femmes & des enfans. Cette femme crie toûjours son mari, c'est un vrai Dragon. Cet enfant est un vrai Dragon, il est incorrigible & mutin.

Dragon. En termes de guerre est une sorte de Cavalier sans bottes, qui marche à cheval & qui combat à pied. On a beaucoup multiplié en France le corps de Dragons. Les Dragons sont postez à la tête du Camp, & vont les premiers à la charge comme les enfans perdus: ils sont réputez du corps de l'Infanterie, & en cette qualité ils ont des Colonels & des Sergens, mais ils ont des Cornettes comme la Cavalerie. Ménage dérive ce mot du Latin Draconarÿ, qu'on trouve dans Vegece dans la signification de Soldats, mais il y a plus d'apparence qu'il vient de l'Allemagne tragen, ou draghen, qui signifie Infanterie portée.

Dragon volant, est aussi un nom qu'on a donné à une ancienne coulevrine extraordinaire qui a 39. calibres de long, & qui tire 32. livres de balle, selon Hanzelet.

Dragon est aussi une maladie qui vient aux yeux des chevaux. Ce cheval a diminué de prix depuis qu'il lui est venu dans l'œil un dragon.

Dragons en termes de marine, ce sont de gros tourbillons d'eau qu'on trouve souvent sous la ligne, qui briseroient ou couleroient à fonds les Navires s'ils passoient pardessus, & les Mariniers ont la superstition de croire qu'ils les détournent à côté en battant leurs épées nuës en croix du côté d'où vient l'orage, comme dit François Peyrard.

Dragon est aussi une constellation celeste vers le Pole Arctique, ayant 31. Etoiles selon Ptolomée, 32. selon Kepler, & 33. selon Bayer, qui sont de la nature de Saturne & de Jupiter.

En terme d'Astronomie on appelle la tête & la queuë du Dragon, les points des intersections de l'Eclyptique par l'orbite des autres Planettes, & particuliérement par celle de la Lune. Le ventre du Dragon est l'endroit de ces cercles où se trouve leur plus grande latitude & éloignement; comme ces cercles marquent une plus grande enflûre au milieu qu'aux extrêmitez, cela a fait croire qu'ils avoient la figure d'un Dragon, ce qui les a fait nommer ainsi, & c'est dans ces seuls points d'intersection que se font toutes les éclipses; on les marque dans les horoscopes avec ces signes Ω tête de Dragon, ℧ queuë de Dragon: mais il n'y a rien de plus vain que les prédictions que font là-dessus les Astrologues, car en effet ces points n'ont aucune vertu, ni influence.

Dragon est aussi un méteore qui se forme de quelques nuées enflammées, qui jettent quelques étincelles qui ont divers plis, & qui imitent la figure d'un Dragon.

Dragon en termes de Blason, quand on le dit simplement, s'entend du terrestre, qui doit avoir deux pieds, & la queuë en pointe. Il y en a d'autres qu'on appelle monstrueux, qui ont des aîles; & qu'on appelle Dragonnez, les autres animaux qui sont peints avec des queuës de Dragons, ou de Serpens.

Sang de Dragon, Terme de Pharmacie. Les Anciens ont crû que le Dragon combattoit contre l'Elephant, qu'il lui suçoit tout son sang par les yeux & les oreilles, que l'Elephant tombant mort écrasoit le Dragon, & que de ce sang mêlé tombant sur la terre on en recueilloit ce qu'ils appelloient sang de Dragon, dont ils faisoient grand état; c'est ainsi qu'en parlent Solin, Pline, Isidore, & plusieurs autres aprés eux: mais ce combat est une fable inventée par les Marchands. On appelle aussi le Cinnabre sang de Dragon, selon Avicenne & Serapion. Mais le vrai naturel sang de Dragon est un suc, ou gomme d'un arbre nommé anchuse qui vient d'Afrique, & il s'en fait d'artificiel avec du santal, ou de la gomme de cerisier ou amandier dissoute & cuite dans la teinture du bois de Bresil. Cardan dit qu'il vient d'un autre arbre de l'Ile Zocotora.

