Читать книгу Le Juge Et Les Sorcières - Guido Pagliarino - Страница 4
ОглавлениеPréface de lâauteur aux deux premières éditions
Ce roman se situe à une époque dâhystéries religieuses, de chasse aux sorcières et de femmes-objet, même si lâamour du prochain était au centre des préceptes chrétiens et que le Nouveau Testament clamait que « il nây a pas lâhomme et la femme, car tous sont égaux dans le Seigneur ».
Il sâagit toutefois dâune Åuvre de fiction. Je me suis efforcé de mâimmerger dans la mentalité du 16ème siècle car, comme le savent bien les historiens, il faut regarder le passé en se libérant des façons de sentir contemporaines, pour éviter les anachronismes. à titre dâexemple, la peine capitale est considérée de nos jours, comme une atrocité, alors quâau 16ème elle était vue comme une punition normale et on pensait que la mort amnistiait lâassassin repenti de tous ses péchés, et lâenvoyait tout droit au Paradis. Comme nous le verrons, la torture était combattue bien avant lâarrivée de Beccaria.
Il y a des personnages imaginaires et dâautres réels. Le protagoniste est une figure historique, dont le traité contre la sorcellerie fit la renommée. On sait que câétait un avocat. Il ne semble pas quâil fût juge pontifical comme je lâimagine. Je le décris comme un homme privé dâautodérision. Par contre, en ce qui me concerne, jâai voulu introduire de lâironie et de la fantaisie involontaires dans certains de ses comportements, descriptions et considérations. Lâavocat Ponzinibio et le terrible dominicain Spina sont eux-aussi des personnages réels, outre, naturellement, les autres grandes figures historiques de lâÅuvre. Même Balestrini, lâensorcelé, a véritablement vécu, même sâil vivait dans le Piémont et non dans le Latium : un cas quâaujourdâhui on associerait à de la mythomanie et de la schizophrénie avec des penchants suicidaires. Le jeune évêque Micheli est, par contre, un personnage de fiction, même sâil préfigure dâautres prélats qui furent accusés dâhérésie pour avoir prêché la charité évangélique, les cardinaux Pole, Sadoleto et Moronte. Sont aussi inventés, outre des personnages de second ordre comme Mora, le chevalier Rinaldi, le prince de Biancacroce. Jâai gardé ce dernier toujours en arrière-plan, prêt à surgir.
Lâidée du roman mâétait venue après que jâaie fait des recherches sur la chasse aux sorcières dans le but de comprendre, pour le moins, les raisons historico-sociales de tant de barbaries à lâapogée de la Renaissance. Tout ce que je découvris se retrouve résumé dans les considérations de lâavocat Ponzinibio, de lâévêque Micheli, du chevalier Rinaldi et, à partir dâun certain point de lâÅuvre, de celles du protagoniste.
Guido Pagliarino