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§ 1. — Ossature et plates-formes.
ОглавлениеLa Tour a la forme d’une pyramide quadrangulaire à faces courbes, dont la hauteur est partagée en trois étages: le premier situé à 57,63 m au-dessus du sol, dont l’altitude est (+ 35,50), le deuxième à 115,73 m et le troisième à 276,13 m. C’est ce dernier plancher qui porte le campanile formant le couronnement de la Tour et la lanterne du phare, dont la plate-forme supérieure est à la hauteur de 300, 5 1 m au-dessus du sol.
Les arêtes de la pyramide sont constituées jusqu’à la hauteur du deuxième étage par quatre montants ou piliers distincts ayant la forme de caissons carrés. A la naissance de l’ossature métallique, c’est-à-dire dans le plan horizontal passant par les points où elle s’appuie sur les soubassements en maçonnerie, ces quatre montants ont leurs centres situés suivant les sommets d’un carré de 101,40 m de côté. Depuis le sol jusqu’au niveau inférieur des grandes poutres en treillis qui supportent le premier étage et entretoisent les montants en formant une première ceinture horizontale, ces montants ont une inclinaison constante et leurs faces une largeur également constante de 15 m. Cette inclinaison est de 65°,48’49” dans le plan des faces et de 54°,35’26” dans le plan diagonal qui contient la projection de l’axe du montant.
Au delà du premier étage, leur inclinaison devient variable ainsi que leur largeur, qui va en décroissant progressivement jusqu’au deuxième étage, où elle n’est plus que de 10,41 m.
A ce deuxième étage, de nouvelles poutres horizontales entretoisent les quatre montants; mais, au delà, le mode de construction change: les faces extérieures des montants se réunissent deux à deux, leurs faces intérieures disparaissent et l’on n’a plus, dans cette partie supérieure de la Tour, qu’un grand caisson unique en forme de tronc de pyramide quadrangulaire dont la base, à la hauteur de 115,73 m, a 31,70 m de côté et dont celle au niveau du troisième étage, c’est-à-dire à la hauteur de 276,13 m, a seulement 10,00 m.
Des arcs de 74 m de diamètre se développent entre les montants à l’étage inférieur; mais leur rôle est purement décoratif.
Au premier étage sont installés, dans les espaces compris entre les montants d’une même face, quatre restaurants; de plus une galerie couverte extérieure, portée par des consoles et ayant 270 m de développement, fait le tour de la construction.
Tout l’espace compris entre les montants et dans l’intérieur de ceux-ci porte un plancher laissant un grand vide central entouré d’un garde-corps.
La surface totale des planchers de cet étage, déduction faite des vides pour le passage des ascenseurs, mais en y comprenant la galerie, est de 4.010 m2. La surface couverte par les galeries et les restaurants est de 2.760 m2.
Le deuxième étage a aussi une galerie extérieure établie de la même manière que celle du premier étage, mais d’un développement moindre (150,52 m2). Le plancher s’étend à cet étage sur toute la section de la Tour, sans vide central, et donne une surface de 1.300 m2. Sur ce plancher étaient établis une boulangerie, une imprimerie du Figaro, des abris fermés et des kiosques divers qui ont disparu après l’Exposition.
Le troisième étage est complètement couvert et donne avec les consoles extérieures une surface de 270 m2 Il forme une sorte de cage vitrée par des glaces mobiles, d’où les visiteurs peuvent, à l’abri du vent qui règne fréquemment à ces hauteurs, observer le panorama qui les entoure.
Immédiatement au-dessus de cette partie couverte, se trouve une terrasse que j’avais tenu à me réserver; le centre en est occupé par des laboratoires scientifiques et par une pièce servant aux réceptions.
Au-dessus de ce bâtiment central, sont disposées les poutres en croix supportant les poulies de transmission de l’ascenseur vertical du sommet. Ces poutres sont surmontées des quatre grands arceaux à jour supportant la lanterne du phare. C’est sur la coupole supérieure de ce phare que s’appuie la petite plate-forme de 1,70 m de diamètre, qui est exactement à la hauteur de 300 m au-dessus du sol.
On peut y accéder facilement par des échelles intérieures, et l’on n’a plus au-dessus de soi que le paratonnerre.
L’axe du Champ-de-Mars étant très sensiblement incliné à 45° sur le méridien, la Tour se trouve orientée de telle façon que ses pieds sont situés aux quatre points cardinaux.
Les piliers ont été numérotés en prenant pour origine celui qui est placé près de la Seine du côté du centre de Paris. Ce pilier, qui porte le numéro 1 est le pilier Nord. L’ordre des numéros ayant été établi suivant le sens des aiguilles d’une montre, les autres piliers portent les désignations: 2 ou Est, 3 ou Sud, 4 ou Ouest.
Comme principe de construction, j’ai admis, au point de vue de la matière, l’emploi à peu près exclusif du fer de préférence à l’acier, qui a une rigidité moindre; au point de vue de la forme des éléments, j’ai adopté celle que j’ai toujours préconisée dans les constructions sorties de mes ateliers et notamment dans les piles de nos viaducs: c’est-à-dire celle en caissons, qui, avec le minimum de section, donne le maximum de résistance longitudinale et transversale, et permet aux pièces ainsi constituées de travailler aussi bien à la compression qu’à l’extension.
L’emploi de cette forme en caissons, avec parois pleines pour les pièces d’exceptionnelle résistance, et avec parois évidées en treillis pour toutes les autres, beaucoup plus nombreuses, est une des caractéristiques du système de construction de la Tour.
Cet emploi presque général des caissons en treillis s’impose d’autant plus ici qu’il permet, pour une résistance déterminée, de n’opposer au vent que le minimum de surface.