Il y a un vray sang de Dragon dont François Cauche fait mention en son voyage de Madagascar. Il dit qu'on lui fit present de six morceaux de sang de Dragon, chacun long de trois pouces, ressemblans à des morceaux de boudin, marbrez comme le savon d'Alican, de rouge, de noir & de blanc, ce que les Habitans appellent onguent pour étancher le sang. Ils sont faits de feüilles pilées d'un arbre fort branchu & gros comme un poirier, qui a les feüilles longues & plus étroites que celles du laurier, ayant une odeur de violette, les fleurs sont blanches & odoriferantes, venant en bouquet, rondes & n'ayant que cinq feüilles bien ordonnées, elles se ferment la nuit & ne sont pas plus larges qu'un double; il sort du milieu un filet rougeâtre, qui se recoquille en telle sorte qu'il fait la figure d'un Dragon. Amatus Lusitanus, Mathiole & Bisciola, rapportent quelque chose de semblable, & disent qu'il y a de grands arbres à Madere, à Porto santo, aux Canaries & en Afrique, appellez Dragons & Draconaries, qui jettent en larmes des gouttes ou gommes rouges & luisantes, desquelles si on touche quelque chose, il y paroît une rougeur noirâtre, & qu'on nomme cette goutte le sang de Dragon. Ils produisent un fruit semblable à une cerise, qui a au dessous de la peau qui la couvre la figure d'un Dragon, aussi bien representé, que s'il avoit été taillé par un Sculpteur, avec la gueule ouverte, un long col & une longue queuë, ce qui a donné à l'arbre le nom de Dragon, & la couleur rouge de la gomme lui a donné le nom de sang.

Dragonné, adj. terme de Blason, qui se dit du lyon, ou autre animal qui est representé avec une queuë de Dragon.

Dragonneau, s. m. C'est selon quelques Medecins, un animal semblable à un ver long & large, qui se meut entre cuir & chair & qui vient aux jambes, & quelquefois aux muscles du bras. Il est ainsi nommé, parce qu'il a la figure & la tortuosité d'un petit serpent. Il paroît sur tout sous la peau des Côtes, & les Habitans des Païs chauds y sont fort sujets.

Drague, s. f. Outil qui sert à tirer du sable des riviéres, à curer les puits, & à tirer les immondices de quelque endroit. C'est une espéce de pelle de fer ayant une perche, ou un long manche de bois, qui a des rebords de trois côtez, & est platte par le devant pour enlever ce sable & ces ordures.

Drague est aussi un outil de Vitriers, ou pinceau qui leur sert à signer, ou à marquer leur verre.

Drague, s. m. terme de Marine, est un gros cordage dont on se sert sur les Vaisseaux, pour arrêter le recul des Canons quand ils tirent.

DROIT. oite. adj. & subst. Terme de Géometrie. Ce qui ne décline ni d'un côté, ni d'autre. Une ligne droite est la plus courte entre deux points. Le plus droit chemin, de droit fil. Ce mot vient de directus. Nicod.

Droit. Signifie aussi perpendiculaire, qui est à plomb. Un angle droit est un angle de 90. degrez, qui se fait quand une ligne tombe à plomb sur une autre. Ce mur n'est pas droit, il menace ruïne. Cette femme danse mal, elle ne se tient pas droite.

En termes d'Architecture on appelle pied droit, le rang de pierres, qui fait chacun des côtez d'une porte cochere. On le dit aussi des côtez, ou tableaux des fenêtres.

En termes d'Astronomie on appelle la Sphere droite, celle où l'Equateur coupe l'horison à angles droits, ou perpendiculairement, en laquelle les jours sont toûjours égaux aux nuits. L'ascension droite & oblique, voyez à leur ordre.

En termes de chasse on appelle le droit, lors qu'on est au vray chemin que la bête tient, & qu'on a redressé le change. Quand on a connoissance du droit, on sonne deux mots pour appeller les piqueurs. Les bons chiens connoissent le droit, courent bien le droit.

Droit. En termes de Medecine, c'est le dernier des boyaux ou intestins, parce qu'il s'étend tout droit depuis l'os sacré jusqu'au siége ou à l'anus, sans faire aucuns tours ni replis; sa partie inferieure, est serrée & fermée par des muscles qu'on nomme Sphincteres, c'est à dire, fermeurs ou tirans. Les Medecins appellent aussi Rectum.

On dit en généalogie, il descend en ligne droite ou en ligne collaterale d'un tel Prince.

Droit. Signifie aussi le côté où la main est ordinairement la plus forte, & de laquelle on se sert naturellement pour faire quelque ouvrage qu'on fait d'une seule main, en ce sens il est opposé à gauche. Le côté droit est le plus honorable. On donne la droite à ceux qu'on respecte. La main gauche, la main droite. On dit l'aîle droite, l'aîle gauche d'une Armée, d'un bâtiment.

