Читать книгу Dessins, gouaches, estampes et tableaux du XVIIIe siècle - Gustave Bourcard - Страница 23
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L’Innocence en danger, 1792 (par Huot). In-folio en
travers.
Un jeune paysan arrivant à Paris, un petit paquet sous le bras, est appréhendé de chaque côté par deux femmes, la jeune en chapeau Directoire, la plus âgée en bonnet; elles semblent lui faire des propositions qui ne sont rien moins qu’honnêtes. Derrière elles, un jeune dragon admire la beauté de celle en chapeau; tout à droite, un vieil homme lorgne la scène, pendant qu’un jeune filou cherche à lui faire sa tabatière.
Le Don intéressé. — Dans la campagne, à gauche, un jeune homme, à genoux, offre une branche de roses à une jeune femme debout, coiffée d’un chapeau, les yeux modestement baissés. Une autre jeune femme, assise près d’une table, la pousse doucement dans les bras du galant.
La Morale inutile. — Dans la campagne, assise sur un banc, ayant derrière elle une statue de l’Amour, une jeune femme regarde un livre que lui montre une vieille à l’air sévère, pendant qu’un jeune homme, à droite, penché entre les branches d’un arbre, lui passe un billet.
Pendants par E. Voysard. Petit in-folio.
Au bas de ces pièces se trouvent deux vers de Guichard.
Le dessin original de La Morale inutile à l’aquarelle, signé, passa dans une vente anonyme du 18 mars 1890, et fut adjugé 400 francs.
L’Abandon voluptueux (par Dennel). Petit in-folio.
Existe en tirage moderne; pièce bien ordinaire à laquelle on donne quelquefois pour pendant: La Comparaison du bouton de rose, d’après Saint-Aubin.
L’Indiscret (par Dequevauviller). Petit in-folio.
Dans une chambre à coucher, une jeune femme complètement nue se rejette précipitamment à droite dans un lit formant alcôve, cherchant à tirer sur elle le rideau, tandis que sa soubrette tout émue jette un drap sur la tête d’un personnage qui s’était brusquement introduit par une porte à gauche, pour surprendre sa maîtresse à son coucher; un king charles s’élance en aboyant sur l’importun visiteur.
Existe en tirage moderne. — Le pendant est Le Contre-Temps, d’après Lavereince.
La Correction inutile (par François). Sanguine. Petit
in-folio.
Pièce assez rare, adjugée 13 francs à la vente Michelot, en 1881. François fut l’inventeur de la gravure en manière ou imitation de crayon, vers 1758; procédé employé plus tard, par Demarteau, avec une rare perfection, pastichant souvent les dessins de Boucher, jusqu’à produire l’illusion des originaux.
Vous avez la clef... mais il a trouvé la serrure. — Une jeune fille, la gorge demi-nue, est surprise couchée avec un jeune gars, par leurs parents qui entrent par une porte à gauche, que tient entre-bâillée une servante; la mère tient à la main une clef; une croisée encore ouverte permet de voir l’échelle qui a servi au galant pour s’introduire. A gauche, un petit chien joue avec les souliers de l’amoureux.
La Faute est faite, permettez qu’il la répare. — Une jeune femme se dirige vers la gauche, la main droite sur les yeux; un jeune homme est à genoux, aux pieds d’une vieille femme assise entre deux personnes: il semble implorer son pardon; à terre son tricorne.
Pendants, par Anselin. In-folio en travers.
L’aquarelle gouachée originale de Vous avez la clef... fut adjugée 380 francs à la vente Bérend, en décembre 1889.
Il était temps (par Hémery). In-folio.
Trois jeunes femmes armées de seringue et d’une cruche font irruption dans une chambre où se trouve couchée une jolie fille avec un vieux galant dont on aperçoit la perruque sur le dos d’une chaise à gauche. La fille sort précipitamment du lit.
J’y passerai (par R. de Launay). Petit in-folio en travers.
A droite, une porte entr’ouverte par laquelle un jeune gars vient, en rampant, vers une jeune femme, couchée en chemise sur son lit, le sein gauche découvert. On aperçoit à travers la porte entr’ouverte, à gauche, un lit vide.
Existe en tirage moderne. — Cette estampe est assez jolie; on lui donne quelquefois pour pendant La Cachette découverte, de Fragonard.
