Читать книгу Qu'est-ce que la Bible d'après la nouvelle philosophie allemande - Georg Friedrich Daumer - Страница 3
PRÉFACE DU TRADUCTEUR.
ОглавлениеVoici la seconde section de mon ouvrage. La première: Qu’est-ce que la Religion, avait pour but de rendre accessibles à la France les écrits principaux de M. Louis Feuerbach sur la Religion.
Le volume présent donne ceux de MM. Daumer, Ghillany, Bauer, etc., sur la Bible.
Le seul regret que j’ai, c’est de n’avoir pu traduire aussi d’autres écrits, qui s’occupent de ces objets; l’espace m’a manqué.
Il existe encore, je le rappelle ici avec surprise, une grande lacune à combler dans la littérature philosophique de la France; elle ne possède pas de traduction de certains ouvrages qui ont servi de base ou plutôt de berceau, depuis trente-cinq années, à la moderne philosophie allemande. Pourquoi n’a-t-on pas déjà traduit les ouvrages de Hegel, intitulés Philosophie de la Religion (1 vol.), Histoire de la Philosophie (3 vol.), la Phénoménologie (1 vol.), la Logique (3 vol.)? M. Ch. Bénard, il est vrai, a traduit l’Esthétique, et M. Cl. Husson la Philosophie de l’Histoire de Hegel; mais pourquoi ne les étudie-t-on pas? et pourquoi a-t-on traduit d’autres livres philosophiques beaucoup inférieurs, et pourquoi lit-on des écrits pitoyables comme celui de M. Ott: Hegel et la Philosophie allemande? Une bonne traduction de Hegel serait de la plus haute importance pour familiariser la jeune France avec la jeune Allemagne; de même comme une traduction allemande de la Philosophie positive de M. Auguste Comte serait fort désirable. Les philosophies progressistes des deux nations principales de l’Europe, c’est-à-dire du globe, doivent enfin marcher ensemble: le danger presse, car là comme ici l’Ennemi du Genre humain, sous la forme de l’esprit revenant de M. le comte Joseph de Maistre, a reparu; la vieille hyène qui ricane en hurlant de sa gueule ensanglantée, comme chante un poète allemand moderne.
Dans le volume actuel les lecteurs vont rencontrer la même base philosophique que dans l’autre. Il traite non-seulement du christianisme, mais aussi du mosaïsme à plusieurs égards. Les vrais savans juifs, j’en suis convaincu, sauront apprécier l’intention qui a ici dirigé la plume des illustres écrivains allemands; ils y trouveront plus d’un point digne de la discussion scientifique.
Quant à moi, je n’ai plus rien à ajouter. La France de 1848 saura comprendre et juger les deux livres dont je lui fais hommage. J’ai cru leur publication tellement nécessaire, qu’ayant cherché en vain un éditeur pendant six longues années, je les ai fait imprimer à mes frais.
Auguste-Hermann EWERBECK,
(NÉ A DANZIG),
Docteur en médecine et chirurgie, des Facultés de Berlin et d’Utrecht.
Paris, 6 octobre 1850.