Droit. En termes de manége se dit d'un cheval qui ne boite point, & qu'on garantit droit, chaud & froid, c'est à dire, qu'il ne boite point ni lors qu'il est échauffé, ni lors qu'il est refroidi. On dit aussi qu'un cheval est droit sur ses jambes, quand le devant du boulet tombe à plomb sur la couronne, en sorte que le canon & le paturon sont en ligne droite. On dit aussi promener un cheval par le droit, le guider droit, le faire partir & reculer droit, quand il va sur une ligne droite sans se traverser, ni se jetter de côté.

Droit. Se dit figurément en choses spirituelles. Cet homme a l'ame droite, a l'intention droite, pour dire il est bon & équitable, il a l'esprit droit, pour dire qu'il a l'esprit juste, qu'il ne s'égare d'un côté ni d'autre.

On dit aussi figurément d'un homme à l'égard d'un autre, que c'est son bras droit, pour dire que c'est son principal appui, celui qui luy sert dans ses principales actions.

Droit. s. m. Terme de Jurisprudence. Ce qui est juste, raisonnable, qui est établi par les Loix, qui rend à chacun ce qui lui appartient. Il y a trois sortes de droits, le droit de nature qui nous est connu par la seule lumiére de la raison, & qui est general à tous les hommes; le droit des gens qui s'observe dans presque toutes le Nations, comme de ne point violer les Ambassadeurs; & le droit de chaque Nation particuliére, qui a ses maximes & son gouvernement differens.

Droit divin, est celui qui a été ordonné & établi de Dieu, lequel nous a revelé sa volonté par ses Prophetes. Droit humain ou positif, celui qui a été établi par la police des hommes.

Droit Civil est proprement le Droit Romain contenu dans le Digeste, le Code & les Instituts, où sont les Loix Romaines compilées par l'ordre de Justinien. On l'appelle autrement droit écrit, & il y a plusieurs Provinces en France qui se gouvernent par le droit écrit, le Lyonnois, le Languedoc, &c.

Le Droit écrit qui est établi dans la Gascogne, vient de ce que les Visigots ayant vécu sous les Coûtumes anciennes du païs d'Aquitaine jusqu'à la vingt-deuxiéme année du Régne d'Alaric II. il ordonna que le Code Théodosien, réformé par Aman l'un de ses principaux Conseillers, fût observé par tout le païs de son obéïssance. Pasquier.

Droit Canon, est le droit Ecclesiastique qui est reçû en France, à l'exception de quelques cas contraires aux libertez de l'Eglise Gallicane. Le Droit Canon consiste premiérement au decret, qui a été compilé par Gratien Boulonnois du temps de Louïs VII. qu'il divisa en deux parties, l'une de distinctions & l'autre de questions. Il est composé de plusieurs Canons des Conciles, des décisions & autoritez des Peres, dont la premiére compilation a été faite du temps de Clovis par Isidore Evêque de Seville, selon l'ordre des dattes; la seconde du temps du Roi Robert par Burchard, sous le nom de decret, qu'il divisa en vingt Livres; la troisiéme sous Philippes premier, par Yves Evêque de Chartres, qu'il fit en dix-sept Livres, où il mêla plusieurs Loix du Code Theodosien & des Capitulaires; & enfin celle de Gratien ci-dessus. La seconde partie contient les Decretales de Gregoire en cinq Livres, & la troisiéme partie le Sexte de Boniface VIII. les Clementines du Pape Clement V. qui furent mises en lumiére par Jean XXII. son successeur; & en fin les Extravagantes du même Jean XXII.

Droit. Signifie aussi la Jurisprudence, les Ecoles de droit, les régles du droit, une question de droit, une présomption de droit, cela est de droit. On appelle droit étroit, la rigueur de droit, ce qui ne reçoit point d'extension. Cela est fondé en droit & raison, est jugé selon droit & raison. On appelle un sifleur de droit, celui qui le montre en chambre; un Professeur de droit, celui qui l'enseigne publiquement.

Droit Coûtumier, est celui de plusieurs Provinces qui ont conservé leurs Coûtumes particuliéres, lesquelles ont été rédigées par écrit, & réformées de temps en temps. Paris, la Normandie, la Bretagne, sont des païs de droit coûtumier.

Droit commun, est le droit ordinaire & fondé sur les maximes générales, qui est opposé aux privileges qui en font exception.

Droit signifie encore autorité, puissance. Les Anciens avoient droit de vie & de mort sur leurs Esclaves. Il n'y a en France que le Roi qui ait ce droit-là sur ses Sujets.