La Bascule. — Dans un site rustique au fond duquel on aperçoit des montagnes, se meuvent de nombreux personnages; à gauche, une bascule et une jeune femme, tombée les jambes en l’air, est relevée par un jeune homme; à droite de l’estampe, sur le premier plan, un groupe assis de quatre personnages, dont l’un tourne le dos et joue de la guitare.
Le Charlatan. — Sur un quai, de profil à gauche, un charlatan debout, coiffé d’un tricorne à plume, ayant devant lui une petite table pliante chargée de fioles et de gobelets, débite son boniment à la foule qui l’entoure; devant lui, debout à une certaine distance, une jeune femme glisse par derrière son dos un billet doux à un jeune seigneur; toujours à gauche, une barque s’approche du quai, ayant à son bord une dame tenant une ombrelle ouverte.
Pendants en couleur par Aug. Léveillé, 1785. In-folio en travers.
Ces deux pièces sont fort jolies et fort recherchées. A la vente Richard Lion, en avril 1886, les deux dessins originaux à l’aquarelle gouachée, et signés, furent adjugés 3350 francs; ils sont actuellement dans la collection de M. G. Mühlbacher, où nous avons eu le plaisir de les voir, au milieu d’autres merveilleuses pièces, remarquables entre toutes par leur authenticité et leur conservation exceptionnelle; nous avons été reçu de la façon la plus courtoise par le fils du célèbre collectionneur, et nous remercions ici très sincèrement ces messieurs des précieux renseignements qu’ils ont bien voulu nous communiquer.
Dans un riche intérieur, deux jeunes femmes couchées se fouettent avec des roses.
Cette pièce porte à la pointe, sous le trait carré, à droite: Borel inv. et del., et à gauche: A. Giraud le jeune, aqua forti.; elle fut, à l’état d’eau-forte, adjugée 1260 francs à la vente Behague, et 600 francs à celle de Wasset. Ces pièces, comme les trois suivantes, n’ayant jamais été terminées, on ne leur connaît pas de rubriques.
Dans un riche intérieur, jeune femme en déshabillé galant, prenant un bain de pieds, est surprise ainsi par une dame déguisée en homme, qui lui présente une lettre.
Même inscription que sous la pièce précédente.
Dans un riche intérieur, société nombreuse d’hommes et de femmes galantes occupés à jouer.
Dans ce même intérieur, un magistrat opère une descente de police; hommes et femmes dont plusieurs, en chemise, se lamentent.
A la vente Behague, ces deux pièces qui se font pendants, furent adjugées 1,090 francs, et seulement 390 francs à celle de Bayard; elles sont de Ransonnette et non de Borel. La première, état d’eau-forte, avec les tètes plus terminées et très modelées par un travail très serré au pointillé, fut adjugée 200 francs à la vente Baudet, en 1892; elle provenait, croyons-nous, de la collection du comte J. de la Béraudière; — quatre pièces fort rares.
L’Innocence poursuivie par L’Amour — L’Amour
puni (par Avril). Deux pièces faisant pendants.
Le Bourgeois maltraité. — Dans une chambre, un dragon saisit par la taille la femme du bourgeois, et, l’épée nue, se précipite sur le mari, culbutant chaise et table.
Le Paysan mécontent. — Près d’un mur, sous une treille, autour d’une table où l’on boit, debout, à droite, un dragon se penche pour embrasser la femme d’un fermier, assise et prête à boire. A gauche, le paysan se lève et se découvre, indigné.
Pendants en couleur, par J.-B. Morret. In-4°.
Ces deux pièces sont rares et fort jolies. — Les Engeoleurs ne sont autres que la pièce du Paysan mécontent, gravée en noir et en contre-partie, sans nom de graveur.
Il a encore été gravé, d’après le Maître, les pièces suivantes, de moindre importance:
La Circassienne à l’encan — Le Bain interrompu (par Léveillé). — Le double Engagement (?) — Il a cueilli ma rose (par Regnault). — Le voilà fait, 1790 (par Huot); c’est une vue du jardin du Palais-Royal; cette pièce, assez recherchée, fut adjugée 51 francs, vente Saint-Geniès, avec la lettre, et 141 francs avant toutes lettres, vente Decloux.