Droit signifie aussi une puissance qu'on a de donner ou de faire quelque chose. Le Pape a conferé ce Benefice de plein droit, ou par droit qui lui a été dévolu. Un Prélat n'a pas droit de faire les Ordres hors de son Diocese, sans permission.

Droit. Signifie aussi action qu'un homme peut poursuivre en Justice, pour demander un bien qui lui appartient. Chacun est reçû à poursuivre ses droits en Justice. Un cessionaire de droits litigieux. Une fille majeure usante & joüissante de ses droits. Je suis en droit, en possession de passer sur cette terre. C'est un droit acquis, un droit hereditaire. Il a épousé cette fille avec ses droits. Il est subrogé en tous ses droits, noms, raisons, & actions. Il exerce les droits de son debiteur, il les poursuit au lieu de lui. Il a été pourvû de cette Charge avec tous ses droits, profits & émolumens.

Un droit de bannalité, de pressoir, de four, de moulin. Un droit d'aubeine, de désherence.

Droit. Signifie aussi titre qu'on a pour posseder quelque chose, ou y prétendre. Il y a plusieurs prétendans droit à ce Benefice, l'un comme résignataire, l'autre comme indultaire. Il a accumulé droits sur droits. Il a dit cela par surabondance de droit. Cela lui appartient de droit. Il a le droit d'ancienneté. Les Princes ont le droit de bien-seance, de represailles, &c.

Droit. Signifie aussi redevance, chose qu'on possede avec un titre. René Chopin a écrit des droits du Roi, des droits Domaniaux. Les droits de cens, surcens, dixmes, champarts, de lods & ventes, de rachapt &c. sont droits Seigneuriaux. Le Seigneur saisit le fief, faute de droits & devoirs non faits & non payez. Droits honorifiques & de patronage, sont ceux qui sont dûs aux Fondateurs des Eglises, aux Seigneurs hauts Justiciers. Le droit de Régale est un droit du Roi de pourvoir aux Benefices, le Siége Episcopal vacant.

Droit. Se dit aussi de toutes sortes d'impositions établies pour soûtenir les charges de l'Etat. On a établi un droit sur le vin, sur le bois, sur telle marchandise. L'ancien & le nouveau droit du pied fourché. Il ne faut pas frauder les droits du Roi.

Droit. Signifie aussi salaire qu'on taxe, ou qui est ordonné à quelqu'un, pour ses peines & vacations. Le droit du Greffe, du Controlle, de la signature d'un Arrêt. Droit de consultation, de revision dû aux Procureurs. On appelle droit d'avis la paraguante qu'on est obligé de donner à celui qui a été cause qu'une affaire a réüssi, qui en a donné le premier avis.

Droit. Signifie aussi un privilege accordé par le Roi ou par la Loi, qui donne prérogative à quelqu'un, pour excepter du droit commun de la Régle générale. Droit de Committimus. Droit de franc salé. Droit d'entrer aux Etats. Droit de Bourgeoisie. Droit d'aînesse.

En terme de pratique on dit être à droit, pour dire comparoître en jugement pour y être interrogé. Appointement en droit, c'est un réglement qu'on donne aux parties pour écrire & produire sur quelque question de droit, ou en premiére instance. Appointement à ouïr droit, est le réglement qu'on donne en matiére criminelle, aprés la confrontation pour ouïr le jugement. On dit aussi qu'on a fait droit sur le tout, pour dire qu'on a prononcé sur toutes les demandes. On dit aussi, sans garder ordre de droit, ni forme de justice. On dit aussi, prendre droit par les charges, pour dire s'en rapporter aux témoins, sans préjudice du droit des parties au principal. Le Roi finit ainsi ses Lettres Patentes, sauf en autre chose nôtre droit, & l'autrui en toutes. On dit aussi deffendre ses droits, user de son droit, renoncer à son droit. C'est un passe-droit, une grace, une faveur.

Droit. En termes de chasse signifie la part de la bête défaite qui appartient aux veneurs, ou aux chiens. Le pied droit du Cerf est celui qu'on offre au Roi, ou au maître de la chasse. Le droit des chiens est ce dont on leur fait curée. On dit aussi en Fauconnerie le droit de l'oiseau, lors qu'on le paît de ce qu'il a volé, comme la tête, la cuisse, le cœur, le foye de la perdrix, l'aîle de la corneille, &c.

Essais d'un dictionnaire universel

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